Fédération MRC du Nord
Mercredi 20 Décembre 2017

Port de Dunkerque CAP 2020, renouer avec notre histoire pour construire l'avenir.



Cahier d'acteur MRC Dunkerque-Littoral CAP 2020


Fidèle à notre histoire, un projet stratégique pour l’avenir.

Le MRC Dunkerque-Littoral est très attaché au développement industriel et portuaire du dunkerquois. Nous ne perdons pas de vue que la question industrielle reste centrale dans notre capacité à produire de la richesse et donc de financer un système social performant. Nous sommes également convaincus que la question industrielle est au cœur de la définition de la « nouvelle économie » et de la possibilité de créer et de développer de nouveaux outils au service de la société. C’est à partir de l’industrie que la recherche est possible et que la diversification économique peut s’opérer. Pas de services, pas de tertiaire sans une base industrielle puissante.

Dunkerque reste l’une des grandes plateformes industrielles françaises. Nous possédons ici des installations les plus performantes et puissantes d’Europe. Qu’il s’agisse de la sidérurgie, de la métallurgie, de l’énergie, de la chimie, du pharmaceutique mais aussi de l’agro-alimentaire, Dunkerque joue dans la cour des grands voire des très grands. Les enjeux dépassent de loin les seuls intérêts du littoral dunkerquois. Ils sont ceux en partie qui concernent l’avenir de l’industrie française et de l’industrie en France.

Ce n’est pas une nouveauté, voilà des siècles que Dunkerque est à l’avant-garde des intérêts français.

Crée par le roi Louis XIV en 1700, la chambre de commerce de Dunkerque est la plus ancienne de France après Marseille. Engagée par son illustre fondateur à « faire fleurir le commerce », elle s'active tout au long du XVIIIe siècle pour redresser le port, plusieurs fois victime des guerres européennes ou pour défendre la franchise commerciale, privilège vital pour Dunkerque

Un projet structurant

La question portuaire est donc pour nous d’une importance vitale est nous n’avons eu de cesse d’accompagner, souvent au prix de durs combats, les transformations de l’économie internationale.

Les crises n’ont pas manqué de frapper, notamment celle de 2007 qui a vu une réorganisation industrielle profonde du territoire se mettre en place, notamment en ce qui concerne les hydrocarbures.

L’annonce aujourd’hui d’un investissement de première importance concernant le conteneur par la création de nouvelles darses, représente un enjeu historique et stratégique qui déterminera l’avenir du littoral pour les décennies à venir. C’est un projet structurant dont il faut s’emparer résolument. CAP 2020 n’est pas « un projet parmi d’autres… » Il incarne ce qui a fondé le destin de ce territoire dans cet accord entre l’Etat, le pouvoir politique local et les forces vives (économiques et sociales) du territoire. Ce compromis historique a forgé la prospérité du littoral dunkerquois et une large partie de son identité. Ce compromis a été mis à mal ces dernières années (la disparition de la CCI de Dunkerque de plein exercice en est un exemple) entrainant doutes et interrogations sur notre avenir. Le projet CAP 2020, peut nous permettre, de manière différente, de renouer avec notre histoire afin de bâtir notre avenir de manière volontariste.

Nos atouts sont réels. Ils sont géographiques, physiques et humains.

Géographique, Dunkerque est sur le rail de la Manche-Mer du Nord, l’un des plus fréquentés au monde et il nous faut aujourd’hui les infrastructures nécessaires afin de pouvoir jouer à égalité avec nos concurrents directs. Nous sommes idéalement placés, au cœur d’un environnement ou se situe une concentration de population, d’infrastructures et de richesse parmi les plus importantes du monde. Avec Boulogne-sur-Mer, Calais mais aussi Lille, nous sommes la plus importante plateforme portuaire de France avec plus de 110 millions de tonnes de trafic. Il nous faut penser de manière globale, voir loin et haut.

Physiques. Le port de Dunkerque possède des qualités unanimement reconnues.

Un très fort tirant d’eau qui peut aller jusqu’à 22 mètres, une facilité d’accès aux navires du plus fort tonnage au monde.

Des réserves foncières importantes (plus de 3500 hectares de terrains disponibles) ce qui est un atout précieux dans cette partie de l’Europe.

Humaines. Chacun sait que nous avons une main d’œuvre qualifiée dans le domaine industriel et portuaire. Le Port de Dunkerque a été le premier à mettre en application la loi de 1993. Depuis cette date, Dunkerque a été à l’avant-garde des innovations dans le cadre du dialogue social. Plus de 25 ans de paix sociale sur la base d’un dialogue constant entre les dockers, les donneurs d’ordre et la direction du Port. Cette « culture de l’échange » contribue à la fiabilité du Port de Dunkerque et à sa compétitivité.

Ces efforts doivent aujourd’hui trouver un aboutissement.

Le projet CAP 2020 doit légitimement et logiquement être l’aboutissement de l’ensemble de ces facteurs. Les grands ports français se sont à juste titre dotés de grands plans d’investissements afin d’affronter l’avenir, que ce soit Marseille ou le Havre. Il est aujourd’hui indispensable que Dunkerque se dote des outils qui le feront entrer de plain-pied dans le XXIème siècle.

Les hommes et les femmes de ce territoire le méritent.

Les territoires industriels ont particulièrement soufferts depuis trop longtemps. On connait les ravages de la désindustrialisation. Mais les évolutions sont constantes. Aujourd’hui la massification des marchandises se vérifie chaque jours et nous savons également que l’économie du conteneur est à forte valeur ajoutée et créatrice d’emplois de qualité nécessitant l’utilisation des nouvelles technologies au sein d’un territoire qui doit devenir le cœur d’un espace intégré. Logistique, report multimodal, transport (route, voies ferrées, fluviale), le nouveau port de Dunkerque doit devenir cet espace interconnecté et maitrisant l’ensemble des compétences nécessaires pour être cet opérateur global de dimension mondiale. L’arrivée du canal Seine-Nord s’inscrit dans cette vision avec une profondeur stratégique et un hinterland sur lequel l’espace industriel et portuaire doit pouvoir s’appuyer et vice versa dans une logique d’irrigation commune. Nous le savons, la rupture de charge est le pire adversaire des transporteurs (quels qu’ils soient), nous devons donc nous doter de cet équipement résolument moderne.

Avec le deuxième espace maritime mondial, la France peut et doit miser, comme l’a indiqué le Premier ministre, sur l’économie bleue. Dunkerque doit dans ce cadre, devenir un élément essentiel et déterminant pour le pays dans la mise en œuvre de cette stratégie.

Le nombre d’emplois créés doit également nous inciter à penser ce projet dans les meilleures conditions. Les polémiques liées au travail détaché à propos du terminal méthanier nous ont fait un tort considérable. « Non seulement nous avons les nuisances mais en plus nous n’avons pas le travail ! » Cette perception a fait des ravages. Il faut donc tout mettre en œuvre en amont du projet pour anticiper les formations nécessaires afin que les hommes et les femmes de la région (notamment les jeunes), puissent –à compétences égales- travailler ici dans des emplois non délocalisables. De même avec les entreprises pour la réponse aux appels d’offres. Cette question sociale est, pour le MRC, essentielle.

De la même façon, le dialogue avec les collectivités locales et les établissements publics (la CUD au premier chef) doit pouvoir se faire dans le respect de chacun. En effet, un projet d’une telle dimension signe le retour au premier de l’Etat (via le Port) comme aménageur du territoire. L’impact sera important. Les darses, Atlantique et Baltique, modifieront profondément notre paysage et les capacités d’aménagement en seront transformées.

Ce coût doit être compensé pour le confort des habitants. Comme cela fut le cas par le passé, en aménagement de zones vertes, boisées avec la prise en compte des intérêts de la faune et de la flore.

La Baltique doit suivre.

Nous ne sommes pas dans l’état d’esprit « de l’un ou l’autre ». Atlantique ou Baltique. Si nous comprenons la nécessité d’un phasage des travaux et si nous sommes favorables au démarrage par « Atlantique », il ne s’agit pas pour nous d’abandonner le projet « Baltique ». La dimension multi-activités de cette dernière est intéressante et propose une diversité d’activité (notamment le vrac) qui présente beaucoup d’intérêt pour une activité diverse tel que l’exige un port comme Dunkerque avec un tissu industriel très varié.

Les investissements sont envisagés jusqu’en 2030, voire 2035. Cette perspective à long terme ne doit être actée.

Conclusion

C’est résolument que le MRC Dunkerque-Littoral soutient ce projet. IL est déterminant pour notre avenir mais aussi pour le pays. Les enjeux économiques, industriels, portuaires qui existent à Dunkerque, ont toujours dépassé le territoire dunkerquois. Porte ouverte sur le monde, Dunkerque est en prise directe avec la mondialisation, nous y sommes directement confrontés, il faut donc élever notre analyse au niveau des grands enjeux qui sont ceux du pays mais en demandant le juste retour pour le territoire et les habitants qui doivent être pleinement associés.

Dunkerque peut à nouveau être ce « fer de lance » à l’articulation de l’industrie, des services, de la logistique, du commerce et des nouvelles technologies qui forgent le monde de demain.



Le comité MRC Dunkerque-Littoral



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5 rue de Bourgogne, 59140 Dunkerque
Email : mrc.nord@gmail.com



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