MRC Aire Urbaine (BMH)
Jeudi 22 Février 2018

COMPLICES



Tribune "Vivre le Territoire" n°174, magazine du département
Janvier-Février 2018


Expert en manœuvre politicienne, le président du Conseil départemental a associé le département à l'opération "Communes en péril" en fermant aux citoyens l'accès au service public pendant une journée. Mais les propos tenus dans la presse par la droite locale, fustigeant la fin des contrats aidés, la baisse des APL et les baisses de dotations, ne font pas oublier que le programme appliqué par M. Macron correspond à celui de la droite libérale. M. Florian Bouquet s'oppose aujourd'hui fermement à ce qu'il soutenait il y a 8 mois. En parrainant Bruno Le Maire lors de la primaire, puis en faisant la campagne de François Fillon à l'élection présidentielle, il acceptait la suppression des contrats aidés, la remise en cause de la loi SRU — donc du logement social, et voulait imposer aux collectivités locales une purge de 20 milliards d'euros.
 
Comme beaucoup de Français, nous trouvons injustes que les communes subissent de plein fouet la politique d'austérité de l'État. Contrairement à une idée reçue, les communes sont les bons élèves de la gestion publique en produisant moins de 10% de la dette alors qu'elles participent à hauteur de 70% des investissements publics. Ces investissements sont décisifs pour soutenir l'activité économique et la filière BTP et maintenir la qualité des infrastructures nécessaires pour les PME-TPE. Mais, cette politique est le résultat d'un choix de société engagé depuis 15 ans : la baisse des ressources des collectivités commence avec la suppression de la taxe professionnelle, qui représentait 33 milliards d'euros pour les collectivités, conduite par Nicolas Sarkozy sans contrepartie fiscale, puis par le gel des dotations décidé en 2011. C'est aussi le choix de Manuel Valls d'amplifier le processus en programmant une baisse de 11 milliards des moyens alloués aux collectivités entre 2014 et 2017.
 
La politique poursuivie par le gouvernement continue à affaiblir la capacité d'action des collectivités, à réduire les services publics et installe la société libérale. C'est le vœu de M. Bouquet et de la droite départementale. Mais pour des raisons électoralistes évidentes, ils optent pour une posture d'opposant. Une opposition de surface car, au fond, ils sont complices des mesures d'austérité actuelles.

Bastien Faudot (MRC), Samia Jaber (PS), Isabelle Mougin (DVG), Christian Rayot (MRC), Sylvie Ringenbach (DVG)




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