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Publié le Jeudi 11 Décembre 2014

"Traiter la question du burn out est également dans l'intérêt des employeurs"


Mots-clés : santé, travail

Marie-Françoise Bechtel, 1ere vice-présidente du MRC et députée de l'Aisne, était l'invité du Grand référendum sur Sud Radio, mercredi 10 décembre 2014.


"Traiter la question du burn out est également dans l'intérêt des employeurs"
burn_out_sud_radio.mp3 Burn out sud radio.mp3  (13.81 Mo)

  • Je sais que beaucoup de petits patrons sont également victimes de burn out. Eux-mêmes sont souvent sous pression de la banque, de difficultés administratives. Nous ne les avons pas du tout en ligne de mire.
  • Il se trouve que dans un grand nombre de cas, le burn out est reconnu comme lié à l’organisation du travail. C’est dans ce cadre que nous pensons qu’il doit être pris en charge par la branche maladies professionnelles et accidents du travail de la sécurité sociale. Aujourd’hui, c’est l’assurance maladie qui prend en charge ces cas.
  • Le burn out touche les petits emplois mais également beaucoup les cadres car ils sont soumis à de fortes contraintes, en particulier d’horaires qui n’entrent pas du tout dans le cadre légal des heures de travail. Ils sont également soumis à très forte pression de productivité.
  • Si nous avons voulu agir c’est parce que l’épuisement professionnel devient un phénomène de société.
  • Ce qui m’a poussé à agir pour la reconnaissance du burn out comme maladie professionnelle c’est l’accumulation d’observations autour de moi. J’ai entendu trop de cas, et notamment de gens jeunes, bien formés, qui ne demandent qu’à travailler et qu’on soumet par des contraintes d’objectifs à une pression telle qu’au bout d’un moment ils craquent. Et lorsqu’ils reconnaissent leur propre état, ou qu’on le reconnait pour eux, c’est alors un véritable parcours du combattant pour faire reconnaitre leur cas comme maladie professionnelle.

  • Il y a souvent un déni de la part des victimes car c’est une forme de souffrance dont on commence par avoir honte. On ne comprend pas que ça ne se passe plus bien sur son lieu de travail.
  • J’ai interrogé la Ministre des affaires sociales au sujet du burn out il y a quelques semaines. Il m’a été répondu que le gouvernement était sensible au problème mais qu’on allait d’abord agir par la pédagogie en demandant aux comités régionaux des maladies professionnelles d’être plus ouverts lorsqu’ils reçoivent des dossiers. Cela ne suffira pas.
  • Nous allons continuer d’agir. Il y a une loi santé qui arrive très vite, nous verrons s’il est possible d’avoir un amendement ou article pour traiter la question.
  • Il y a aussi la possibilité, qui n’est pas négligeable, de faire jouer le dialogue social. Dans le dialogue entre l’Etat et les partenaires sociaux, le sujet devrait monter.
  • J’ai bon espoir que les employeurs comprennent que traiter la question du burnout est aussi dans leur intérêt (…) une entreprise marche mieux quand elle est gérée humainement.

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