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Publié le Mercredi 15 Février 2017 par

Sécurité publique : le débat manqué sur la police de proximité



Communiqué de Jean-Luc Laurent, président du MRC et député du Val-de-Marne, mercredi 15 février 2017.


Le MRC votera le projet de loi «sécurité publique» qui apporte des réponses mesurées à la mobilisation des policiers à la fin de l’année dernière.

Les accusations extrêmement lourdes portées contre quatre policiers d’Aulnay-sous-Bois nous rappellent cruellement que nous n’en avons pas fini avec la question de l’organisation de la sécurité publique et de l’action de la police. Les dérives et les exactions individuelles n’engagent ni l’ensemble de l’institution ni les 140 000 fonctionnaires de police qui assurent la sécurité quotidienne des Français.

Mais le scandale est, comme souvent, le révélateur d’une situation de crise : on n’a pas refermé la parenthèse de la décennie Sarkozy (2002-1012) qui, après l’enterrement de la tentative de police de proximité, nous a légué une police d’intervention dont les limites apparaissent clairement avec les mobilisations et les protestations qui suivent l’agression du jeune Théo. La menace terroriste et les moyens donnés à la haute police pour y répondre ne doivent pas nous faire oublier la police du quotidien. Il y a urgence à construire un vrai service public de la sécurité.

Lors de l’examen du projet de loi, j’ai choisi de défendre l’encadrement des contrôles d’identité par la délivrance d’un récépissé. Il faut limiter la suspicion et le risque de discriminations, mais il est encore plus nécessaire de changer la façon de travailler des policiers. Le récépissé doit être la première brique d’une nouvelle police de proximité. Le contrôle d’identité doit retrouver du sens en étant, comme le prévoit le code de procédure pénale, motivé mais par autre chose que le lieu ou l’apparence des personnes. Je regrette que ni le gouvernement ni la majorité n’aient suivi ma proposition et je ne pense pas que la surenchère technique des caméras-piétons prônée par le gouvernement soit la bonne réponse.

En République, les émeutiers ont toujours tort. Les émeutiers de Bobigny et d’ailleurs ont doublement tort parce que les affrontements affaiblissent une mobilisation sociale et que la violence exercée contre les personnes, les biens et les forces de l’ordre est même contradictoire avec la demande de République qu’exprime l’immense majorité des habitants des quartiers populaires.

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Jean-Luc Laurent
Président du Mouvement Républicain et Citoyen. En savoir plus sur cet auteur



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