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Publié le Vendredi 21 Février 2014 par Mouvement Républicain et Citoyen

"Nous écoutons trop les technocrates de la Cour des comptes et pas assez l’économie réelle"



Marie-Françoise Bechtel, députée de l'Aisne et 1ere vice-présidente du MRC, participait à l'émission "Ça vous regarde" sur LCP, jeudi 20 février 2014. Elle débattait avec Luc Bérille (Secrétaire général de l'UNSA), Philippe Dallier (Sénateur UMP de Seine-Saint-Denis) et Jean-Marc Sylvestre (journaliste, chroniqueur économique) sur le thème suivant "Fonctionnaires : dans le collimateur du gouvernement ?"


Verbatim express

  • Le débat est mal posé. Il est épouvantablement rétréci : parler de 50 milliards d’euros à trouver, en les cherchant très largement dans les économies à faire sur la fonction publique, qui représente 40% du budget de l’Etat, c’est réduire la lorgnette au minimum. Nous avons dans ce pays un problème de croissance, d’emploi, d’activité économique. Nous avons surtout un problème d’appréciation de l’euro qui nous coûte une fortune.
  • La question de geler les indices ou l’avancement se pose en envahissant tout le champ. C’est aussi parce que la Cour des comptes est le grand donneur de leçons dans ce pays. Nous écoutons trop les technocrates de la Cour des comptes et pas assez l’économie réelle.
  • Je suis membre d’une commission de l’ONU qui s’occupe de la fonction publique internationale. Nous comparons chaque année le fonctionnement des fonctions publiques. Le modèle français est réformable mais il a surtout d’immenses vertus.
  • Regardez ce qui s’est passé en Grande-Bretagne récemment : le budget des services publics de la prévention a été tellement réduit par M. Cameron que les assurances privées ne couvrent plus les inondations de peur qu’elles fassent tout et l’Etat rien. Est-ce le bon modèle ?
  • Il y a surement, comme l’a pointé la Cour des comptes, un gisement au niveau de l’intercommunalité, inventée par Jean-Pierre Chevènement. Nous arrivons aujourd’hui à la 2e génération d’intercommunalités. Elle doit être celle de la mutualisation des moyens.
  • Le thème qui monte aujourd'hui est celui du contrôle : sécurité physique des personnes, sanitaire, environnemental, évasion fiscale. On ne cesse de demander du contrôle. Mais simultanément, qui a le moyens de le faire ?

  • Concernant le « mille-feuille territorial » : Il ne faut pas céder à l’affolement. On a créé dans ce pays, il est vrai, un certain empilement. Nous sommes aujourd’hui face à des compétences qui s’entrecroisent mais qui, parfois, sont utiles aux élus.
  • Je pense que l’erreur que nous avons faite dans ce pays, c’est la région. Nous aurions dû en faire une grande instance de concertation avec les élus. Malheureusement, les régions sont aujourd’hui 20 baronnies, 20 féodalités (…) Il n’y aucune raison que la région fonctionne comme le département.
  • Avec les règles européennes qui n’encadrent pas l’euro, nous nous sommes mis dans une mécanique folle
  • La dette publique n’a pas le même sens lorsque nous sommes en période de récession et quand nous sommes en période d’expansion.
  • Le fond de l’affaire est que nous pouvons demander des sacrifices aux Français, y compris aux fonctionnaires, mais il faut leur dire où on va, à quoi cela les mène. C’est le même problème avec le pacte de responsabilité.

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