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Publié le Jeudi 26 Mars 2009 par MRC

Les positions du MRC dans la négociation avec le Front de Gauche



Notre position de départ pour les négociations avec toutes les forces de gauche y compris le Parti Socialiste était centrée autour de trois grands axes :


1) une mondialisation régulée,
2) une Europe sociale qui protège,
3) une Europe acteur stratégique et solidaire dans un monde multipolaire.

Nous n’avons pas eu de discussions de fond avec le Parti Socialiste. En revanche, nous avons eu plusieurs rencontres avec le Front de Gauche, d’abord en présence du Parti Communiste et du Parti de Gauche, puis de ces deux forces et la Gauche Unie de Christian Picquet, en fin de négociations.
Ces trois mouvements se sont mis d’accord entre eux et, dans les discussions, nous ont opposé un front commun.

1) Sur la mondialisation régulée : nous avons plaidé pour une analyse sérieuse de la crise mondiale dont les Etats-Unis constituent l’épicentre et la principale cause. Nos interlocuteurs ont d’abord refusé de mentionner les Etats-Unis puis ils ne l’ont accepté qu’au détour d’une formule vague.

Ils n’ont pas non plus accepté d’intégrer la notion de régulation, arguant que leur objectif n’était pas de réguler le capitalisme.

Nous avons fait des propositions très précises (qui se trouvent dans notre texte originel) sur la réforme du FMI, les activités de la Banque Mondiale et l’O.M.C. Aucune de nos propositions n’a été retenue. Les déclarations relatives à la situation internationale comme aux institutions internationales se contentent de dénonciations et ne proposent en réalité strictement rien de précis.

2) Sur une Europe sociale qui protège : nous avons été très vivement contesté au nom de l’«identité européenne » conçue comme espace de libre échange ouvert. La critique du « protectionnisme » a été faite au nom du refus du « repli national ». Nous avons essayé de porter le débat sur le fond, mais cela fût impossible : le Parti de Gauche excipant de son fédéralisme européen (« nous sommes pour une Assemblée Constituante Européenne »), le Parti communiste au nom du refus d’un espace européen qui serait fermé au « reste du monde ». Il nous a été impossible d’ouvrir une discussion théorique sur la question.

Sur la Banque centrale : nous voulions une réforme de ses statuts et de ses missions afin de mettre l’Euro au service des européens et non comme c’est le cas actuellement au service du capitalisme financier. Refus de nos partenaires de prendre en considération cette proposition.

Nous voulions la création d’un Gouvernement Economique de la zone euro. Nos partenaires ont refusé cette proposition, sous prétexte qu’elle créerait une Europe à plusieurs cercles. Même refus, pour la même raison, de la création de « coopérations renforcées » au niveau européen.
Même refus, pour la même raison, d’un « Europe à géométrie variable ».

Nous avons proposé que le Pacte de stabilité soit transformé en Pacte pour l’emploi et la croissance. Sur la notion de « pacte », nos partenaires ont refusé au prétexte qu’il n’y aurait pas un accord européen sur cette question ; sur la notion de « croissance et emploi », ils ont également refusé au prétexte que ce serait « favoriser le productivisme ». Et ils ont introduit dans le texte final la critique du « productivisme », n’acceptant de faire référence à la croissance qu’implicitement et à travers le terme vague de « développement ».

Nous avons proposé un Traité social pour lutter contre le dumping social à l’intérieur et à l’extérieur de l’Union et fixant des critères de convergence fiscaux. Nos partenaires ont refusé et préféré la notion plus vague de « bouclier social ».

Nous avons fait des propositions en matière d’Europe de l’énergie et notamment concernant l’avenir du nucléaire de quatrième génération. Refus de nos partenaires, sous prétexte du « désaccord » entre les diverses sensibilités politiques qui constituent le Front de gauche.

3) Sur une Europe acteur stratégique et solidaire dans un monde multipolaire : nous avons proposé l’idée d’une Europe indépendante, comme acteur stratégique dans la formation d’un monde multipolaire. L’idée a été rejetée au nom du refus de l’Europe « puissance ».

Nous avons proposé un partenariat stratégique avec la Russie, l’idée a été rejetée.
Vis-à-vis de l’Afrique, nous avons proposé la remise en question des accords de Cotonou : l’idée a été abandonnée.

Sur la question des migrations, nous avons proposé une gestion des flux migratoires conforme au droit et respectueuse de la dignité des personnes, ce qui signifie en France l’abrogation des lois Sarkozy sur l’immigration. Notre proposition a été rejetée au prétexte qu’il fallait se contenter de la notion de « régularisation des sans-papiers avec une stratégie de codéveloppement ».

Nous avons proposé une conception de la construction européenne fondée sur le refus du Traité de Lisbonne et l’articulation de la Nation, comme espace privilégié d’expression de la démocratie dans le processus de construction de l’Europe. Nous avons souligné que notre conception de la Nation était citoyenne, républicaine et universaliste ; qu’elle incarne une communauté civique radicalement opposée aux communautarismes ethniques et confessionnels. Nous souhaitions voir, au titre de l’expression de notre identité fondamentale, une référence dans le texte à cette conception de la Nation. Elle nous a été refusée.

Si l’on prend les trois textes sur lesquels nous avons travaillé et notamment le dernier en date du 19 mars, on s’apercevra qu’un certain nombre de nos idées ont été intégrées, notamment sur l’analyse de la crise, mais que sur tout le reste nous avons fait d’énormes concessions. Malgré cela, nous n’avons pu aboutir. Tout semble s’être passé comme si nos partenaires voulaient rendre impossible l’Accord sur le fond. C’est dommage pour la gauche, pour l’Europe que nous voulons, pour la France républicaine.

En réalité, nos interlocuteurs ne voulaient pas d’un accord, comme en témoigne la parution dans L’Humanité du 19 mars (date de notre dernier sommet) de la liste quasi complète des candidats (voir les documents joints ci-dessous).
ccf24032009_00001.pdf Humanité 19 mars (1/2)  (430.97 Ko)
ccf24032009_00002.pdf Humanité 19 mars (2/2)  (286.02 Ko)

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Thierry Cotelle
Président du MRC
Conseiller régional d'Occitanie