A peine la loi sur la réforme des retraites est-elle passée dans la douleur, que François Fillon qui nous avez déjà concocté un premier recul en 2003, propose sous couvert d'harmonisation "sociale" avec l'Allemagne, de faire passer l'âge du départ légal à 67 ans. Après Bruno Le Maire souhaitant qu'il n'y ait plus qu'un marché unique du travail entre la France et l'Allemagne, nous voici placé en pleine tempête financière, économique et sociale devant cette perspective que l'avenir de la France viendrait d'une union toujours plus étroite avec l'Allemagne. Aujourd'hui, il faut tendre vers la fiscalité commune. A la limite : pour qu'il n'y ait plus de problème en France, supprimons la France ! Faut-il à se point désespérer de nous même. Nous savons par expérience que cette tentation reviens plus ou moins régulièrement hanter notre histoire.
En réalité, nos dirigeants ont peur. Peur devant leur créature qu'ils ont crée et qui échappe à leur contrôle. Peur devant l'éclatement possible de la zone euro et la faillite annoncée de la Grèce. François Fillon et Nicolas Sarkozy se précipitent vers l'Allemagne, comme si elle pouvait être la bouée qui nous sauverait de la noyade.
Or la puissance allemande s'appuie en grande partie sur la reconquête progressive de sa souveraineté politique. La décision du tribunal constitutionnel de Karlsruhe du 30 juin 2009 fut historique. En affirmant "qu'il n'y avait pas de peuple européen", donc qu'il n'y avait pas de souveraineté et de démocratie européenne, les juges allemands ont déchiré l'écran de fumée et apporté de la clarté au débat. Aujourd'hui, Angela Merkel doit attendre que le Bundestag lui donne mandat de poursuivre les négociations à Bruxelles pour "sauver l'euro".
L'Allemagne affiche donc avec bonheur que le lieu de la démocratie reste la nation et l'État qui est à son service. Tant que nous refuserons de comprendre ce phénomène, il nous sera impossible de penser l'époque dans laquelle nous sommes et par conséquent de tracer une perspective politique à la hauteur des enjeux.
Une fois de plus le problème des dettes et des déficits, c'est le chômage de masse, se sont les politiques de déflations salariales et de déflations compétitives qui ont été mise en place depuis plus de 25 ans. Pour soutenir la croissance, il fallait emprunter, donc s'endetter. Or notre dette est détenu à plus de 70% par l'étranger. Nous sommes bel et bien pieds et poings liés.
La fin de la séparation des banques de dépôts et de commerce, la libéralisation totale des mouvements de capitaux par l'acte unique, au sein de l'Union européenne mais aussi avec les pays tiers, a exacerbé les tensions entre les États, les économies et les systèmes sociaux tout autour de la planète. L'Europe et en particulier la zone euro ont été frappé de plein fouet par une crise à laquelle sa monnaie ne peut répondre parce qu'elle est déconnectée dans son fonctionnement, de toute légitimité démocratique.
La bataille qui se joue aujourd'hui en Europe, ne se fera pas avec des chars et des missiles mais il s'agit bien d'une guerre où la liberté des peuples (et de quelques autres) est en jeu. Le non respect du vote des Français le 29 mai 2005, reste l'illustration caricaturale de cette situation qui a abouti à ce divorce flagrant qui peut devenir violent. En particulier avec les catégories populaires qui avaient très massivement rejetées le Traité Constitutionnel Européen. Il faut se méfier de la colère des peuples.
C'est cela qui avait fondé notre refus du Traité de Maastricht en 1992. Aujourd'hui que le système est au bord de l'explosion et plutôt que de se lamenter sur "l'Europe allemande", analysons au contraire les causes de sa puissance retrouvée. Le futur président de la République va devoir faire face à une situation exceptionnelle. Il aura besoin d'un pays rassemblé et bénéficier d'une légitimité incontestable afin de s'appuyer sur le pays pour faire levier et dégager l'ornière dans laquelle la France est enfoncée. Dans ces conditions rien ne doit être exclu, y compris un gouvernement de rassemblement national. Rassemblement qui s'appuiera sur ce que nous sommes en proposant un vrai partenariat stratégique à l'Allemagne dans le respect et la compréhension de nos intérêts communs mais aussi divergents.
Le futur président de la République doit non seulement avoir une vision et un projet pour la France, mais aujourd'hui, il doit aussi en avoir pour la relation franco-allemande. Cette dimension est désormais incontournable.
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Source : Atlantico.fr
En réalité, nos dirigeants ont peur. Peur devant leur créature qu'ils ont crée et qui échappe à leur contrôle. Peur devant l'éclatement possible de la zone euro et la faillite annoncée de la Grèce. François Fillon et Nicolas Sarkozy se précipitent vers l'Allemagne, comme si elle pouvait être la bouée qui nous sauverait de la noyade.
Or la puissance allemande s'appuie en grande partie sur la reconquête progressive de sa souveraineté politique. La décision du tribunal constitutionnel de Karlsruhe du 30 juin 2009 fut historique. En affirmant "qu'il n'y avait pas de peuple européen", donc qu'il n'y avait pas de souveraineté et de démocratie européenne, les juges allemands ont déchiré l'écran de fumée et apporté de la clarté au débat. Aujourd'hui, Angela Merkel doit attendre que le Bundestag lui donne mandat de poursuivre les négociations à Bruxelles pour "sauver l'euro".
L'Allemagne affiche donc avec bonheur que le lieu de la démocratie reste la nation et l'État qui est à son service. Tant que nous refuserons de comprendre ce phénomène, il nous sera impossible de penser l'époque dans laquelle nous sommes et par conséquent de tracer une perspective politique à la hauteur des enjeux.
Une fois de plus le problème des dettes et des déficits, c'est le chômage de masse, se sont les politiques de déflations salariales et de déflations compétitives qui ont été mise en place depuis plus de 25 ans. Pour soutenir la croissance, il fallait emprunter, donc s'endetter. Or notre dette est détenu à plus de 70% par l'étranger. Nous sommes bel et bien pieds et poings liés.
La fin de la séparation des banques de dépôts et de commerce, la libéralisation totale des mouvements de capitaux par l'acte unique, au sein de l'Union européenne mais aussi avec les pays tiers, a exacerbé les tensions entre les États, les économies et les systèmes sociaux tout autour de la planète. L'Europe et en particulier la zone euro ont été frappé de plein fouet par une crise à laquelle sa monnaie ne peut répondre parce qu'elle est déconnectée dans son fonctionnement, de toute légitimité démocratique.
La bataille qui se joue aujourd'hui en Europe, ne se fera pas avec des chars et des missiles mais il s'agit bien d'une guerre où la liberté des peuples (et de quelques autres) est en jeu. Le non respect du vote des Français le 29 mai 2005, reste l'illustration caricaturale de cette situation qui a abouti à ce divorce flagrant qui peut devenir violent. En particulier avec les catégories populaires qui avaient très massivement rejetées le Traité Constitutionnel Européen. Il faut se méfier de la colère des peuples.
C'est cela qui avait fondé notre refus du Traité de Maastricht en 1992. Aujourd'hui que le système est au bord de l'explosion et plutôt que de se lamenter sur "l'Europe allemande", analysons au contraire les causes de sa puissance retrouvée. Le futur président de la République va devoir faire face à une situation exceptionnelle. Il aura besoin d'un pays rassemblé et bénéficier d'une légitimité incontestable afin de s'appuyer sur le pays pour faire levier et dégager l'ornière dans laquelle la France est enfoncée. Dans ces conditions rien ne doit être exclu, y compris un gouvernement de rassemblement national. Rassemblement qui s'appuiera sur ce que nous sommes en proposant un vrai partenariat stratégique à l'Allemagne dans le respect et la compréhension de nos intérêts communs mais aussi divergents.
Le futur président de la République doit non seulement avoir une vision et un projet pour la France, mais aujourd'hui, il doit aussi en avoir pour la relation franco-allemande. Cette dimension est désormais incontournable.
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Source : Atlantico.fr