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Publié le Jeudi 13 Décembre 2018 par Mouvement Républicain et Citoyen

Emmanuel Macron ne répond pas à l’urgence sociale économique et démocratique !


Position commune de l’APRÉS et du MRC suite aux annonces d’Emmanuel Macron le lundi 10 décembre 2018


Emmanuel Macron a dû pour la première fois lundi soir concéder aux Français une forme de reculade. On le doit à une mobilisation inédite.

Le Président a tenté de surfer sur certaines revendications des « gilets jaunes » pour en réalité faire des annonces trompeuses, qui témoignent d’une autre forme de mépris ; nos concitoyens ne doivent pas se laisser abuser. Le gouvernement ne change pas de cap. Il maintient ses choix libéraux se refusant à redistribuer les richesses, à augmenter les salaires et soutenir le pouvoir d’achat de l’ensemble des couches populaires et moyennes. Il n’y a en réalité aucun tournant social et, de surcroît, il met à mal la sécurité sociale et les services publics.
Regardons clairement les quatre « concessions » qui auraient été consenties :
  1. L’augmentation de « 100 € pour les salariés au SMIC » n’est pas une hausse du SMIC. Une hausse du SMIC constitue une vraie revalorisation des salaires, car elle s’applique non seulement aux salariés à taux plein mais aussi à temps partiel. L’augmentation du SMIC a en général un effet sur l’ensemble de la grille salariale – en tout cas pour les salaires bas et moyens – et compte pour le calcul des retraites. Les Français ont par ailleurs clairement exprimé qu’ils veulent être rémunérés dignement pour leur travail, pas que l’État leur fasse l’aumône, sans que les entreprises assument leur responsabilités économiques. Ces 100 € (sans négliger que cette somme, si elle est réellement perçue par certains foyers, ne sera jamais accessoire) se décomposent ainsi :
    1. l’augmentation légale du SMIC au 1er janvier 2019 de 1,8% au niveau de l’inflation. Elle aurait été de toute façon mise en œuvre à la même date (environ 21 €) ;
    2. l’anticipation des augmentations déjà programmées pour avril 2019, octobre 2020 et octobre 2021 de la prime d’activité (qui doit être demandée et n’est pas versée automatiquement). Ces augmentations ne mettent pas à contribution les entreprises seront financées par prélèvement sur le budget de la sécurité sociale. Or la prime d’activité est versée en fonction de la situation sociale du foyer et ne touchera donc pas tous les salariés au SMIC. Par ailleurs, la prime d’activité ne touche pas les salariés à temps partiels gagnants moins de 296 € ;
  2. La fin de la hausse de la CSG pour les retraités touchant moins de 2000 € ne concernera que l’année 2019. En réalité, ne seront concernés que les retraités célibataires dont l’ensemble des revenus (et non les seules pensions) est inférieur à 2000 € ainsi que les couples dont les revenus sont inférieurs à 2750 €. En revanche, les retraites ne seront toujours pas indexées sur l’inflation (1,8%), leur revalorisation restera bloquée à 0,3% ; en conséquence, tous les retraités continueront à perdre 1,5 points de pouvoir d’achat par an et cela sera cumulatif, engageant un vrai recul des retraites en France. Le Président a d’ailleurs pris soin d’annoncer qu’il poursuivra la réforme des retraites, ce qui n’augure rien de bon.
  3. La prime de fin d’année versée par « les employeurs qui le peuvent » : promesse de Gascon puisque le Président de République compte sur le volontariat ; il y a fort à parier que l’immense majorité des salariés en PME n’en bénéficiera pas. De plus, le versement aléatoire de ces primes sera défiscalisé et désocialisé, ce dont pâtiront les recettes de l’État et de la sécurité sociale. Ce sont tous les salariés, les PME qui devront payer ces cadeaux aux entreprises allant bien qui devraient assumer cette prime d’autant qu’elles touchent déjà le CICE !
  4. Les heures supplémentaires défiscalisées : ceux à qui on accordera des heures supplémentaires seront sans doute contents, mais rappelons un instant qui octroie les heures supplémentaires… a-t-on déjà vu un employé exiger et obtenir parce qu’il les avait exigées de son patron des heures supplémentaires ? Là aussi, défiscalisation et désocialisation veut dire que c’est la sécurité sociale et nos impôts qui paieront le prix alors même que la mesure aura en soi un effet négatif sur la création d’emploi.
 
Mais il y a aussi un grand silence et la poursuite de décisions injustes, très pénalisantes pour un très grand nombre de nos concitoyens :
 
  1. La non indexation des minima sociaux, du point d’indice de la fonction publique, des retraites. C’est un grave recul de leur pouvoir d’achat ;
  2. Rien pour combattre l’injustice fiscale et, en premier lieu, rien sur le rétablissement de l’ISF, la réduction et mise sous conditions du CICE, et encore moins pour créer de nouvelles tranches à l’impôt sur le revenu. Ce ne seront pas les « riches » qui paieront. Tout juste Emmanuel Macron évoque l’idée de faire payer les multinationales et demander un effort à ses amis les plus fortunés qui seront bientôt consultés. On attend de voir mais chacun comprend bien que cela ne sera pas à la hauteur des dépenses annoncées.
  3. Rien pour réduire la fracture territoriale mais, au contraire, en insistant sur le maintien du déficit budgétaire dans le cadre européen, le gouvernement veut poursuivre et amplifier la baisse des dépenses publiques, qui pénaliseront lourdement les services publics, notamment de proximité.
  4. Aucun message à la jeunesse et en particulier aux lycéens qui a leur tour se mobilisent…
  5. Silence radio sur la transition énergétique et une nouvelle méthode pour la réussir.
 
En réalité, Emmanuel Macron est un président dépassé et débordé qui tente en catastrophe de colmater la brèche tout en maintenant un cap qui va contre l’intérêt de la grande majorité des Français et l’avenir de la France. Cependant il vient de montrer qu’il n’était pas invincible. Il est clair qu’on ne peut en rester là, que les préoccupations des Français méritent d’autres réponses ; c’est la raison pour laquelle il est fort probable que la mobilisation ne va pas cesser… C’est en tout cas aux Français mobilisés qu’il appartient de dire quelles suites et quelles formes ils entendent donner au mouvement : nous soutiendrons les décisions qu’ils prendront dans le respect du cadre républicain.

Lundi soir, le Président de la République a tenté une nouvelle fuite en avant en annonçant des consultations locales pour un prétendu « nouveau pacte avec la Nation ». S’il a vraiment conscience qu’il en faut un, alors seul le peuple peut le ratifier ! Il faut un vote des citoyens.
 

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