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Publié le Mardi 14 Avril 2015 par

Chevènementisme, lepénisme : rien à voir



Communiqué de Jean-Luc Laurent, président du MRC et député du Val-de-Marne, mardi 14 avril 2015.


A part la famille Clinton, aucune famille ne peut rivaliser avec l’abondante couverture médiatique accordée aux Le Pen et leur entreprise politique. Au cours de la querelle de famille, qu’elle se déroule avec Jean-Marie Le Pen dans « Rivarol » ou aujourd’hui avec Florian Philippot dans les colonnes de « GQ », il arrive régulièrement que des mots d’oiseaux soient échangés, et parmi ceux-ci un mot qui m’est familier : « chevènementiste ».

M.Philippot, le fondé de pouvoir de l’héritière, utilise régulièrement ce qualificatif comme gage de son honorabilité et de sa respectabilité. A l’inverse, le patriarche reste fidèle à la culture politique de l’extrême-droite et l’utilise comme insulte, et pour ôter toute ambiguïté l’associe avec une autre infamie « le marxisme ».

Camarade de Jean-Pierre Chevènement depuis 1976, président du Mouvement Républicain et Citoyen depuis 2006, directeur-adjoint de la campagne présidentielle Chevènement 2002, je pense avoir une idée assez claire de ce qu’est l’engagement chevènementiste.

Les convictions qui nous animent n’ont rien à voir avec l’ancien Front National factieux, rien à voir avec le Front National pseudo-républicain d’aujourd’hui et rien à voir avec le possible futur parti conservateur populiste dont rêve Madame Maréchal-Le Pen.

La vérité du programme lepéniste, c’est la guerre civile : contre les immigrés, contre « les Français de papier » au nom du droit du sang et contre nos compatriotes musulmans jugés inassimilables. La singularité, l’identité profonde du Front National est là. Sur toutes ces questions, le Front National est en rupture avec la tradition républicaine. Le reste est secondaire.

Le Front National n’a le monopole ni du souci de la souveraineté nationale ni de la critique radicale de la monnaie unique et ni d’une aspiration à un changement de cap en Europe. Malheureusement, le consensus sur ces questions est très fort dans les trois principaux partis (PS, UMP, UDI). Toutefois, dans tous les rangs, des voix singulières existent, chez les socialistes, chez les communistes, chez les écologistes, chez les radicaux, chez les « gaullistes »…laisser croire que sur ces questions fondamentales le Front National aurait le monopole du désaccord est un mensonge.

Le FN est fort de ses succès électoraux et il entend pousser son avantage en prétendant au monopole de la critique de nos abandons Sommes-nous obligés de tomber dans son jeu ? Nous n’avons pas le droit de le laisser faire un lien entre crise identitaire et crise de la souveraineté politique sans réagir et sans rappeler le sens de l'identité républicaine de la France qui rejette la nation ethnique et affirme la nation citoyenne.

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Jean-Luc Laurent
Président du Mouvement Républicain et Citoyen. En savoir plus sur cet auteur



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