07/02/2019
Par Bruno Moschetto, Secrétaire national aux questions économiques, mardi 14 mars 2017.
Avant que ne se produise une désintégration anarchique de l'euro ainsi que le préconisent certains responsables politiques de droite comme de gauche, une gestion pragmatique par tous les pays membres pourrait se concevoir en amont. En effet, bien que la banque centrale, sise à Francfort soit européenne, les billets émis par chacune des banques centrales nationales ne le sont pas. En France, en particulier, la définition de l'euro témoigne d'un ancrage national. L'article premier du chapitre premier de notre code monétaire et financier stipule que : « la monnaie de la France est l'euro » et que « l 'euro est divisé en 100 centimes ». On peut en déduire que l'euro est la monnaie de chaque Etat membre avant d’être la monnaie de la zone euro. Pour chaque Etat, ceci est illustré par le fait que les pièces de monnaie ont une face nationale et que les billets ont un code national qui précède son numéro, par exemple : U pour la France, X pour l'Allemagne, Y pour la Grèce.
Ainsi, pour ce qui concerne la France dans une volonté de nationalisation de l’euro, rien ne lui interdirait de débaptiser son unité monétaire actuelle, l'euro en euro-franc. Une banque commerciale française dont le déposant, résident ou non, souhaiterait convertir ses avoirs en compte en billets, se verrait offrir des billets portant explicitement la mention euro-franc, marqués du signe distinctif existant U. Ceux-ci cohabiteraient au sein de la zone euro avec les autres euros nationaux des pays qui auraient adopté une telle réforme monétaire. Cela pourrait donner lieu pour chacune des monnaies à des dépréciations ou des appréciations sur les marchés qui tempéreraient le passage d'une euro-monnaie à une autre sans que cela nécessite l'établissement d'un contrôle des changes. Les risques d'un tel passage procèdent de la définition de la monnaie. Pour ceux qui la détiennent, qu'ils soient résidents ou non, il s'agit de créances sur l'appareil bancaire des pays concernés. Des créances sur les banques commerciales pour les avoirs en compte (monnaie scripturale) et des créances sur le la banque centrale pour les avoirs en poche (monnaie fiduciaire). Ces créances ont pour contrepartie des crédits, pour l'essentiel sur chacune des économies nationales. En définitive, en matière monétaire, tout ou presque se ramène aux territoires nationaux. Ainsi, pour un pays donné le passage de l'euro à l'euro national ne change en rien la nature et le montant de ses dettes. Ce passage pour la France serait comparable à la réforme monétaire de 1958 pour l’adoption du nouveau franc. Communiqué de Jean-Luc Laurent, président du MRC et député du Val-de-Marne, mardi 7 mars 2017.
En 2016, l’exécutif a joué gros et perdu gros sur une réforme libérale du Code du Travail qui a fracturé la gauche pour complaire à Bruxelles. Cette réforme, la loi dite El Khomri, a malheureusement vu le jour à coup de 49.3 successifs pendant tout le printemps 2016.
Cet automne, le gouvernement s’est activé pour sortir les décrets d’application. On apprend aujourd’hui que le comité de refonte du Code du Travail ne sera même pas installé avant les élections. Nous ne coulerons pas une larme sur cette entreprise d’abaissement des protections des salariés pour augmenter la sacro-sainte flexibilité. Cette information laisse un goût amer. Cette loi qui, au départ, constituait le volet travail de la loi Macron aura été un immense gâchis toute la gauche. Dans une campagne électorale où de Macron à Fillon les projets de régression sociale ne manquent pas, les Français doivent défendre un droit du travail protecteur et la solidarité collective. Communiqué de Jean-Luc Laurent, président du MRC et député du Val-de-Marne, mercredi 1er mars 2017.
Par son comportement et ses choix passés et présents, François Fillon fait coup double et réussit à affaiblir à la fois le Parlement, alimentant un antiparlementarisme délétère, et la Présidence de la République à laquelle il est candidat.
La crise de défiance politique est déjà profonde et on peut regretter que la droite républicaine se retrouve dans une telle situation à deux mois du premier tour de la présidentielle. Quelles que soient les suites judiciaires, M.Fillon ne semble pas comprendre l’ampleur du scandale politique déclenché par la révélation de ses pratiques. Il n’est manifestement pas le seul à avoir abusé de la liberté du député-employeur mais, lui, aspire à la plus haute responsabilité politique. Pour ma part, je n’ai jamais envisagé d’utiliser le crédit collaborateur pour autre chose que le paiement de salaires réels à des collaborateurs réels auxquels je ne suis lié par aucun lien familial ou institutionnel (suppléant, élu local..). Depuis 2012, l’Assemblée nationale a beaucoup avancé en matière de clarté et d’éthique. Après les législatives de juin, il faudra franchir une nouvelle étape en interdisant ces pratiques et en assurant un contrôle effectif de tous les moyens mis à la disposition des députés. Communiqué de Jean-Luc Laurent, président du MRC et député du Val-de-Marne, mercredi 22 février 2017.
Le CETA a été adopté la semaine dernière par le Parlement européen au terme de débats mouvementés qui présagent de ratifications nationales difficiles. Cette contestation a dû beaucoup surprendre ses promoteurs et avocats, qui n’ont jamais hésité devant les superlatifs pour défendre l’ «accord le plus progressiste jamais conclu dans l’histoire » (dixit Cecilia Malmström, Commissaire européen au commerce, en janvier dernier).
Accord dit de « nouvelle génération », le CETA est plus qu’un accord de libre-échange. Il est le symbole d’une Union Européenne post-démocratique qui organise l’impuissance des Etats et la trahison des peuples. Majoritairement, les Français n’en veulent pas. Ils ne sont pas les seuls : dans toute l’Europe, une opposition s’est manifestée ces derniers mois, au travers de multiples pétitions et jusqu’à un véto du gouvernement belge. Députés français, nous devons prendre le relais. Les députés du MRC ne voteront pas la ratification du CETA L’article 54 de la Constitution prévoit que «le Conseil constitutionnel, saisi par le Président de la République, par le Premier ministre, par le président de l'une ou l'autre assemblée ou par soixante députés ou soixante sénateurs, a déclaré qu'un engagement international comporte une clause contraire à la Constitution, l'autorisation de ratifier ou d'approuver l'engagement international en cause ne peut intervenir qu'après la révision de la Constitution ». Signataires de la saisine initiée par notre collègue socialiste Jean-Paul Chanteguet et réunissant 106 députés, mon collègue Christian Hutin et moi considérons que le CETA porte atteinte frontalement à au moins trois principes constitutionnels : - Conditions essentielles d’exercice de la souveraineté nationale, notamment par la limitation de la liberté normative de notre pays et l’introduction de tribunaux arbitraux étrangers à notre ordre juridique - Principe d’indépendance et d’impartialité des juges - Principe d’égalité devant la loi (article 6 de la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen), du fait du régime de protection spéciale des investisseurs étrangers A compter de la saisine, le Conseil constitutionnel disposera d’un mois pour se prononcer. Je ne doute pas qu’il nous donnera raison et compliquera la tâche des technocrates libéraux de Bruxelles et leurs alliés de Bercy. Tribune de Bruno Moschetto, Secrétaire national aux questions économiques, parue sur LaTribune.fr, mardi 21 février 2017.![]()
Depuis 1945, date du constat prémonitoire de Paul Valéry sur la finitude du monde, celui-ci s'est terriblement unifié jusqu'à devenir monolithique. Mais en observant l'écorce terrestre de haut, l'on peut constater que celle-ci présente aujourd'hui des signes de fractures que l'on peut localiser de la périphérie au centre.
A la périphérie tout d'abord. Certes,la libéralisation générale des échanges a accéléré l'unification de la surface du globe. Mais à la réflexion, cette libéralisation ne porte que sur trois composantes des échanges : les biens, les services et les capitaux et en aucune manière sur les hommes, en dépit de flux migratoires sévèrement contenus et de montants extraordinairement modestes. Donc la plénitude des trois premières composantes est annihilée par la quatrième qui neutralise l'ensemble. Cet état de fait pénalise un certain nombre de pays avancés, dont le nôtre, d'où l'apparition de déséquilibres, à la longue, insupportables. |
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