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I Publié le Mardi 12 Juin 2018 par Mouvement Républicain et Citoyen


Intervention de Bastien Faudot, porte-parole du MRC, au colloque "gauche année 0", samedi 9 juin 2018


 
Chers amis,
 
Que nous arrive-t-il ?
 
Commençons par le commencement : il faut caractériser ce que nous avons devant nous.
 
En orchestrant la fusion des libéraux, E. Macron n’a pas seulement gagné l’élection présidentielle, il a perturbé l’ensemble du champ politique tel qu’il était organisé depuis des décennies.
 
Nous lui devons en réalité une fière chandelle, car il a débarrassé la gauche de la plupart de ses faussaires. En attirant à lui toutes celles et tous ceux qui, à droite ou à gauche, étaient de fait sur la même ligne depuis longtemps, il a permis de clarifier, de rendre lisible ce qui ne l’était plus. J’ai une pensée ici pour l’analyse de Rawi Abdellal, professeur à l’université de Harvard : sa thèse, c’est que la social-démocratie française a été l’acteur décisif de la dérégulation et de la libéralisation généralisée du commerce mondial. Il donne des noms : P. Lamy, Camdessus, Chavransky, qui étaient tous issus de la social-démocratie, qui étaient tous français et qui ont tous dirigé les grandes institutions de la mondialisation.
Donc, merci à Emmanuel Macron.
 
Aujourd’hui, le paysage politique est divisé en trois grands segments :
- La droite réactionnaire, identitaire et conservatrice : de la famille Le Pen au patron des Républicains. En choisissant de durcir la ligne de la droite, Wauquiez n’innove pas : cette pente existe depuis longtemps dans la droite française qui, si elle n’est évidemment pas fasciste par nature, est capable, dans des circonstances particulières, de déléguer à l’extrême droite le soin de prendre en charge notre destin : plutôt Hitler que le front populaire disait le camp conservateur en 36. Ce phénomène de glissement réapparait aujourd’hui à travers l’ensemble de notre continent.
- Le bloc central - à peine centriste. Je veux parler bien sûr du pôle libéral du président de la République. Il y a là aussi contrefaçon : le locataire de l’Elysée essaie de nous faire passer pour moderne des politiques qui ont plus de 40 ans d’âge. Il a prétendu incarner une rupture alors qu’il en est l’accomplissement. Il ne manquera pas d’être un jour confronté à cette contradiction.
- Enfin, il y a la « gauche ». Mais c’est une force singulièrement éparpillée. « Façon puzzle » disait Audiard. Entre, deux pôles : 
o d’un côté, un parti socialiste sorti K.O. du combat de 2017 comme un boxeur qui n’entend pas la sonnette de la fin du 1er round. La tentation qui existe, on la connaît : c’est de concentrer les critiques sur les carences du mandat de François Hollande. C’est une erreur, et même une faute : le problème vient de plus loin et il n’est d’ailleurs pas franco-français : toute la social-démocratie européenne est aujourd’hui menacée de disparition. Il n’y a plus de force motrice au plan électoral parce que les causes du compromis historique de la social-démocratie n’existent pour ainsi dire plus. 
o De l’autre côté, il y a les Insoumis qui assument une fonction tribunitienne de front du refus. La campagne de leur candidat a eu deux effets bénéfiques pour toute la gauche : 
D’abord il a réussi à faire turbuler le système là ou d’autres ont échoué. Il a fait bouger le curseur.
Le deuxième effet, c’est d’avoir maintenu, avec une style parfois tonitruant, la résistance sans ambiguïté face à Macron. 
o Entre ces deux pôles, il existe des familles en recomposition, ou en décomposition.
o Dans ce paysage, nous avons une mission, et c’est le sens politique de notre initiative : promouvoir l’impérieuse nécessité de l’union. Je veux le dire ici, sans subtilité aucune : ceux qui font la fine bouche, ceux qui jouent a pureté du combat, ceux qui entretiennent le sectarisme, ceux qui trient, qui filtrent, qui font des bûchers, qui excommunient, tous ceux là ne font qu’une seule chose : ils condamnent le peuple à une purge libérale de plusieurs décennies. Que restera-t-il ensuite de notre contrat social ? Que restera-t-il ? Une République sous-traitante des GAFFA ?
o Oui, l’idée est d’imposer la stratégie d’union de la gauche, parce que sinon, il n’y aura plus rien. Partout en Europe, partout dans le monde, les idées progressistes ou humanistes, sont en voie de dislocation. Nous ne voulons pas d’un champ politique réduit à la polarité entre libéraux et identitaires ! Car en réalité, le monde des premiers nourrit les seconds en son sein.
o A l’évidence, il ne s’agit pas non plus de célébrer la messe du rassemblement pour le rassemblement. Nous devrons trouver ensemble la recette d’un alliage solide, et non des alliances de circonstance. Mais à cet égard, je veux rappeler ici, notamment à Jean-Luc Mélenchon, que tous les conquis sociaux ont été le produit de majorités larges et de stratégies de rassemblement qu’il lui arrive de qualifier de « tambouille ». Alors je dirais ici simplement que si le Front Populaire, si le CNR, si le programme commun de 72, c’est de la tambouille, alors je dis : vive la tambouille ! Il ne faut pas que ce mot discrédite l’esprit de rassemblement. La tambouille, c’est un accord électoral dépourvu d’accord de fond et de convergence des analyses.
 
Nous sommes la gauche républicaine, antilibérale et écologique. Cela signifie avant tout que nous sommes de réformistes, oui, sans doute. Mais des réformistes conséquents. Je dis réformiste, parce que nous ne nous inscrivons pas dans une logique de grand soir. Je dis conséquent, parce qu’il ne s’agit pas, par accumulation de micro renoncements, qui finissent par constituer un immense reniement. 
 
Ce réformisme conséquent, réformisme lucide, réformisme conscient et déterminé que j’appelle de mes vœux doit se donner pour ambition d’être, dans un premier temps le point de rencontre de la gauche qui vient. Le lieu du débat, d’un débat exigeant et ouvert. Le lieu où l’on pourra construire une matrice idéologique qui pourra se mettre au service de la synthèse politique qui viendra avec l’union.
 
Mais il ne s’agit pas d’être un club de pensée, une société d’émulation comme on disait au 19è. Nous devons affirmer. Affirmer nos thèses et aller vers les citoyens.
 
 
Aller vers quels citoyens ?
Vers tous les citoyens bien sûr. Mais avec toutefois une priorité : la reconquête des classes populaires. Mais je souhaite qu’on s’entende : qu’appelle-t-on au juste les classes populaires ? Les citoyens modestes, ce n’est pas seulement une définition économique. Ce sont ceux qui n’ont pas le luxe de regarder au-delà du lendemain et qui n’ont pas ou peu d’espace pour eux – c’est le problème du logement, notamment. Ces classes populaires ont se sont détournées de la gauche depuis longtemps.
 
J’insiste sur ce point : la condition de survie politique des libéraux et de la droite réactionnaire, c’est une organisation sociale qui divise la communauté nationale, qui organise l’affrontement social entre ceux qui ont pourtant les mêmes itérêts.
 
Je vois notamment 2 lignes de fracture organisées par le système :
- La première fracture est économique, elle est essentiellement entretenue par le discours libéral: c’est l’affrontement entre les assistés et les assistants, entre ceux qui travaillent, produisent, cotisent et ceux qui vivent de la solidarité nationale, entre les deuxièmes de cordées et les derniers de cordées. On vit dans un monde où ceux qui gagnent 100.000 euros par mois, expliquent à ceux qui gagnent 3.000 euros par mois que le système échoue à cause de ceux qui perçoivent le RSA !
- La seconde fracture est géographique et sociale : l’affrontement organisé par la mécanique des identitaires entre les deux France périphériques : la périphérie lointaine des métropoles – le monde rural, la province, les petites villes, et la périphérie immédiate des métropoles – je veux parler des banlieues. Cet affrontement est un deuxième piège, fatal, pour la gauche puisqu’elle conduit à opposer les milieux populaires entre eux. 
 
Notre mission consiste à rassembler toutes celles et ceux qui sont les victimes objectives de la mondialisation financière et à combattre sans relâche ceux qui dressent des victimes contre d’autres victimes pour maintenir leur domination.
 
C’est à cette France-là que nous devons parler. Elle est orpheline, aujourd’hui dépourvue de perspective politique sérieuse, abandonnée au FN d’un côté ou aux intégristes de l’autre, abandonnée au dogme des libéraux qui consiste pour l’essentiel à culpabiliser ceux qui se lèvent pour gagner peu et ceux qui n’ont pas la chance de se lever.
 
 
 
La stratégie de l’union et l’objectif de reconquête des classes populaires supposent la définition d’un projet politique solide et sérieux, qui réponde aux grands défis du temps. Là est notre tâche.

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I Publié le Dimanche 10 Juin 2018 par Mouvement Républicain et Citoyen


Suite au colloque "Gauche Année 0" a été lancé un appel commun par les trois formations organisatrices : MRC, l'Union et l'Espoir et République et Socialisme.
Appel du 9 juin de nos "causes communes".

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I Publié le Jeudi 3 Mai 2018 par Mouvement Républicain et Citoyen


Conférence de Bruno Moschetto, secrétaire nationale en charge des questions économiques, le 03 mai 2018.


Dans le cadre du tour de France du MRC, Bruno Moschetto était à Limoges le 28 avril 2018 à l'invitation du MRC87
L’occasion pour le secrétaire national du MRC de faire le point sur la question des "Crises financières : 10 ans après - risques et solutions" 
 
Dès l'abord, Bruno MOSCHETTO rappelle que le soubassement des crises et de leurs solutions repose sur la politique économique. A ce propos il n'y a pas une politique économique de gauche et il n'y a pas une politique économique de droite . Il y a depuis trente ans une seule politique économique : c'est la politique de l'offre versus une politique de la demande conduite par les Etats de l' Union européenne sous la tutelle de Bruxelles et de Francfort. D'où la nécessité de dénoncer des mythes, porteurs de risques  et d’y apporter des solutions
 
 
1 – Les mythes à dénoncer 
 
Par la suite, il s'est efforcé de dénoncer deux mythes ou contre vérités portés par une pensée devenue unique. Tout d'abord celui de la possibilité pour un Etat, et tout particulièrement la France,de faire faillite, ainsi que l'avait proclamé urbi et orbi  en 2007 François Fillon, le Premier ministre de l’époque. En fait, une telle situation  est impossible. Certes sous deux réserves.
D'abord si l'Etat dont il s'agit est endetté dans sa propre monnaie. C'est le cas de la France puisque sa  dette de 2 000 milliards d'euros est intégralement libellée dans notre, monnaie: l'euro. Et, deuxième réserve, qu’il dispose d'une administration financière capable de lever l'impôt puisqu'en dernière analyse les contribuables résidents sont garants des dettes de  l'Etat. A cet égard, il faut rappeler que la détention de notre dette, à hauteur de plus de 50% par des non résidents ne change rien quant à sa nature. Si ces non résidents qui ont acheté notre dette parce qu'ils avaient  confiance dans le crédit de la France, décidaient de vendre leurs titres, ceux-ci seraient immédiatement rachetés par les résidents qui développent parallèlement une capacité de financement employée notamment  dans des titres émis par des non résidents.
Donc, la France n'a pas été, n'est pas et ne sera pas en faillite.
 
Deuxième mythe: une crise bancaire ne peut de nouveau éclater au sein de la zone l'euro. Cela est également faux. Et ce pour deux raisons. Tout d'abord les régulations post crises en Europe continentale en sont au  stade des velléités et la directive de séparation des activités bancaires des activités de marché - là où se situe le paratonnerre - voulue par Michel Barnier   n'a pu voir le jour du fait de la résistance des lobbies bancaires français et allemands désireux de  protéger le soi disant  modèle de banque universelle.  A telle enseigne  que le Gouverneur de la Banque de France de l'époque - Christian Noyer - a qualifié dans le Figaro du 30 janvier 2014,  les propositions de Michel Barnier d'irresponsables !
De plus, les moyens réunis par un Fonds unique de résolution  (FUR) des crises et financé par les banques   ne sont  pas à la hauteur des risques potentiels . En effet, on  évoque la constitution progressive  d'un montant  de 55 milliards d'euros à l'horizon 2024 pour ce FUR,  alors que la seule faillite de la Deutsche Bank, qui n'est pas impensable, nécessiterait à elle seule l'utilisation  de la totalité des ressources de ce fonds. Et comme toutes les banques sont interconnectées et par là  interdépendantes, la faillite de la Deutsche Bank en entraînerait de nombreuses autres. D'où l'émergence possible  d'une nouvelle crise systémique au sein de la zone euro. 
 
2 – Les solutions salvatrices
 
Dans une zone euro destinée par ses concepteurs à faire converger les critères économiques et sociaux de l'ensemble des pays membres,  l'échec est évident  en dépit du fait que l'euro en tant que monnaie courante a été au lendemain de son introduction , une grande réussite' technique. Mais comment peut-on  -  dans une zone qui n'est pas optimale –  faire  coexister dans le même espace monde – selon  la formule de Fernand Braudel  des Etats dont les taux de chômage varient de 5% en  Allemagne à 25 %  en Espagne  dans des Etats nations – ceux de l'Union
européenne qui ne sont pas des Etats régions  comme  ceux des Etats Unis d'Amérique . En effet dans les  Etats-régions, la fluidité des facteurs de production – capital et travail – est quasi absolue alors que ce n’est pas le cas dans les Etats nations où subsistent de nombreux éléments d’inertie à cette fluidité.  Il est donc urgent de favoriser l'harmonisation des facteurs de divergence, que ce soit la protection sociale : santé, chômage, retraite et la protection culturelle , langue et droit ? Il nous faudra pour cela non pas un quinquennat mais au moins cinq quinquennats soit un quart de siècle . Ainsi l'Europe fédérale en est pour l'instant au stade le l'utopie.
 
Aussi, pour vivre d'ici là , il est urgent de nationaliser l' euro  qui en vertu de notre  Code monétaire et financier est défini comme la monnaie de la France et il a vocation à le rester.   En revanche, rien n'empêche de le débaptiser en euro franc afin que celui-ci puisse librement fluctuer sur les marchés - sans dévaluation - mais par appréciation ou dépréciation par rapport à ses pareils et ce sans contrôle des changes, afin de corriger progressivement les divergences économiques et sociales., et de rendre la zone euro optimale.  Naturellement un  terme serait mis à l'Union économique et monétaire – UEM – c'est-à-dire que notre banque centrale redeviendrait la Banque de France et que nos réserves publiques de change seraient rapatriées de Francfort à Paris. Le montant  de notre fameuse dette de 2 000 milliards d'euros ne serait pour les résidents en aucune manière augmenté puisqu'elle serait toujours  libellée en euro ,  non plus en euro euro mais en euro franc à parité égale les uns par rapport aux autres. De surcroit, il n'y aurait aucune modification de la valeur des actifs pour les non résidents s'ils ne vendent pas leurs créances bancaires ou financières libellées en   euro francs sur les  marchés , ils conserveraient l'intégralité de leurs créances à pouvoir d'achat inchangé sur notre  marché national .
 
En conclusion, Bruno MOSCHETTO  rappelle que notre souveraineté monétaire, cambiaire et budgétaire -  retrouvée -  nous permettrait d' emprunter  une seule voie ouverte pour relancer l'économie  celle du « deficit spending » selon la formule de Keynes et ainsi de relancer à la fois la demande de consommation, la demande d'investissement et la demande d'exportation. 
Une telle politique de la demande enfin adoptée entraînerait vraisemblablement   le retour de l'inflation, cet implicite effacement des dettes pour tous, laquelle a disparu de notre horizon monétaire,  et qu'appelle désespérément de ses vœux Mario Draghi, réduit au chômage technique par ses prédécesseurs qui ont réussi à stabiliser la monnaie de la zone mais  au prix d’un  ralentissement général de l’activité économique. Aussi en sacrifiant le dogme de la stabilité monétaire tel que le préconise le Fonds monétaire International (FMI)  il serait enfin  possible de retrouver celui de la croissance économique. 
 
 

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I Publié le Mercredi 11 Avril 2018 par Mouvement Républicain et Citoyen


Communiqué de Jean-Luc Laurent, président du MRC, le 11 avril 2018


Attention danger : un train peut en cacher un autre !

La majorité à l’assemblée nationale a voté la transformation de la SNCF qui est un établissement public de l’Etat en une société anonyme à capitaux publics. L’Etablissement public consacrait le service public ferroviaire. Avec la société anonyme, c’est la consécration de la logique libérale avec la recherche de la rentabilité au détriment de la qualité de service qui sera de rigueur.

Mais surtout la société anonyme, c’est la porte ouverte ensuite à la privatisation. Le MRC s’oppose à cette réforme et s’engage pour le maintien du service public ferroviaire.

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I Publié le Mardi 10 Avril 2018 par Mouvement Républicain et Citoyen


Communiqué de Jean-Luc Laurent, président du MRC, le 10 avril 2018


Emmanuel Macron a affirmé devant la conférence des évêques de France réunie le 9avril 2018 que «Le lien entre l’Église et l’État s’est abîmé, il nous incombe de le réparer ». Cette déclaration est effarante.
Depuis 1905, il n’y a pas de lien à réparer. La laïcité garantit la liberté de conscience et place le choix religieux dans la sphère privée de chaque individu.

Emmanuel Macron se prend pour le président des évêques et oublie qu’il est le président de la République !

Aux Bernardins, il en a même oublié ce principe de base républicain : la seule communauté que reconnaît la République au delà des appartenances religieuses ou philosophiques qui relèvent du choix individuel, c’est la communauté des citoyens.

Au moment où la laïcité est mise en cause par le président de la République, le MRC réaffirme son attachement à ce principe fondamental et à la loi de 1905 qui ne doit pas être modifiée parce qu’il garantit l’accomplissement de l’article 1er de la constitution : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances ».


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Voiture rouge à un feu
Thierry Cotelle
Président du MRC
Conseiller régional d'Occitanie