Lundi 15 Avril 2013

La machine à laver et le transistor




Si actuellement les sciences et la technologie qui en résulte sont accueillies avec réserves pour certains, il n’en était pas de même dans le siècle dernier. J’ai encore le souvenir du bonheur de ma mère le jour où, dans les années 1950, sa première machine à laver ou son premier réfrigérateur ont été livrés. C’était pour elle la promesse de ne plus aller laver son linge, hiver comme été dans sa lessiveuse au fond de la cour dans la buanderie non chauffée ou de conserver des aliments plus longtemps sans risquer une intoxication alimentaire.

Aujourd’hui, en Europe, les avancées des sciences prometteuses de progrès technologiques sont regardées avec beaucoup de suspicion. Les OGM, les nanotechnologies, le nucléaire sont examinés, par certains de nos contemporains comme un nouveau diable qu’il faut combattre et éradiquer pour retrouver la « pureté » des temps anciens où la divine nature nous apportait ses bienfaits. Les scientifiques sont eux même regardés comme les suppôts d’une industrie porteuse de cataclysmes.

Ceci est d’autant plus étonnant que les mêmes qui s’opposent à l’avancée de ces technologies sont également ceux qui les utilisent. Combien de fois ai-je vu « des décroissants » sortir de leur poche, leur téléphone portable dernier cri pour savoir au supermarché, en prenant conseil de leur compagne, quelle marque de lessive bio, voire plus bio que bio, ils devaient acheter.

La médecine est elle même mise en accusation avec une recherche de médecine alternative, soit disant plus soucieuse de notre santé. C’est omettre délibérément les progrès considérables réalisés depuis 50 ans qui prolongent la durée vie de 6 mois tous les 2 ans. La raison n’est-elle pas préférable au charlatanisme ?

Dans d’autres parties du monde, ces problèmes ne se posent pas et ils risquent bien de nous remplacer à la table de Lucullus.

Nous entendons souvent dire que l’on ne peut continuer de progresser dans un monde fini. Si cette affirmation peut s’avérer juste dans certains cas, elle est, comme l’exemple suivant le prouve, très généralement injuste, voir même totalement fausse.

Il faut savoir que depuis 2005 l’humanité produit plus de transistors que de grains de riz et que la décroissance de la production de transistors n’est pas pour demain. Alors une question se pose aura t-on suffisamment de silicium pour produire tous ces transistors ? A titre d’exemple un téléphone portable contient entre 10 et 100 millions de transistors suivant son degré de sophistication. Dans les années 1970, un appareil de réception d’onde radio en avait en général moins d’une dizaine, mais s’il permettait d’écouter « Salut Les Copains », il ne permettait ni de téléphoner, ni de prendre des photos ni des films ni évidemment de faire un bon millier d’autres actions. La taille des transistors a diminué de plus d’un facteur mille, soit de plus d’un milliard en volume et il y a sans aucun doute plus de mille fois moins de silicium dans un téléphone portable actuellement que dans un appareil radio des années 1970. Alors aujourd’hui en ayant la possibilité de faire beaucoup plus de choses nous consommons moins de matière qu’avant.

Bien évidemment la terre est finie, mais le progrès des sciences et des techniques a permis de diminuer la consommation de matières premières, repoussant ainsi l’épuisement de celles-ci. Les nanotechnologies sont prometteuses d’une gestion plus économe des ressources. Le nucléaire nous ouvre un champ vers une production énergétique plus diversifiée, qui d’ailleurs ne s’oppose pas au développement des renouvelables.
Les OGM seront sans doute indispensable pour nourrir les 9 voire 10 Milliards d’êtres humains qui peuplera la terre.

Les sciences et les techniques sont indispensables au développement humain.
G.P.


Dernières actualités du MRC