Il ne va pas de soi, pour un parti républicain, d’appeler les citoyens à bouder les urnes. C’est pourtant ce qu’a choisi le MRC à l’occasion des élections européennes qui se dérouleront le 25 mai prochain.
Car il semble nécessaire de revenir aujourd’hui à quelques fondamentaux pour justifier ce qui semble injustifiable a priori. A quoi servent les élections dans une démocratie ? Elles servent à désigner des représentants et à leur donner toute la force de légitimation nécessaire pour agir au nom de ceux qui les ont mandatés. La démocratie, comme mode d’organisation et comme instance de légitimation de la décision politique, veut dire souveraineté du peuple. Cette question n’est pas morale mais pratique : aucun choix politique, de surcroit en période de crise, ne saurait être efficace s’il n’est pas adossé à l’expression du corps des citoyens.
Dans le champ démocratique normal, l’abstention n’est pas une option : les absents ont toujours tort. Le suffrage universel fut une conquête dans l’histoire politique dont les Républicains, par définition, ne peuvent que se sentir redevables.
Mais c’est précisément parce que les élections européennes ne relèvent plus du champ démocratique normal que l’option du boycott du scrutin redevient pensable et même souhaitable. Car l’Union européenne est, depuis sa naissance, en dehors de tout processus démocratique. Maastricht, le traité constitutionnel et le pacte budgétaire européen ont été autant d’étapes décisives qui ont été engagées malgré les peuples, et souvent contre eux. Ce déni de souveraineté constitue un aveu stupéfiant : le suffrage universel est reconnu par les élites dirigeantes si et seulement si sa réponse est conforme aux préconisations de celles-ci. Dans les faits, le régime politique de l’Union européenne constitue une forme plus ou moins aboutie d’aristocratie, au sens étymologique du terme : le gouvernement est aux mains d’un petit nombre de personnes (les « meilleurs ») en raison de leur naissance, de leur fortune ou de leur qualification. Cette technostructure n’a de compte à rendre à personne. Et c’est à elle qu’ont été progressivement transférées la souveraineté monétaire puis la souveraineté budgétaire…

Cette abdication est le produit d’une histoire qui a été le principal point de rencontre pour tous les libéraux de gauche comme de droite qui font régulièrement appel à quelques figures tutélaires communes parmi lesquelles Jean Monnet, Jacques Delors ou encore Pierre Mendès-France. Je recommande d’ailleurs vigoureusement la lecture du discours de ce dernier pour rendre raison de son opposition au traité de Rome en janvier 1957. Ce fait est régulièrement « oublié » de ceux qui se prévalent pourtant de l’héritage de Pierre Mendès-France :
« L’abdication d’une démocratie peut prendre deux formes, soit le recours à une dictature interne par la remise de tous les pouvoirs à un homme providentiel, soit la délégation de ces pouvoirs à une autorité extérieure, laquelle, au nom de la technique, exercera en réalité la puissance politique, car au nom d’une saine économie on en vient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale, finalement « une politique », au sens le plus large du mot, nationale et internationale. »
Le retournement de l’histoire est tel que ce sont précisément les prétendus démocrates, sociaux-démocrates à gauche ou démocrates-chrétiens à droite, qui tentent aujourd’hui de culpabiliser le citoyen récalcitrant ! Ce sont ceux-là même qui ont piétiné sans vergogne et à plusieurs reprises le choix des citoyens qui leur reprochent aujourd’hui de ne pas daigner se rendre aux urnes. Mais pour quelles raisons les citoyens viendraient-ils offrir sur un plateau un semblant de légitimité à un parlement dont ils savent d’expérience qu’il n’y a rien à attendre
? Les peuples européens, et singulièrement le peuple français, connaissent les vrais lieux de décision politique en Europe. La commission européenne, la cour de justice européenne et la banque centrale de Francfort détiennent les principaux leviers du pouvoir. Ce sont elles qui rédigent les directives, surveillent les budgets, disent le droit et fixent les orientations de politique économique et monétaire.
Dans l’agrégat institutionnel européen, le parlement de Strasbourg est une simulation de démocratie représentative. Malgré les affirmations désespérées de quelques europhiles aveugles, il ne détient pas le pouvoir législatif pour la simple raison qu’il ne détient pas l’initiative en matière législative dont la commission a le monopole. En matière budgétaire, s’il vote les dépenses, il n’a aucun contrôle du volet recettes. Ironie de l’histoire, son rôle est aujourd’hui réduit à celui de la Douma du temps de l’Union soviétique : le corps législatif a un pouvoir formel, c’est-à-dire une apparence de pouvoir. Puisqu’il faut être précis, l’impuissance du parlement européen est compilée dans l’article 225 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne qu’il suffit ici de citer pour prendre toute la mesure l'illusion : « Le Parlement européen peut, à la majorité des membres qui le composent, demander à la Commission de soumettre toute proposition appropriée sur les questions qui lui paraissent nécessiter l'élaboration d'un acte de l'Union pour la mise en œuvre de la Constitution. Si la Commission ne soumet pas de proposition, elle en communique les raisons au Parlement européen. » CQFD.
On ne peut pas se satisfaire de réduire le vote à un rendez-vous quinquennal devant les urnes. Encore convient-il de se préoccuper des règles du jeu qui président à son organisation. De ce point de vue, le scrutin des européennes est un OVNI : 8 grandes circonscriptions qui ne signifient rien pour quiconque. Qui connaît seulement ses députés européens ? Qui sait quoi de leur action, de leur positionnement politique ? Quelle lisibilité politique offre un scrutin qui verra 25 à 30 listes candidates dans chacune de ces circonscriptions ?
Le boycott auquel s’est résolu le MRC est un acte de pédagogie et de courage politique. Lorsque la règle du jeu est viciée, il faut avoir l’audace et la volonté de la dénoncer. Le décalage qu’il y a entre les véritables enjeux économiques et sociaux auxquels sont confrontés les peuples européens d’une part, et le simulacre des élections européennes d’autre part, ne fait qu’aggraver l’incompréhension entre les citoyens et leurs représentants. L’urgence, dans la crise politique et morale que nous traversons, consiste à restaurer l’autorité et la capacité d’action du politique, pas à consacrer son impuissance au terme d’un scrutin pour rien.
Le bulletin de vote est un instrument qui doit être producteur d’histoire, de décisions, d’orientations politiques qui ont un impact sur la réalité. Voter aux élections européennes, c’est octroyer au parlement européen le prestige d’une légitimité qu’il ne mérite pas.


Actualités

par Pierre ROUSSEAU le Mercredi 30 Avril 2014 à 21:09


Communiqué de Jean-Luc Laurent, Président du MRC et député du Val-de-Marne, lundi 28 avril 2014.

Alstom est en bonne santé, même si le groupe rencontre des difficultés stratégiques et que son principal marché, l’Europe de l’austérité, stagne.

L’intégration d’Alstom au sein de General Electric comme le mariage brusqué avec Siemens porteraient un coup fatal à un pan entier de notre industrie qui assure, entre autres, l’indépendance de la filière électronucléaire. Ces deux mauvaises solutions n’ont pour but que de soulager quelques actionnaires pressés et dégager le management du groupe de ses responsabilités.

Dans le secteur stratégique de l’énergie, cette affaire teste notre capacité à traduire en actes le volontarisme économique et éviter le départ des centres de décision du groupe.

La fuite en avant négociée par M.Kron doit être mise en échec par le gouvernement et, à court terme, une participation de l’Etat pourrait remplacer les actionnaires défaillants. Le Ministère de l’Economie a la responsabilité de faire émerger une solution alternative indépendante autour de groupes français comme Areva ou Safran

Communiqué de Jean-Luc Laurent, Président du MRC et député du Val-de-Marne, lundi 31 mars 2014.

 
La réussite du quinquennat de François Hollande n’est pas une affaire d’hommes. C’est l’orientation politique et son absence de résultats qui ont fait l’objet d’une sanction lourde lors des élections municipales. Le Président de la République ne doit pas rester sourd aux cris que lancent, dans le silence des urnes pour le moment, les orphelins du discours du Bourget.
Lors de son passage au Ministère de l’Intérieur, Manuel Valls a su faire la preuve de grandes qualités qui lui seront utiles à Matignon : sens de l’Etat, détermination et capacité d’action.
Le Président de la République et son nouveau Premier Ministre devront trancher et prendre des décisions courageuses, en priorité sur la question européenne. La France doit hausser le ton en Europe et cesser d’accompagner une politique de déflation qui condamne notre pays et toute l’Union au déclin. Le Pacte de Responsabilité ne fonctionnera pas sans une baisse de l’Euro, une remise à plat de la monnaie unique et l’abandon des dogmes libéraux de la Commission Européenne. Contrairement à ce qu’affirme le Président de la République, la réorientation de la construction européenne est un préalable au redressement économique de la France.
Le redressement industriel passe avant le rétablissement à tout prix des comptes publics, politique qui s’autodétruit et condamne le pays à la stagnation économique et à l’explosion du chômage.
Des priorités définies par Manuel Valls dans les prochains jours dépendra l'issue du quinquennat. En gagnant l’élection présidentielle de 2012, la gauche a hérité d’une responsabilité historique : le succès ou le déclin et le chaos. Le MRC est au sein de la majorité présidentielle pour remettre la France sur les rails. La gauche n'a plus le droit à l'erreur.

Actualités

par Pierre ROUSSEAU le Lundi 31 Mars 2014 à 16:45


 

Les électeurs ont exprimé un mécontentement qui va bien au-delà du gouvernement et du Président de la République. Ce mécontentement traduit le rejet d’une politique de déflation mise en œuvre à l’échelle non seulement de la France mais de l’Europe tout entière, au prétexte de “sauver la monnaie unique”.

L’UMP aurait tort de se réjouir excessivement des victoires remportées par ses candidats. Le même “effet essuie-glaces” qui lui bénéficie aujourd’hui la pénalisera demain car elle est incapable de remettre en question les choix néo-libéraux européens qui laminent industriellement, socialement et politiquement notre pays et étendent sur la France un jour crépusculaire. Les mêmes causes produiront les mêmes effets. Le Front National, dont la poussée est préoccupante, n’est en aucune manière une alternative. Il n’offre aucune perspective crédible. Il fait partie du système qu’il dénonce.

Pour remettre la France en selle, il faut un gouvernement de salut public capable de créer en Europe plus qu’un rapport de force, un rapport de conviction : l’Allemagne en effet n’a nullement intérêt à vouloir imposer aux autres pays une politique de déflation généralisée. Il faut changer la politique monétaire et rompre en particulier avec la surévaluation de l’euro pour faire refluer le chômage. De cela il faut la convaincre, dans son intérêt même, mais pour y parvenir il faut être soi-même convaincu. 
Jean-Pierre Chevènement, sénateur et ancien ministre, a estimé jeudi impossible une relance de la compétitivité de l'économie française sans baisse de l'euro, sans changement du système monétaire européen, et donc sans en parler avec l'Allemagne.
Même si "la direction" prise par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault "est la bonne", "je mets en garde sur la faiblesse des moyens que l'on peut dégager si vous ne changez pas la variable monétaire", a déclaré le fondateur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) devant le club de la presse de Lille.
"Tant que l'euro est surévalué, je ne crois pas que la France puisse retrouver sa compétitivité par le biais d'économies budgétaires en échange d'un allègement de charges pour les entreprises. Il faut changer les règles monétaires", a insisté M. Chevènement. Il se référait aux hypothèses non confirmées qui circulent pour réduire de plusieurs dizaines de milliards d'euros les dépenses publiques, objectif du gouvernement, via des mesures comme un gel de l'avancement des fonctionnaires, un blocage des retraites et autres.
"Nous ne sommes pas en train de remonter la pente, nous la descendons", a affirmé le président d'honneur du MRC, à propos de la faiblesse persistante de l'économie française par rapport aux autres.
Alors que "le Royaume-Uni et la Suède tirent avantage de leur autonomie monétaire", la France, elle, "est entrée dans un système où l'on se fait laminer".
M. Chevènement a jugé nécessaire un "réaménagement d'ensemble des règles monétaires et budgétaires dans les pays du sud de l'Europe ayant perdu leur compétitivité", sans en passer par l'expérience vécue par l'Espagne, avec la perte, selon lui, de six millions d'emplois depuis 2007.
Rappelant qu'il préconise un système de monnaies communes --euromarks, eurofrancs etc.-- à l'intérieur de chaque pays, et non plus unique, sauf à l'extérieur de la zone euro ou pour financer de grands investissements européens, il a de nouveau appelé à "parler avec les Allemands" de ces problèmes.
"Ce serait raisonnable du côté de l'Allemagne de comprendre qu'il doit y avoir un équilibre entre leur prépondérance économique, qui est incontestable, et la diversité culturelle ainsi que l'hétérogénéité de l'économie des nations européennes", a encore dit M. Chevènement. 
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