Vendredi 9 Mai 2014

Pour une Europe des Nations au bénéfice des peuples.




Le peuple français a rejeté par référendum le projet de constitution européenne en 2005. En démocratie, le peuple est souverain. Le traité de Lisbonne, copie presque conforme du projet de constitution, est donc, aux yeux du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC), illégitime parce qu’adopté par le parlement sans nouvelle consultation du peuple. Dans ces conditions, le MRC, fidèle à ses principes républicains, ne peut participer à des élections pour le parlement européen qu’il considère illicites. Il souhaite, en revanche, faire connaître son jugement sur les dérives du projet européen et sur les remèdes qu’il propose.

Comme en 2005, la majorité des élites politiques et la presse se retrouvent sur une pensée unique, eurobéate, pouvant se résumer à un aphorisme : plus ça va mal, plus il faut s’enfoncer dans l’erreur. Peu de dirigeants politiques ont eu, au cours de la construction européenne, le niveau d’analyse adapté à la situation. Depuis le début, Jean-Pierre Chevènement a montré à chaque phase les failles du système en construction. Les faits montrent la justesse de ses analyses que nous partageons. Prônée pour éviter de nouvelles guerres, ce qui était une justification sérieuse, l’Europe initiée par Jean Monnet, avait aussi pour but de créer des « Etats Unis d’Europe » entraînant la disparition des Nations, sous direction américaine, et adoptant un système économique ultra-libéral. Le rapprochement des peuples européens est un acquis qu’il faut maintenir, mais ni avec cette philosophie ni avec ce système économique. Il est clair qu’il est essentiel que d’autres voies plus conformes à l’intérêt des citoyens français, européens et à l’avenir de nos civilisations émergent comme l’a souhaité le peuple français. 

La plus grande confusion règne au sein des principaux partis politiques sur la nature même de l’Europe en construction, sur ses buts, sur son modèle économique et social, allant d’un  européisme béat, majoritaire, mais pas unanime, parmi les grands partis, au rejet de toute forme d’Europe, un nationalisme étroit teinté de xénophobie, prôné par le FN et ses alliés européens. Non seulement la réorientation de l’Europe proposée par François Hollande, ne semble pas prendre la bonne direction, mais elle se dirige vers encore plus de fédéralisme, impraticable et destructeur, comme le montre l’adoption du pacte de stabilité (TSCG). Il existe au sein même du PS et de l’UMP de fortes divergences, mais rappelons-nous que l’un et l’autre ont accepté tous les traités européens. Le PS ne parvient pas à encore à tirer l’ensemble des évidentes conclusions des résultats réels d’une construction qu’il a choisie. Les propositions de la gauche de la gauche ainsi que celles d’une partie d’EELV, bien que souvent fondées sur des critiques assez justes, pêchent par manque de perspectives politiques, orientées vers un fédéralisme ou un internationalisme inadaptés. Le MODEM et l’UDI sont des tenants du fédéralisme, de l’ultralibéralisme, ou des deux. 

Pour la réussite de l’Europe, nous proposons donc de revenir aux règles fondamentales de la république:
 
  • Réorienter l’Europe vers une Europe des Nations, fraternelle et ouverte en rupture avec la doctrine ultralibérale et le chômage de masse. Les Nations restent la base de toute civilisation, incluant leurs langues, et le fondement de l’expression démocratique des peuples. Il existe des peuples européens, pas (encore ?) un peuple européen.
  • Développer des voies de coopérations en Europe et au-delà, en particulier avec l’Afrique, en matière d’énergie, de défense, d’espace, de nanotechnologies, d’économie numérique, de normes sociales et environnementales…
  • Agir dans l’immédiat pour modifier le taux de change de l’Euro afin de permettre des conditions d’échange plus favorables pour la plupart des pays de la zone Euro.
  • Modifier les attributions de la BCE afin d’intégrer la croissance et l’emploi dans ses attributions.
  • Transformer l’Euro en monnaie commune, à la place de l’Euro monnaie unique, afin de permettre à chaque Etat un développement harmonieux adapté à son économie et à sa population. La monnaie commune permet de retrouver une souveraineté interne tout en maintenant une référence internationale de poids.
  • Finalement, préparer la renégociation des traités européens, comme l’avait promis le candidat Hollande, dans le sens d’une coopération entre Etats à géométrie variable, avec une Commission devenant un organe d’exécution et non de propositions, un Parlement issu des Parlements nationaux, une place prépondérante à la croissance, aux investissements et à la protection de nos intérêts vitaux, l’abandon de l’obsession de la concurrence libre et non faussée dont résulte, pour une grande part, le pouvoir dominateur de la finance internationale.

Avec Jean-Pierre Chevènement, le Mouvement Républicain et Citoyen entend contribuer à une construction réorientée dans l’intérêt des peuples.


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