Samedi 27 Juillet 2019

Maison des Services Publics ou "Comment éloigner la ruralité des Services Publics"




L’intervention de la Direction Générale des Finances publiques (DGFIP) en Charente-Maritime dans la presse entre la fin juin et la mi-juillet 2019 amène deux réactions du MRC 17 :

1 - Une sur les orientations qui se dessinent et leurs conséquences

2 - Une sur les relais locaux probables dont les MSP (Maisons de Services Publics)

 Ci-après, la réaction sur les relais locaux probables :

(Pour la réaction concernant les orientations qui se dessinent et leurs conséquences, cliquez sur ce lien : Une réduction d’ampleur inédite du réseau et des services de proximité des Finances publiques : pour encore accentuer les inégalités entre la ruralité, les villes petites et moyennes et les métropoles ?)

 

 

Point de vue du MRC 17 – Maison des Services Publics ou "Comment éloigner la ruralité des Services Publics"

 

La fragilisation et la destruction du Service Public à la française est une antienne plus ou moins visible des politiques publiques depuis la rupture dite de la rigueur en 1982. Après la privatisation de nombres d'entreprises publiques, en parallèle les P&T deviennent France Télécom puis Orange, la Poste et la Banque Postale s'autonomisent et maintenant les facteurs factureront leur rôle de lien social.

 

La fermeture de bureaux de Poste - dont des activités sont transférées aux communes ou au privé -, des perceptions, de tribunaux (dans certaines villes) éloignent les Services Publics d'une population rurale vieillissante et pas toujours "connectée". La révolution de l'ordinateur qui sert de base à l'évolution de la localisation des services aux usagers développe une ségrégation : le coût de l'équipement et des abonnements exclut une population à faible revenu ou capital culturel ou social.

Si les communes ont su faciliter les accès à Internet, encore faut-il se rendre aux lieux de service. Des Maisons de Services Publics (MSP) furent créées en affichant le maintien d'une certaine capacité d'accès des populations aux services dont elles ont besoin, avec dans certains cantons un bus MSP. Ont ensuite été créées des Maisons de Services au Public (MSAP), l'évolution dans la dénomination accompagnant un retrait accentué de l'Etat et des administrations des territoires ruraux, puisqu'un « service au public » peut y être assuré par un opérateur privé.

Les personnels des collectivités locales et de la Poste ont ainsi été formés à permettre l'utilisation d'Internet et des nouvelles technologies par un public peu aux faits de celles-ci. Ces personnes peuvent accompagner les usagers auprès des services de l'emploi, demain dans l'accès aux services fiscaux. Il faut rappeler que la personne assurant le service sera souvent seule avec l'appui du Net.

 

L'idée de suppléer la fermeture de bureaux de Poste, de perceptions, etc., de l'ensemble des lieux concernés par des permanences fixes ou mobiles (un bus MSAP se déplace sur le canton de Tonnay-Charente) est une réponse vraiment minimaliste. Loin de nous est l'idée de minorer en ce domaine l’action des agents territoriaux et de La Poste mais ceux qui feront ainsi office de médiateur rural risquent de se trouver bien seuls face aux questions posées par le public. Les effectifs et leur formation seront-ils au rendez-vous ?