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I Publié le Dimanche 18 Octobre 2009 par

Mots-clés : emploi travail

Intervention de Patrick Quinqueton, Secrétaire national du Mouvement Républicain et Citoyen, lors de la journée de débat et de propositions organisée par le PS le samedi 17 octobre 2009, avec l’ensemble des partis de gauche et des syndicats.


1 – Une politique européenne favorable à l’emploi
  • Réglementer les produits financiers opaques, à l’origine de la crise financière.
  • L’Europe doit lutter contre le dumping monétaire, social et environnemental.
  • Cela rend nécessaire un protectionnisme européen raisonnable (il y a des intérêts européens à protéger, il faut s’en donner les moyens, les pays émergents l’ont bien compris), par des moyens simples comme des normes, des droits, des montants compensatoires, etc.
  • La politique de la concurrence doit prendre en compte la concurrence faussée par le taux de change, par la faiblesse de la protection sociale, par l’absence de respect de l’environnement.
  • Une politique monétaire favorable à la croissance (c’est-à-dire un nouveau système de parités encadrées permettant une stabilisation du rapport dollar – euro – yen – et yuan).
  • Un véritable gouvernement économique de la zone euro doit être mis en place, car il est le seul à pouvoir faire de l’emploi un des objectifs de la politique économique.

    2 – Une politique industrielle nouvelle et efficace
  • Des éléments existent, comme la mise en place de pôles de compétitivité, auxquels certains conseils régionaux de gauche ont contribué fortement depuis quelques années. Les régions doivent continuer de s’investir davantage dans la politique industrielle.
  • Il faut reconstruire un lieu d’initiative de l’Etat (un ministère de l’innovation), qui impulse, anime et appuie les initiatives structurées de nature à créer les emplois de demain.
  • Elle doit aussi être l’affaire des partenaires sociaux : une position commune avait été adoptée il y a quelques années, restée malheureusement sans suite. Les organisations professionnelles et syndicales ne découvrent pas les problèmes quand il y a un sinistre industriel. La négociation sociale doit exister sur ce sujet sur la longue durée. Leur association dans le FSI ne doit pas être de pure forme : une évaluation en est nécessaire.

    3 – Une sécurité sociale professionnelle
  • Il est important de rendre la mobilité inévitable des salariés compatible avec la sécurité de leur situation sociale, professionnelle, personnelle et familiale.
  • Dans ce domaine, il y a lieu d’observer de près les balbutiements que sont les accords nationaux interprofessionnels qui mettent en place des systèmes de portabilité, notamment en matière d’affiliation à une prévoyance santé et de droit individuel à la formation.
  • De même, il y a lieu de suivre de près le contrat de transition professionnelle, qui va aussi dans ce sens mais est actuellement ciblé sur les zones de fortes restructurations.
    C’est un système plus englobant auquel il nous faut réfléchir.
  • Le lancement difficile de Pôle Emploi en période d’explosion du chômage, à partir dune bonne idée, ne doit pas nous résigner à ce que le SPE soit inefficace. Des régions, des professions, des institutions diverses prennent des initiatives pour des contacts plus directs entre entreprises et demandeurs d’emploi (forums des métiers et de l’emploi). Cela va dans le sens d’une sécurité sociale professionnelle.

    4 – Les limites des emplois aidés de droit ou de fait
  • Le journal « Marianne » de cette semaine titrait ainsi un de ses articles : « Vous avez aimé les emplois jeunes vous aimerez les emplois vieux ».
  • La logique des emplois aidés à statut spécifique et avantage juridique et financier pour l’employeur doit être entièrement revue. L’expérience des emplois jeunes montre que cela marche bien en période de croissance, mais est peu utile en période de récession.
  • L’addition des systèmes finit par créer une énorme trappe à bas salaires : les contrats aidés pour l’insertion des jeunes, les aides à l’activité des bénéficiaires du RSA, la possibilité de cumul emploi retraite, la prime pour l’emploi, etc (exemple donné du prospectus distribué par une entreprise de distribution de journaux et catalogues, d’adressant aux différents publics à raison des aides dont ils bénéficient pat ailleurs).
  • Il nous faut sur ce plan être beaucoup plus sélectifs dans les aides publiques et éviter que les emplois aidés soient nécessairement sous des statuts précaires.

    5 – Un véritable statut du travail
  • Le consentement à la dissociation entre travail et activité est dangereux. Il est à la fois le fait d’une partie de la droite (pour des raisons de soit-disant inemployabilité de certaines personnes par les entreprises) et d’une partie de la gauche (pour des raisons compassionnelles mais somme toute assez proche de difficultés d’insertion de certains publics fragiles).
  • C’est au contraire le statut du travail dans nos sociétés qui doit être renforcé. La bulle financière a pu longtemps donner le change : on pourrait gagner sa vie en ne travaillant pas. Mais ce n’est pas vrai pour la grande majorité de la population.
  • Il s’agit aussi de poser la question politique du stress au travail. La multiplication des suicides à France Télécom ne doit pas être appréciée de façon compassionnelle. Le passage du salarié d’une obligation de moyens à une obligation de résultat (alors même qu’il ne les maîtrise que très partiellement) remet en cause le fondement même de la relation de travail.
  • Le nécessaire statut du travail passe sans doute par une clarification des droits et obligations des employeurs et des salariés, en évitant un certains nombre de seuils. La complexité du droit du travail conduit à des contentieux indemnitaires nombreux et coûteux. Simplifier et renforcer le droit du travail est un objectif possible.

    Voilà quelques idées que je voulais soumettre à votre appréciation, pour nous mettre collectivement « au travail pour l’emploi ».

Le forum avait lieu le 2 juillet 2009 à l'Assemblée Nationale devant 140 participants.


L'intervention de Jean-Luc Laurent, secrétaire national du MRC, lors de la première table ronde : Valeurs et idéologie de la gauche d'aujourd'hui, actualité du clivage droite/gauche.

Patrick Quinqueton, secrétaire national, représentera le MRC, samedi 17 octobre à Paris. Il interviendra l'après-midi avec des représentants des partis de gauche. Vous êtes invités à assister à cette journée de débats.


Date : samedi 17 octobre 2009
Adresse : La Bellevilloise, 21 rue boyer, Paris 20e (cf. plan ci-dessous)

15h15 : Invitation à débattre à l’ensemble des partis de gauche : PS, PCF, Verts, MRC, PRG et PG
Intervenants :
- MRC : Patrick Quinqueton
- PCF : Pierre Laurent
- PRG : Roger-Gérard Schwartzenberg
- PS : Claude Bartolone
- Verts : Jean-Vincent Placé

Le programme complet de la journée d'études est disponible en fin d'article au format PDF.

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I Publié le Jeudi 15 Octobre 2009 par MRC

Mots-clés : éducation

Au delà des objectifs louables affichés, échanger assiduité aux cours contre récompense sonnante et trébuchante est un renoncement aux ambitions de l'Ecole républicaine. L'acquisition des connaissances n'a pas de prix : elle est promesse d'émancipation pour l'individu, de citoyenneté éclairée et de promotion sociale.

Le problème sérieux de l'absentéisme demande des réponses multiples, dépassant le seul corps éducatif. Il est urgent de s'y attaquer. Mais nous devons tenir bon sur l'essentiel : l'Argent n'est ni la meilleure mesure de la valeur d'un individu ni la meilleure récompense du mérite. Autrement dit, avoir sa Rollex à 50 ans n'est pas la mesure de la réussite d'une vie. Il est aussi grand temps de le rappeler.

Le MRC demande au gouvernement l'interruption immédiate des expérimentations en cours et la mise en place de solutions alternatives déjà en cours dans certains lycées (information des parents en temps réel, moyens pédagogiques utilisant les nouvelles technologies, etc.).

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I Publié le Jeudi 15 Octobre 2009 par MRC

Mots-clés : éducation

Par Michel Vignal, secrétaire national à l’Education. Le Mouvement Républicain et Citoyen juge très superficielles et à certains égards pernicieuses les propositions de réforme du lycée, proposées par Nicolas Sarkozy.


Le MRC, dont le président Jean-Pierre Chevènement a initié, comme Ministre, la démocratisation de l’accès au baccalauréat en 1985, est favorable depuis longtemps au maintien et au rééquilibrage des voies générales, technologiques et professionnelles. La revalorisation de la filière littéraire du bac général et le renforcement de l’enseignement des langues vont dans le bon sens, encore faudrait-il ne pas abandonner l’enseignement des langues anciennes (latin et grec) et donner les moyens réels pour le développement de cette orientation. Il serait également absurde de vouloir promouvoir la filière littéraire aux dépens de la filière scientifique. Il faut aussi encourager les vocations scientifiques insuffisamment nombreuses.

Si la revalorisation et la modernisation de la filière science et technologie industrielle envisagée est très souhaitable, on peut s’étonner que les problèmes de la voie professionnelle d’accès au baccalauréat, qui fut une création décisive de J.P. Chevènement en 1985, ne soient que très rapidement évoqués alors que les insuffisances sont aujourd’hui manifestes au niveau de l’orientation, du suivi des études, des sorties sans qualification et des moyens donnés aux établissements.

La question générale de l’orientation des lycéens est certes abordée, mais les moyens financiers et humains pour l’assurer ne sont pas envisagés. Le temps de l’orientation semble être pris en partie sur le temps scolaire qui a pourtant déjà diminué. Par ailleurs l’orientation est traitée sans référence au niveau des connaissances acquises par les élèves. A aucun moment n’est abordé concrètement l’objectif essentiel pour le MRC d’une revalorisation des niveaux d’exigence au baccalauréat et donc pendant les années d’études qui le précèdent.

Le dispositif dit « d’accompagnement personnalisé » de deux heures par semaine pour tous les lycéens, prépare en fait, comme pour l’école primaire, une régression puisque les moyens humains nécessaires ne sont pas prévus. Alors qu’existe déjà une aide individualisée pour les élèves en difficulté, ce dispositif devra fonctionner avec un nombre de professeurs qui se réduit d’année en année. C'est à une réduction, non affichée, des horaires des enseignements des différents savoirs disciplinaires à laquelle vont être soumis les établissements pour mettre en place ce dispositif. Déjà les services du Ministre préparent cette opération. C’est bien, d’une manière insidieuse et progressive, le « lycée light » qui se met en place. Il soulèvera des résistances légitimes.

On le voit, la suppression massive des postes de professeurs ne favorisera pas l’application de cet ensemble de mesures. En outre, en amont, l’absence de réforme du collège dont les difficultés s’accroissent, et la régression organisée à l’école primaire avec la suppression du samedi matin et la réduction des horaires enseignés, contribueront à rendre impossible le redressement de l’école républicaine que le MRC appelle de ses vœux. Les conditions d’étude des élèves et de travail des professeurs vont continuer à se détériorer.

Enfin, les difficiles questions de l’amélioration des résultats scolaires des enfants des milieux populaires et des inégalités croissantes dans la qualité des lycées ne sont pas réellement traitées. Il est vrai que la logique de l’autonomie des établissements, et donc celle de la concurrence, de la primauté de l’individu-consommateur et du marché scolaire marquent les choix de Nicolas Sarkozy. Les lycées ghettos continueront d’exister, d’autant que les mesures prises de suppression de la carte scolaire y contribuent largement malgré les promesses.

Un projet ambitieux serait nécessaire pour permettre à tous les lycéens quelles que soient leurs origines sociales ou géographiques d’élever leur niveau de connaissances, de maîtriser des acquis solides et ainsi d’aller jusqu’au bout de leur possibilités. Un effort impérieux pour la qualité des études est un objectif essentiel pour réussir la démocratisation du lycée. Il faut allier effort quantitatif et exigence de qualité.

Le MRC agira pour que le lycée retrouve partout qualité et exigence afin de préparer un baccalauréat qui doit rester un examen national anonyme d’un niveau suffisamment exigeant. Toutes les disciplines scolaires actuellement enseignées doivent y garder leur place car elles sont constitutives de cette culture générale qui doit être commune à tous les élèves afin de leur offrir les meilleures chances de réussite à l’université ou dans la vie professionnelle et les bases formatrices de la citoyenneté.


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Président du MRC
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