Mardi 29 Octobre 2013

UNE AUTRE EUROPE




                                              Conférence de presse MRC du 29-10-2013

 

UNE AUTRE EUROPE

 
Pour le Mouvement républicain et citoyen, l’Europe est un enjeu majeur. C’est une des clés de l’avenir de la France.  Mais la seule approche qui vaille de la question européenne est celle d’une lecture à la lumière de chacune des nations qui la composent.
Pour le MRC, la question européenne, fondamentalement liée à la question de la souveraineté, est indissociable de la question de la Nation. C’est en l’Etat que réside selon nous le pouvoir légitime de représenter le peuple et de négocier en son nom.
Il y a là une position fondatrice, celle-là même qui  distingue  le MRC des autres partis de gauche que ce soit le PS, le PC et le Front de gauche ou, bien évidemment le PRG.
De cette position de principe découlent nos analyses, notre engagement et nos propositions.
I/ Il y a une question européenne : elle ne peut plus être niée par qui que ce soit.
Le constat est simple: les partis européistes en premier lieu le PS et l’UMP sont dans la dénégation des vices fondamentaux de la construction européenne et en France à rebours de l’opinion majoritaire.
On voit bien se dessiner à gauche une alternative à l'européisme du PS – tous courants confondus. C'est l'approche par « l'Europe des peuples » du PCF, de JL Mélenchon et d'une partie d'EELV. Pour qui veut faire une Europe de peuples, l'Etat est un passage obligé : voilà ce qui nous différencie de l'approche du Front de Gauche.
On voit enfin se dessiner à droite une alternative à l'européisme de l'UMP. Le Front national, dans sa version «Bleu Marine », devenue dominante, s'alimente au constat de l'échec européen.
Nous  sommes, nous, au contraire, pour une analyse sans concession des graves dérives qui ont marqué la construction européenne.
Dérive initiale, celle de l’Europe des pères fondateurs (Jean Monnet).[[i]]url:#_edn1  La construction européenne constitue un ordre juridique qui s’impose aux Etats nationaux .
Dérive seconde : l’élargissement au-delà de 15 aux 27, puis aux 28, intégrant des zones appelées à se faire une véritable concurrence interne.
Dérive troisième, la plus grave : la création d’une monnaie unique, absurdité qui a ligoté des économies à la fois hétérogènes et concurrentes.
Encore faut-il ajouter à ce constat le poids décisif  qui a été celui du triomphe du capitalisme financier. La « concurrence libre et non faussée » a achevé la déconstruction des Etats nations. Plus de nation, plus d’Etat mais, aux commandes, une élite hors sol .
L’Europe a ainsi été « construite » depuis plus de trente ans sur un triple déni : déni de souveraineté, déni de prospérité et déni de démocratie.
Nous préférons rechercher avec quels moyens la construire demain même si nous savons que l’UE d’aujourd’hui se caractérise par une interdépendance dont il faut aussi prendre la mesure.

 II/ Notre Europe, c’est une autre Europe

Mais est-ce d’une Europe réorientée que nous avons besoin aujourd’hui ou devons-nous concevoir une ambition plus forte ? La question mérite d’être débattue.
A/ Des vertus d’une Europe réorientée
1/L’objectif premier, en cas de nouvelle crise de l’euro (Espagne par exemple) serait de faire intervenir la BCE pour acheter directement des titres de dette publique à dix ans pour dissuader la spéculation, lancer une politique  du « quantitative easing » pour faire baisser le cours de l’euro, articulée avec un plan de relance à l’échelle européenne, donner d'autres objectifs à la BCE que le contrôle de l'inflation, en matière de soutien à l'activité économique (et donc à l'emploi).  Plan A
2/Si aucun accord ne se dessinait pour faire de la BCE une banque centrale comme les autres, il deviendrait nécessaire de négocier avec tous les partenaires européens- et d’abord l’Allemagne de mutation de l’euro, de monnaie unique en monnaie commune, en se fixant l’objectif pour celle-ci d’une quasi parité avec le dollar. Au sein d’un SME bis de nouvelles parités seraient fixées pour corriger les écarts de compétitivité ( réévaluation pour l’euromark, dévaluations plus ou moins  limitées pour les autres monnaies).
Ainsi les monnaies s'ajusteraient à la compétitivité réelle de chaque pays. Cela permettrait à certains pays dont le nôtre de retrouver un niveau de prix concurrentiel à l'exportation.  Plan B
Si l'Allemagne refusait aussi bien le plan A (revoir le rôle de la BCE) que le plan B (mutation ordonnée de l'euro de monnaie unique en monnaie commune), elle prendrait la responsabilité d'un éclatement sauvage de la zone euro.
3/Il conviendrait ensuite de procéder à une révision des Traités européens qui :
- promouvrait les coopérations renforcées. Elles permettraient d'adopter, par un mécanisme revu de celles-ci-, un  plan de relance pour l'ensemble de la zone euro et permettrait à certains Etats de conduire ensemble des projets d’envergure (modèle : Airbus) en matière de développement économique, de recherche, d’infrastructures .
- reviendrait dans le cadre d'un traité modificatif sur certaines  clauses des traités actuels. 
Il faut aussi obtenir que les investissements d'avenir fassent l'objet d'une prise en compte spécifique, non intégrée aux règles relatives aux déficits publics.
 
B/ Une Europe autre, toute autre
C’est l’alternative la plus ambitieuse. Elle peut être portée par une crise, envisagée ci-dessus,  qui proviendrait du refus de l’Allemagne de négocier dans le sens de l’intérêt européen.
1/ Une réécriture plus fondamentale que celle envisagée ci-dessus des traités européens : décisions prises à l’unanimité du Conseil, réduction de la Commission à un organe d’exécution, maintien du Parlement comme émanation des Parlements nationaux,  suppression de la CJE et remplacement par une cour arbitrale pour les conflits entre Etats.
2/ Serait inévitable la constitution d’un cercle de pays prêts à accepter le nouveau Traité .
3/L’institution de traités de partenariat avec d’autres zones du monde (Russie, Maghreb et Moyen-Orient, Amérique latine) accompagnerait cette rénovation.
4/’Une négociation sur la régulation monétaire internationale serait un acte essentiel de cette Union rénovée. A la condition que soit créée une Europe véritablement intergouvernementale, avec décision à l’unanimité, il serait utile de créer un « G6 » ad hoc, dans lequel les Etats de la zone euro parleraient d'une seule voix aux autre puissances monétaires (Etats-Unis, Chine, Japon, Royaume-Uni, Russie).


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