Lors de son passage au Salon de l'Agriculture, le président de la République a fait une comparaison entre le glyphosate et l'amiante lors d'un échange avec un agriculteur; "dans le passé, on a dit que l'amiante n'était pas dangereux. Et les dirigeants, qui ont laissé passer, ils ont eu à répondre." Cette phrase de monsieur Macron est importante, pour ce qu'elle dit et ce qu'elle ne dit pas. Mais peut-être pour ce qu'elle laisse entrevoir.
Ce qu'elle dit est tout d'abord inexacte. Aucun dirigeant n'a pour le moment eu à répondre devant la Justice des décisions qu'il a pris ou plutôt qu'il n'a pas pris, alors que la dangerosité du produit était connue depuis bien longtemps.Voilà plus de vingt ans que les premières plaintes ont été déposées, aujourd'hui, s'il y a eu d'incontestables progrès sur la prise en charge et l'indemnisation des victimes (comme la création du FIVA), on sent nettement aujourd'hui que la question de l'amiante et des victimes dérangent de plus en plus tout comme le combat des associations qui perturbent tant d'intérêts établis. Toutes celles et ceux qui s'intéressent à cette douloureuse question de santé publique, à ce scandale sanitaire ne peuvent s'empêcher d'entendre derrière chaque appel à la patience, "prenez votre argent, taisez vous et mourrez en silence!" Jamais autant qu'aujourd'hui les victimes de l'amiante ne se sont senties abandonnées par les autorités de leurs pays. Président du groupe d'Etudes "Amiante" de l'Assemblée nationale, député de Dunkerque (un territoire fortement touché par ce fléau), médecin, je suis particulièrement bien placé pour mesurer ce phénomène. Les victimes, très majoritairement issues des milieux ouvriers et populaires se sentent seules voire méprisées. Ce sentiment est aujourd'hui profond. Comment pourrait-il en être autrement après plus de 22 ans de procédure, alors qu'on annonce plus de 100 000 morts et que les autorités étaient parfaitement informées des risques sanitaires que l'amiante incarne?
Ce que la phrase du président ne dit pas mais qu'elle contient, c'est le sens de la responsabilité. Je ne peux que m'en féliciter. C'est indispensable pour que nous puissions progresser et comprendre l'ensemble des tenants et des aboutissants de cette situation qui ne peut satisfaire la conscience publique. Disant cela, je me mets à croire à la mise en dynamique de la volonté présidentielle dans la recherche de la vérité et de justive vis à vis des victimes.
Ce que cette phrase laisse entrevoir. La conscience qu'il est indispensable que toute la lumière soit faite sur cette tragédie sanitaire. La conscience également qu'on ne peut éternellement mettre sur le compte du hasard le fait que 10 d'entre-nous (en moyenne), meurent chaque jour des conséquences de l'exposition à l'amiante. Qui pourrait se contenter pour seule excuse, pour seule réponse: "c'est la faute à pas de chance?"
En effet monsieur le président, les "dirigeants", tous les dirigeants doivent répondre de leurs actes. Ce principe de responsabilité est d'ailleurs l'un des piliers de la démocratie. C'est nécessaire afin de comprendre la chaîne de décision et de commandement, pour comprendre l'imbrication des intérêts qui ont rendu possible cette catastrophe et enfin et surtout pour rendre justice à ces dizaines de milliers de morts, partis dans des souffrances terribles alors qu'ils ne demandaient qu'à travailler dignement et faire vivre leurs familles. Les victimes, pour bien les connaître et avoir soignées beaucoup d'entre-elles, ne réclament pas la vengeance mais la justice. Elles ne réclament pas des têtes, mais la vérité. Elles ne réclament pas d'argent mais veulent être reconnues et retrouver leur dignité.
Alors monsieur le président, n'est-il pas temps de faire le nécessaire et que le procès pénal de l'amiante puisse voir le jour? Que la Justice passe, sans haine mais sans faiblesse.
Christian HUTIN
Député du Nord
Président du groupe d'études "Amiante"
Le discours tenu par le Gouvernement est en décalage complet avec le malaise ressenti par les fonctionnaires et exprimé ces derniers jours par les agents de la pénitentiaire, mais également par de nombreux magistrats du siège et du parquet ainsi que les personnels des EHPAD. Une inquiétude partagée par tous les Français attachés à leurs services publics. Au manque de moyens matériels et humains, à la réflexion annoncée sur l'évolution des missions de l’État, le Gouvernement répond par des attaques sur le statut et les rémunérations.
La concertation soi-disant voulue par le Gouvernement n'est pas à la hauteur des enjeux… les conclusions en sont déjà écrites : recours massif aux contractuels, rémunération au mérite et plan de départs volontaires.
En plus d’être méprisante à l’égard des fonctionnaires, ces annonces témoignent d’une vision erronée et éculée de l’administration. Chaque jour, les fonctionnaires adaptent leur métier aux mutations de la société et inventent les services publics de demain.
Cette nouvelle salve s’ajoute aux mesures dont ont déjà pâtis les agents de la fonction publique depuis le début du quinquennat : gel du point d’indice, suppression des emplois aidés ; rétablissement du jour de carence ; report de la mise en œuvre du protocole PPCR ; non-compensation de la hausse de la CSG.
Je tiens à faire de mon soutien à ceux qui font vivre nos droits, nos libertés et l’égalité des Françaises et des Français au quotidien. Je serai présent pour les défendre à l’Assemblée nationale.
Christian HUTIN
Député du Nord
Membre de la commission des Affaires étrangères
Président du groupe d'études "Amiante"
Ce matin, à l'occasion de l'audience solennelle d'installation du tribunal de Dunkerque, les cinq "grands chantiers" voulus par la Garde des Sceaux, ministre de la Justice, ont été longuement évoqués. En particulier l'adaptation de l'organisation judiciaire. C'est dans un contexte particulier que ce point a été abordée. Violences dans les prisons contre les gardiens par des détenus radicalisés, attaques nombreuses contre les forces de l'ordre, protestations véhémentes des avocats contre les fusions des juridictions, mises en garde du siège contre le manque de moyens notamment humains.
C'est l'occasion pour moi, de réaffirmer ma solidarité avec le barreau des avocats de Dunkerque et l'ensemble de services publics de la Justice, de la police et de la gendarmerie qui se battent pour conserver le tribunal de Dunkerque. C'est une nécessité absolue pour conserver une justice de qualité qui doit être une justice de proximité, proche du justiciable. Les conséquences de la disparition du tribunal d'Hazebrouck doivent nous servir d'exemple. La disparition du tribunal de Dunkerque serait une catastrophe pour notre territoire. Ce sont aussi des centaines d'emplois qui sont en jeu. Avocats, magistrats, personnels pénitentiaires, greffes, forces de l'ordre, prison et l'ensemble des services qui les font fonctionner. Ce serait également une régression démocratique considérable.
Notre territoire doit se mobiliser pour éviter ce drame dont les conséquences sociales, économiques, commerciales et humaines sont incalculables. Le gouvernement doit impérativement revoir sa copie et cesser de penser qu'en affaiblissant les territoires il renforce le pays. C'est une erreur d'analyse profonde. En ce qui me concerne, je suis totalement mobilisé à l'Assemblée nationale pour faire échouer ce sinistre projet.
Christian HUTIN
Député du Nord
Membre de la commission des Affaires étrangères
Je tiens à renouveler ma solidarité avec les gardiens de prison alors qu'ils sont l'objet d'agressions inqualifiables depuis quelques jours par des détenus au profil particulier. Individus adeptes de l'Islam radical, ils n'hésitent pas à s'en prendre avec la violence la plus extrême à nos fonctionnaires de l'administration pénitentiaire qui exercent un métier difficile et de plus en plus dangereux. Il est urgent de mettre en œuvre un véritable "plan prison" dans notre pays, notamment au regard de l'apparition des nouveaux phénomènes liés aux détenus radicalisés. La surpopulation carcérale, la vétusté des équipements, le manque de personnels et de moyens...autant de difficultés qui font aujourd'hui des prisons françaises, des lieux de grandes difficulté d'exercice.
Face à cela nos fonctionnaires sont démunis et se sentent bien souvent abandonnés. C'est désormais une question de sécurité publique pour l'ensemble de notre société que d'offrir à ces hommes et ces femmes, les moyens de faire leur métier dans les meilleures conditions.
Christian HUTIN
Député du Nord
Membre de la commission des Affaires étrangères