Mardi 21 Janvier 2014

Réflexions sur la « landerisation » des régions françaises.




Faire une grande Région composée de la Bourgogne et de la Franche-Comté n’émeut guère le Franc-Comtois d’origine devenu Bourguignon d’adoption que je suis. Cela ne m’émeut pas plus comme ancien universitaire qui a souvent travaillé avec d’autres universitaires pour ses travaux de recherche, en France comme à l’étranger, comme il se doit pour chaque chercheur. Ceci bien avant le rapprochement entre l’Université de Bourgogne et celle de Franche Comté. Alors une grande région soit, mais pour quoi faire ? Les électeurs ne sont pas très intéressés par les régionales (46 % de votants en Bourgogne en 2010), il est peu probable qu’éloigner l’électeur du centre de décision régional soit en mesure de faire changer cette désaffection. Alors où se trouve l’intérêt ? En règle générale nous verrons les pouvoirs des barons locaux se renforcer et ceux-ci en demanderont encore plus, cherchant encore plus de pouvoir, mais pourquoi faire ? L’état verra son domaine de compétence diminuer, pris en tenaille entre le marteau européen et l’enclume régionale. Cette « landérisation » verra l’effilochage de l’État. La démocratie sera bafouée, nous élirons un Président de la République (80% de votants en 2012) avec de moins en moins de pouvoir car ceux-ci seront de plus en plus transférés à une Europe de plus en plus fédérale dont les députés furent élus avec seulement 40,6 % de votants en 2009. Avec moins de 50% d’électeurs, ce n’est ni l’Europe, ni les régions qui sont le lieu où s’exerce au mieux la démocratie. Ce lieu, c’est l’Etat-Nation.

Un exemple frappant est celui de l’énergie. La France avec son entreprise EDF à 80 % publique est la championne de la production d’électricité avec un minimum d’émission de gaz à effet de serre, presque 2 fois moins que l’Allemagne, toutes émissions confondues. Le président propose une coopération avec l’Allemagne sur ce sujet. Qu’aurions-nous à y gagner ? D’un autre coté les régions revendiquent la production d’énergie. Le plan énergie-climat confié pour l’essentiel aux collectivités locales est d’ailleurs critiqué par la Cour des comptes qui remarque que ces instances privilégient plutôt le développement des énergies renouvelables que les économies d’énergie. À ce sujet la Cours égratigne au passage la stratégie allemande qui prouve que plus d’ENR n’entraîne pas forcément une baisse des émissions de gaz à effet de serre.
Défendons notre modèle républicain et social au sein d’une Europe des Nations refondée, avec des parités monétaires équilibrées.
 


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