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I Publié le Jeudi 10 Décembre 2009 par MRC

Mots-clés : éducation

par Michel Vignal, secrétaire national à l’Education du MRC


La suppression de l’enseignement de l’histoire-géographie en terminale scientifique, orientation qui concerne plus de la moitié des lycéens de la filière générale, montre combien Luc Chatel renonce, dans sa réforme du lycée, à faire de la formation du citoyen une priorité, en particulier pour ceux des élèves qui se destinent à devenir scientifiques ou techniciens, ingénieurs, cadres issus des écoles de commerce et de gestion ou cadres administratifs…

La présence de l’histoire-géographie sous forme optionnelle est trompeuse et démagogique car, en réalité, avec la spécialisation renforcée en mathématique et en sciences, bien peu d’élèves choisiront d’alourdir leur temps d’études.

L’incohérence de cette décision est profonde alors qu’un débat sur l’identité nationale est lancé par le président de la République. Comment comprendre ce qu’est être citoyen français dans le monde d’aujourd’hui, si tous les lycéens ne sont pas en mesure de se forger un jugement à partir de savoirs historiques solides sur leur peuple et les autres peuples et d’une réflexion critique sur la période récente ? Participer à une construction collective et se projeter dans le futur autour d’un destin commun exigent une bonne connaissance du passé.

Etre citoyen français, c’est aussi comprendre les données de la mondialisation, les caractéristiques et les facteurs de la vie et des crises économiques et sociales, la géopolitique avec les rapports de force entre les nations, les interrelations aussi entre les groupes humains et leurs milieux. Ces connaissances sur le monde contemporain sont l’objet de la géographie.

L’histoire et la géographie sont constitutives d’une culture générale dont la maîtrise est un des objectifs de l’école républicaine. Cet acte de rupture avec les humanités et les valeurs républicaines, décidée par le ministre, est inadmissible puisque qu’il éloigne le lycée de la nécessaire formation d’esprits libres et éclairés. Le ministre Luc Chatel s’enferme, sous prétexte de rééquilibrage des filières, dans une vision utilitariste de l’enseignement.

C’est pourquoi, le Mouvement Républicain et Citoyen soutient les nombreuses protestations qui s’expriment pour demander le retour à un enseignement obligatoire d’histoire-géographie en terminale scientifique.

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I Publié le Mercredi 9 Décembre 2009 par MRC


Tribune de Georges Sarre, parue dans Le Monde, 8 décembre 2009.


Identité = souveraineté
Dans la République, l'identité nationale se confond avec la citoyenneté, impliquant l'exercice en commun de la souveraineté. Si celle-ci est ignorée, livrée à quelque instance supranationale, si donc la nationalité est déconnectée de la citoyenneté, il ne reste plus que l'ethnicité. Voilà pourquoi le débat sur l'identité nationale, proposé par le président de la République, piège tous ceux qui acceptent le traité de Lisbonne, et par-là même atteint son objectif premier, son objectif politicien. Mais voilà aussi pourquoi ce débat peut se retourner contre son initiateur, si les républicains sont suffisamment forts pour y faire entendre la conception française de la nation, pour isoler les quelques tenants de la conception allemande, qui se situent à l'extrême droite de l'éventail politique.

Une trop grande partie de la gauche est paralysée de peur devant le mot "nation", oubliant qu'il est à la racine même d'"internationalisme". Et l'internationalisme, loin d'être la négation des nations, est la coopération entre les nations, mais entre des nations souveraines, des nations dans lesquelles les peuples s'expriment librement. Cette gauche craintive croit pouvoir dissoudre les nations dans des ensembles plus ou moins artificiels, dans lesquels les peuples sont sommés de voter conformément aux exigences de couches dirigeantes cooptées. Si un peuple n'obtempère pas, il est condamné soit à revoter jusqu'au moment où il se conforme, comme en Irlande, quitte à lui faire quelques concessions formelles, soit il est contourné, comme en France. Ainsi, la volonté du peuple français exprimée le 29 mai 2005 a été bafouée par le Congrès le 4 février 2008.

A partir du moment où la France n'est plus l'expression d'une volonté politique souveraine, à partir du moment où l'objet même de l'espace public devient flou, les Français, quelles que soient leurs origines culturelles et géographiques, ne trouvent plus dans la citoyenneté le support à leur intégration dans la collectivité nationale. Pour légitimement se donner une identité qui dépasse leur propre personne, ils sont contraints de puiser dans leur sphère privée, faisant appel à la religion, à l'origine ethnique ou à tout autre critère qui, en France, appartient au particulier de chacun. Alors, les nouveaux Français, et les anciens, ne voient plus que les différences, souvent les plus superficielles, qui les séparent entre eux. Il ne leur reste plus que le repli communautariste. Pour les Français immigrés ou de parents immigrés, ce communautarisme permet de combiner leurs liens avec leurs "compatriotes de là-bas" et un étroit localisme limité au lieu d'habitation.

Si la souveraineté inclut la coopération sous forme intergouvernementale, elle exclut la démarche européenne dite communautaire. Dans la République, pour qu'une décision s'impose au peuple français, il faut que les instances qu'il a démocratiquement désignées à cet effet aient dûment et librement approuvé ladite décision. Une directive européenne devrait pouvoir être amendée par le Parlement français. Les décisions des cours de justice supranationales devraient être indicatives, et non impératives.

Mais il ne suffirait pas que les citoyens aient enfin retrouvé leur capacité à agir sans contrainte extérieure dans l'espace public. Il faut encore qu'ils soient fiers de leur citoyenneté, qu'ils soient fiers de la nation à laquelle ils appartiennent, non pas au détriment des autres, mais en connaissant l'histoire dont ils sont les héritiers. La fierté républicaine ne repose pas sur le sang, sinon sur le sang versé pour la liberté. La fierté républicaine repose surtout sur la culture, dont les citoyens doivent être les promoteurs et les défenseurs. Cette culture dont tout citoyen français est l'héritier simplement parce que juridiquement il est citoyen français. Or, précisément, en ce moment même, le gouvernement porte un nouveau coup à l'enseignement de l'histoire, la discipline qui permet de comprendre que l'identité nationale, en France, ne repose pas sur la génétique, mais sur le politique. Pour appréhender le débat public, sinon y participer, un citoyen doit au moins se percevoir dans une continuité temporelle, qui lui permet d'envoyer son arbre généalogique dans sa sphère privée.

Il faut donc ouvrir les portes de ce débat sur l'identité nationale, ne pas les laisser coincées dans l'opération électoraliste où voudrait les confiner le président de la République, ne pas laisser la patrie, notre bien commun le plus précieux, dans des marécages peu ragoûtants. Au contraire, la question nationale doit prendre toute son ampleur pour interroger et modifier la politique française dans son ensemble, pour la remettre à l'endroit, pour maintenir l'intime fusion entre identité nationale et identité républicaine. Alors, seront traitées dans un même mouvement la question nationale et la question sociale, parce que le problème des quartiers dits sensibles est à la fois celui du chômage et celui de la culture. Et la France ne retrouvera le chemin de l'emploi que par une politique volontariste de réindustrialisation, politique qui demande que les nouvelles productions, quelles qu'elles soient, soient protégées, au moins dans un premier temps. Le grand emprunt n'a de sens que s'il sert à investir dans des industries permettant d'assurer l'avenir et de rééquilibrer la balance commerciale.

Mais, alors, il faut remettre en cause les dogmes libre-échangistes du FMI, de l'OMC et de l'Union européenne. Mais, alors, il faut que le peuple français retrouve sa pleine souveraineté. Ainsi donc, ce débat sur l'identité nationale est soit une politicaillerie qui confine à la canaillerie, soit à l'inverse, si les républicains s'en emparent, le prélude à une véritable modernisation de la France.

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Voir la tribune sur le site du Monde

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I Publié le Mercredi 9 Décembre 2009 par MRC


Dépêche AFP, mercredi 09 décembre, 11h58.


Régionales : MRC et PRG veulent que que le PS "respecte leur personnalité"
Le Mouvement républicain et citoyen (MRC) et le Parti radical de gauche (PRG) ont annoncé mercredi qu'ils souhaitaient "faire respecter leur personnalité en vue d’un accord national" avec le PS pour les régionales alors que des problèmes de places sur les listes se posent.

Jean-Pierre Chevènement, président du MRC et Jean-Michel Baylet, président du PRG, qui se sont rencontrés mardi au siège du PRG, ont "affirmé leur identité ancrée dans les valeurs communes de citoyenneté et de laïcité et sur une démarche républicaine partagée, fondée sur la recherche de l’intérêt général", selon leur communiqué commun.

Ayant engagé l’un et l’autre des "conversations" avec le Parti socialiste pour les régionales, ils précisent vouloir "faire respecter leur personnalité en vue d’un accord national PS-PRG-MRC".

Début novembre, les deux partis avaient, chacun de leur côté, décidé de listes communes avec le PS dès le premier tour des régionales.

Jean-Luc Laurent, secrétaire national du MRC chargé de la coordination, a dit à l'AFP qu'il y avait "des blocages pour la bonne mise en oeuvre de cet accord national" notamment "en termes de places sur les listes".

Pour MM. Chevènement et Baylet, l'échéance régionale se situe "dans la perspective d’une reconstruction de la gauche en 2012 autour d’une identité républicaine refondée".

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I Publié le Mardi 8 Décembre 2009 par MRC


Le Mouvement Républicain et Citoyne et le Parti Radical de Gauche se sont rencontrés le 8 décembre 2009 au siège du Parti Radical de Gauche.
Les deux délégations étaient conduites par Jean-Michel Baylet et Jean-Pierre Chevènement. Les deux partis ont publié le communiqué suivant :


« Nos deux partis ont affirmé leur identité ancrée dans les valeurs communes de citoyenneté et de laïcité et sur une démarche républicaine partagée, fondée sur la recherche de l’intérêt général.
C’est cette approche politique commune qu’ils entendent poursuivre ensemble comme la meilleure réponse à la crise actuelle.
Ils ont engagé l’un et l’autre des conversations avec le Parti Socialiste en vue des élections régionales.
Ils entendent faire respecter leur personnalité en vue d’un accord national PS-PRG-MRC.
Ils situent cette échéance régionale dans la perspective d’une reconstruction de la gauche en 2012 autour d’une identité républicaine refondée. »

Une tribune de Jean-Luc Laurent, maire du Kremlin Bicêtre, paru sur Rue89


Pour Noël, Christian Blanc offre un train électrique à la région capitale
Ma famille politique, jacobine et décentralisatrice, n'est pas hostile par principe au retour de l'Etat en Ile-de-France. Aucun territoire n'appartient aux seules collectivités locales et aux élus du cru, encore moins la région capitale.

Malheureusement, ce retour se fait aujourd'hui de manière très contestable, presque caricaturale. M. Blanc pense être l'héritier du baron Haussmann et de Paul Delouvrier, il serait plus juste de le décrire comme le petit-fils du Père Noël et du Père Fouettard.

Voilà donc le Père Noël qui dépose, sous le sapin des Franciliens, un magnifique train électrique, 130 kilomètres, rapide, 40 gares… bref moderne. Le secrétaire d'Etat n'a pas de mots assez beaux pour le décrire. L'Etat va investir un peu mais mobiliser tous les moyens de la puissance publique et les outils opérationnels pour avancer vite, quitte à court-circuiter le débat public et les citoyens. Le projet de loi évoque 800000 emplois, 9 clusters reliés entre eux…

L'Ile-de-France est invitée à prendre le train pour le XXIe siècle. Le tracé est ambitieux et large quand l'opinion peine à bien cerner l'action des collectivités locales franciliennes, émancipées en matière de transports seulement depuis 2005.

Sous le charme, nous devrions applaudir la vision du secrétaire d'Etat. Parallèlement, dix grandes équipes internationales d'architectes ont dessiné le futur de l'Ile-de-France. Les images sont belles, contradictoires entre elles, contradictoires avec le projet de M.Blanc mais qu'importe c'est Noël…

Tout va bien se passer d'autant que le Père et le Fils veillent. Malheureusement, la magie de Noël ne dure jamais et nous serons vite le 26 décembre et il restera alors une interrogation inquiète : ce secrétaire d'Etat ne serait-il pas plutôt le Père Fouettard ?


Le pire de la méthode technocratique

Commençons par la méthode. La critique est facile, à peu près systématique et souvent convenue. Dans ce cas précis, elle ne manque pas de pertinence. Pendant une année, le secrétaire d'Etat s'est enfermé dans son ministère avec une équipe réduite pour élaborer le projet. M.Blanc revisite le pire de la méthode technocratique : absence de débat sur les finalités considérées comme des évidences et débat tardif et marginal sur les moyens.

Présenter le débat actuel comme une bataille de pouvoirs et d'égos est très commode pour le secrétaire d'Etat. Le fond de l'affaire est que le train électrique est un projet dangereux qui roulera à vide et à contresens. Ce train traversera sans s'y arrêter les territoires franciliens, reliant une dizaine de clusters aux aéroports et aux gares.

Ce train sera vide parce qu'il repose sur une conception fausse des transports de banlieue à banlieue. Il va favoriser l'urbanisation périphérique et l'étalement urbain au moment où la priorité est de bâtir une ville compacte, économe en énergie. A quelques jours du sommet de Copenhague, le parti-pris du projet de M. Blanc est clairement pré-Kyoto.

Plutôt que de répondre aux besoins de déplacements inter-banlieues dans la zone dense et d'y créer une véritable armature métropolitaine, le projet de Société du Grand Paris choisit la fuite en avant, hors du réel. Ses hypothèses économiques sont irréalistes et les chiffres de créations d'emplois ne sont pas sérieux.

L'Ile-de-France va, et doit, croître, plus vite que la moyenne nationale mais jamais ne seront atteints les chiffres agités par l'Etat. Le volet caché du Grand Paris serait-il une politique nataliste francilienne ?

Quatre ans après les émeutes de 2005 dont les images ont été diffusées dans le monde entier sous le nom de « Paris riots », le malaise social reste entier et déborde les quartiers populaires. Les émeutes n'ont pas qu'un impact négatif en matière de « marketing territorial » ; la justice sociale est nécessaire à la compétitivité.

L'Ile-de-France a besoin de raccrocher ses quartiers populaires. Notre région sera invivable sans sa classe moyenne et sans emplois intermédiaires qualifiés. Dans le schéma de M. Blanc, la métropole sera duale juxtaposant des zones d'hyper-compétitivité reliées entre elles et des territoires à l'abandon. La globalisation pousse dans ce sens.


En compétition avec Lille, Lyon et Nantes pour le cadre de vie

Tout l'enjeu pour les politiques publiques est de contrecarrer ce mouvement, pas de le précipiter. Il ne s'agit pas de défendre une « Ile-de-France village » (formule de la tête de liste Europe Ecologie en Ile-de-France) mais de conforter le rôle de Paris dans l'économie-monde en assurant la cohésion sociale. La métropole francilienne doit être compétitive, solidaire et vivable.

Avant même d'être en compétition avec Londres, New York et Tokyo…Paris l'est avec Lille, Lyon et Nantes pour la qualité de vie. En réduisant le « Grand Paris » à un projet de transport et de développement économique, en ignorant la construction de logements abordables, nous nous préparons collectivement un avenir très difficile. Convaincu que la dualité est nécessaire ou fatale, M.Blanc ne s'arrête pas à ces subtilités. Le train doit rouler.

Le rapide débat parlementaire est sans grand espoir. La bataille reprendra le 21 mars au lendemain des régionales et tous ceux qui ont à cœur l'avenir de la métropole francilienne devront s'atteler à mettre en échec- même si c'est regrettable du point de vue des principes républicains- ce projet insensé.


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Président du MRC
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