MRC - Mouvement Républicain et Citoyenhttps://www.mrc-france.org/2024-03-28T22:29:20+01:00Webzine Maker48.84567792.3813936https://www.mrc-france.org/favicon.icohttps://www.mrc-france.org/var/style/logo.jpg?v=1358493893Fermeture de Fessenheim : une décision de toute petite politique2017-02-08T18:46:00+01:00https://www.mrc-france.org/Fermeture-de-Fessenheim-une-decision-de-toute-petite-politique_a1019.html2017-01-24T12:38:00+01:00Jean-Luc Laurent
Sous la menace de représailles hallucinantes de la part du gouvernement (blocage de Flamanville et arrêt de Paluel), le conseil d’administration d’EDF a été contraint de voter le mécanisme d’indemnisation qui va permettre au gouvernement de fermer la centrale de Fessenheim.
Cette décision va contre l’intérêt de l’entreprise EDF (dont l’Etat est actionnaire à 85% et qu’il doit prochainement recapitaliser) et contre l’intérêt des Français qui sont privés d’une électricité abondante et bon marché. Malgré son âge, la centrale de Fessenheim est productive et sûre. Rien ne justifie cette fermeture.
Si on poursuit ces fermetures, on se demande bien quelles énergies on va pouvoir taxer pour financer le subventionnement massif des énergies renouvelables ?
Le rééquilibrage et la diversification du mix énergétique, comme le développement des renouvelables, ne doit pas se faire à coups de mesures-guillotines comme le plafond de production électronucléaire inscrit dans la loi de 2015 (que je n’ai pas votée pour cette raison) ou de slogans idéologiques.
]]>
Hinkley Point : pour le meilleur et pour le pire2016-09-15T14:57:00+02:00https://www.mrc-france.org/Hinkley-Point-pour-le-meilleur-et-pour-le-pire_a999.html2016-09-15T14:56:00+02:00Jean-Luc Laurent
Le gouvernement anglais vient de donner son feu vert au projet d’EPR à Hinkley Point. J’ai beaucoup de réserves sur la compatibilité entre cet investissement lourd et la situation actuelle d’EDF mais maintenant que la décision est prise entre les trois parties françaises, anglaises et chinoises, il faut s’assurer de la réussite de ce projet important qui concrétise une relance du nucléaire civil en Europe. Le gouvernement français devra surtout s’assurer qu’EDF évolue dans un environnement favorable en France.
Après Taishan et Flammanville, Hinkley Point sera le troisième projet EPR construit par EDF et je ne doute pas de la capacité technique des équipes d’EDF à le mener à bien. J’ai visité le chantier de Flammanville au mois de juin et j’ai vu à l’œuvre le savoir-faire français, trop longtemps laissé en jachère. Il est par contre essentiel que le gouvernement français soit intransigeant sur le prix garanti d’achat de l’électricité produite à Hinkley Point qui assure l’équilibre d’un investissement de 23 milliards d’euros. Ce prix ne devra être ni révisé ni rogné par des dispositions fiscales.
La véritable difficulté d’Hinkley Point, c’est l’environnement dans lequel évolue EDF.
La loi de transition énergétique a mis l’accent sur la montée des renouvelables et la diversification du mix électrique français mais ces politiques n’ont de sens que si la base est assurée. La base, c’est l’électricité nucléaire produite en grande quantité, en haute tension et sans intermittence par nos centrales. Nous devons cesser d’avoir le nucléaire honteux, surtout que le nucléaire est la première énergie sans carbone. Aujourd’hui, le marché européen de l’électricité ne fonctionne pas: on survalorise les renouvelables très bien subventionnés, la faiblesse des prix de gros favorise les énergies carbone. La fermeture idéologique de Fessenheim va handicaper EDF et un gouvernement conséquent devrait y renoncer. La libéralisation des barrages hydroélectriques, différée mais jamais enterrée par le gouvernement sous la pression de Bruxelles, fragiliserait l’entreprise.
L’Etat doit achever la restructuration de la filière nucléaire pour permettre à la France d’assurer le grand carénage, de planifier le renouvellement du parc et aussi de se relancer à l’export. EDF s’est d’autant plus accroché au lancement rapide d'Hinkley Point que c’était son seul projet export…alors que le marché du nucléaire civil a un avenir et la filière française doit prendre sa part.
Pour EDF, l’Etat doit être un actionnaire soucieux du long terme et pas simplement de ses dividendes. L’Etat demande beaucoup à EDF mais l’Etat a aussi la responsabilité de créer un environnement économique et règlementaire qui assure l’indépendance énergétique, la sécurité d’approvisionnement, la compétitivité et le développement durable.
]]>
Hinkley Point : EDF n’a pas le droit à un faux pas2016-04-15T12:43:00+02:00https://www.mrc-france.org/Hinkley-Point-EDF-n-a-pas-le-droit-a-un-faux-pas_a963.html2016-04-15T12:32:00+02:00Jean-Luc LaurentCertains vous croient nucléariste acharné et on découvre que vous êtes opposé au projet de construction d’un EPR à Hinkley Point (Grande-Bretagne). Auriez-vous été récemment converti aux énergies renouvelables ?
Mon engagement aux côtés d’EDF a toujours été total et à ce titre je demeure un partisan raisonné de l’électricité nucléaire. Comme nos concitoyens, je considère également qu’EDF fait partie du patrimoine industriel français. Comme les 67 000 salariés du groupe, je suis aujourd’hui très inquiet lorsque je vois l’entreprise embourbée dans une ornière financière et industrielle dont on voit difficilement comment elle pourrait sortir seule.
EDF a accompagné les « Trente glorieuses », a été l’architecte du programme nucléaire français et continue aujourd’hui d’assurer notre indépendance énergétique. Et il ne faut pas non plus oublier que notre électricité d’origine nucléaire est décarbonée.
Sur injonction de Bruxelles, EDF a été forcée de se transformer en société anonyme afin de s’adapter à un marché de l’énergie libéralisé, entraînant des déséquilibres dans l’entreprise. EDF reste l’un des grands énergéticiens mondiaux mais EDF est mortelle.
Les signaux d’alerte se sont multipliés ces derniers mois : en décembre dernier les syndicats exerçaient leur droit d’alerte, quelques jours plus tard EDF sortait du CAC40 et pour finir, début janvier, le directeur financier quittait l’entreprise sur un désaccord de fond. La situation est préoccupante, il faut ramener à la raison les partisans d’une décision aujourd’hui hasardeuse et qui pourrait se révéler demain suicidaire.
Pourtant, Hinkley-Point s’inscrit dans la droite ligne de la stratégie internationale d’EDF : c’est un projet qui bénéficie de garanties de la part de l’Etat britannique, qui servira de vitrine d’exposition pour la filière française du nucléaire et qui permettrait d’implanter l’entreprise sur un marché qui a du mal à redémarrer après Fukushima.
Il ne faut pas oublier que notre filière nucléaire est entrée dans une phase de restructuration profonde dont l’on espère qu’il ressortira, à terme, quelque chose de positif : à l’heure actuelle, Areva est au tapis et Alstom est parti aux Etats-Unis. Le projet de construction d’une centrale EPR à Hinkley Point représente un investissement de 16 milliards d’euros pour EDF, déjà endetté à hauteur de 34 milliards d’euros.
Par ailleurs, le projet est en coréalisation avec un partenaire chinois (CGN) qui, bien que minoritaire, bénéficie d’un rapport de force favorable et impose à EDF des conditions inacceptables. Il s’agit d’un chantier colossal dont la réalisation demeure une source de difficultés pour EDF. La preuve en est, le chantier de Flamanville a 11 années de retard et cumule 7 milliards d’euros de surcoût. Voulons-nous vraiment nous engager dans un projet similaire avant même d’avoir terminé celui-ci qui doit constituer une tête de série ?
Pourquoi le ministre Emmanuel Macron et le PDG du groupe Jean-Bernard Lévy défendent corps et âme ce projet ?
Face à ce haut degré d’incertitude, financière et industrielle, la seule justification de Jean-Bernard Lévy et Emmanuel Macron est le prix d’achat garanti, par le gouvernement britannique, à 92,50 livres du mégawattheure pendant 35 ans, ce qui assurerait une rentabilité annuelle de 9 % au projet.
Le problème est que de moins en moins de personnes croient réellement à ce prix garanti pendant 35 ans à un niveau trois fois supérieur à celui du marché actuel. Même notre partenaire CGN émet de sérieux doutes : dans l’accord qui lie les deux actionnaires, une clause engage EDF à verser 1,6 milliard d’euros d’indemnités à son partenaire au cas où le Gouvernement britannique romprait la garantie.
En tout état de cause, il est difficile de croire qu’un pays connu pour son libéralisme, et qui plus est souverain, garantira à EDF, et donc imposera à ses citoyens, un prix d’achat trois fois supérieur à celui du marché actuel pendant 35 ans !
Vous recommandez l’abandon pur et simple du projet ?
Aujourd’hui les conditions ne sont pas réunies, il faut, par conséquent, reporter la décision sur le projet d’Hinkley Point. Il est naturel et positif que la direction fasse preuve d’une grande ambition à la fois pour EDF et la filière nucléaire dans son ensemble mais il faut veiller à ce que les décisions soient prises sur des fondements rationnels, dictés par l’intérêt général : EDF n’est pas une startup !
Surtout, Hinkley Point est l’arbre qui cache la forêt, puisque EDF se trouve désormais face à un mur d’investissements : reprise d’Areva pour 2,5 milliards d’euros, plan « grand carénage » dont le coût est estimé entre 50 et 100 milliards d’euros, projet CIGEO, durcissement des normes de sécurité…
Ces investissements viennent s’ajouter à une conjoncture très difficile: crise européenne sur le marché de gros de l’électricité suite à la libéralisation des tarifs, concurrence des énergies renouvelables, chute des prix du thermique au fioul.
A l’heure où EDF est attaquée à sa gauche par des idéologues et à sa droite par une Commission européenne qui souhaite la mort du modèle intégré, EDF ne peut plus se permettre le moindre faux pas.
EDF a déjà perdu beaucoup dans des aventures internationales hasardeuses, guidées par l’instinct au mépris de la raison, il est plus que temps que l’Etat joue son rôle d’actionnaire sobre et conséquent et imprime sur l’entreprise une vision stratégique de long terme de notre politique énergétique.
]]>
Climat/COP21 : "Le nucléaire est un atout pour la France"2015-08-29T13:23:00+02:00https://www.mrc-france.org/Climat-COP21-Le-nucleaire-est-un-atout-pour-la-France_a856.html2015-08-29T12:25:00+02:00Jean-Luc Laurent
Chers camarades, nous sommes d'accord sur un point : le changement climatique est une réalité. Et à partir du moment où il y a une responsabilité humain, le politique doit s’en emparer et se poser la question des moyens d’agir. Quelle action conduire ?
Faire des choix de société, investir, encourager les comportements vertueux, parfois même en contraignant ou en taxant - sans tomber dans ce qui a été qualifié d’écologie punitive : voilà le rôle du politique et il est donc important que nous ayons à gauche ces débats.
Du point de vue du MRC, nous considérons tout d'abord qu’il est fondamental de ne pas opposer l'environnement et le développement. Nous devons articuler la lutte contre le réchauffement climatique et la croissance, le progrès d’un côté et la préservation de l’environnement de l’autre. Il faut à la fois répondre aux besoins de notre économie et de notre modèle social, aux besoins des Français tout en affrontant les enjeux climatiques mais également de santé publique. C’est tout cet ensemble qu’il faut avoir à l’esprit. La responsabilité de la politique est de “tenir tous les bouts” et donc de fixer des objectifs atteignables, loin des simples effets d’annonce. Les questions sociales et économiques, la question nationale et la question environnementale sont liées.
Ensuite, le MRC estime qu’un des objectifs centraux de nos décisions et de nos positions doit être d'assurer notre indépendance et de maintenir notre souveraineté énergétique ainsi que la sécurité de notre approvisionnement. C’est un enjeu d'intérêt national. Car, s’il y a la COP21 et des négociations internationales, la France a aussi des responsabilités particulières
Pour le MRC, le traitement politique du changement climatique passe par la production d’énergie avant tout. C’est la question structurante et c’est dans ce domaine que l’Etat doit garder la main et rester l’acteur stratégique. De ce point de vue, je me félicite par exemple du rapprochement entre AREVA et EDF intervenu il y a quelques mois et qui permet non seulement de sauvegarder la filière industrielle nucléaire, mais également de préserver les positions de la France et la présence publique dans le secteur de l’énergie.
La question qui se pose donc à nous est : comment produire une énergie de faible intensité en carbone et peu émettrice de gaz à effet de serre tout en répondant aux besoins importants de notre pays ?
Tout d’abord, évidemment il faut tourner à terme la page du combustible fossile et, en attendant, améliorer le captable et stockage du carbone pour les centrales électrique ayant recours à ces combustibles.
Ensuite, les énergies renouvelables ont évidemment toute leur place dans un mix énergétique équilibré et diversifié mais ni les énergies renouvelables stables (hydraulique, géothermie), ni les énergies renouvelables intermédiaires (éoliennes, photovoltaïque) ne sont totalement au point à ce jour. Il faut poursuivre l’investissement et la recherche dans ce domaine pour monter en charge. Nous savons que cela sera progressif, que cela demande du temps.
La clé est donc le nucléaire, même si l’idée ne plait pas à tout le monde. Je fais partie des quelques députés à l’Assemblée qui étaient en désaccord sur le volet nucléaire de la loi de transition énergétique, tant sur le plafonnement de la production que sur la réduction, trop rapide à mon sens, de la part du nucléaire dans notre production énergétique. Le nucléaire est un atout de la France, un rare fleuron de l’industrie française, un pilier de notre économie à préserver. Mais surtout : c’est un mode de production électrique qui émet peu de gaz à effet de serre et surtout un coût raisonnable pour les ménages et les entreprises !
J’entends bien les objections que l’on peut faire sur le coût à long terme, sur la sécurité et la gestion des déchets mais nous aurions tort de jeter le bébé avec l’eau du bain, surtout lorsqu’il constitue un atout dans la lutte contre le réchauffement climatique. Ne faisons pas les mêmes erreurs que l’Allemagne, contrainte aujourd’hui à revenir à la combustion de fossiles pour sortir du nucléaire.
Au-delà, de la production énergétique se posent évidemment d’autres questions sur lesquelles nous devons agir, en France :
Je pense au logement : il faut encourager plus vivement les travaux d'isolation;
Je pense aussi aux transports, pour lesquels il faut favoriser le passage de la route au rail pour les échanges commerciaux et le déploiement de transports collectifs pour les déplacements des personnes. Je regrette donc le développement des transports en car décidé par la loi Macron. Il faut également soutenir le développement et l’achat de véhicules individuels propres : voitures mais aussi vélos électriques.
Au niveau de l’industrie, je pense qu'il faut augmenter sensiblement le prix du carbone sur le marché européen (ETS) qui évolue aujourd’hui entre 5 et 10 euros. C’est beaucoup trop peu pour peser sur les comportements des entreprises.
Enfin, pour l’agriculture : favoriser les circuits courts et donc le made in France même si une grande part de l’émission de gaz à effet de serre provient de la production agricole plutôt que du transport.
Voilà quelques pistes concrètes. Comme citoyen français et comme responsable politique, je souhaite que ne soient pas opposés développement de notre économie et environnement car question sociale, question économique, question de souveraineté et question environnementale sont liées. Nous devons parvenir à établir cette bonne articulation dans le cadre de l’action publique. C’est comme cela que nous pourrons contribuer utilement à la lutte contre le réchauffement climatique, à apporter une réponse aux besoins de nos concitoyens et en ayant conscience de notre responsabilité à l'égard de l'humanité et des générations futures.
]]>
AREVA : ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain2015-03-04T12:12:00+01:00https://www.mrc-france.org/AREVA-ne-pas-jeter-le-bebe-avec-l-eau-du-bain_a756.html2015-03-04T12:11:00+01:00Jean-Luc Laurent
AREVA a rendu publiques aujourd’hui des pertes colossales pour l’exercice 2014. Cette opération-vérité doit marquer un nouveau départ pour ce grand groupe industriel français.
Des mauvais choix, des stratégies conflictuelles, des avanies industrielles et les conséquences de l’accident nucléaire de Fukushima expliquent la situation difficile de l’entreprise.
Dans la crise, il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain par la casse sociale ou par celle de l’outil industriel. L’Etat, actionnaire à 87%, doit maintenant prendre ses responsabilités pour soutenir ce maillon essentiel de l’industrie nucléaire française et faciliter le rapprochement avec EDF.
]]>
Alstom: préserver l’indépendance de la filière énergétique2015-02-05T10:43:00+01:00https://www.mrc-france.org/Alstom-preserver-l-independance-de-la-filiere-energetique_a743.html2015-02-05T10:39:00+01:00Jean-Luc Laurent
Monsieur le ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique, au printemps dernier, j’avais salué la réaction du Gouvernement qui s’était trouvé confronté à la vente à la sauvette des activités d’Alstom dans le domaine de l’énergie au conglomérat américain General Electric. L’action énergique du Gouvernement avait fait émerger une contre-offre émanant de Siemens qui s’était révélée un levier important pour négocier un accord qui préserve l’intérêt national.
Sans être totalement satisfaisant, cet accord était équilibré du point de vue de l’avenir et l’indépendance de la filière nucléaire française. À l’initiative du président François Brottes, la commission des affaires économiques avait suivi de près ces négociations. La seconde offre de General Electric prévoyait la création de trois co-entreprises, détenues à 50 % par Alstom et General Electric.
Après l’assemblée générale d’Alstom à la fin de l’année dernière, la presse s’est fait l’écho d’une rupture de cet accord, en particulier dans la co-entreprise chargée du nucléaire, dont General Electric posséderait finalement 80 % du capital ainsi que la majorité des droits de vote. Le nucléaire français passerait donc sous pavillon américain.
L’engagement d’Alstom dans ces trois co-entreprises semble des plus précaires, et on peut craindre un désengagement rapide. En 2015, l’État entrera dans le capital en rachetant les actions détenues par Bouygues. Pouvez-vous nous indiquer la stratégie défendue par l’État actionnaire ? Le protocole d’accord de juin 2014 est-il toujours d’actualité ?
Nous le savons, le PDG d’Alstom, Patrick Kron, et la France n’ont manifestement pas les mêmes intérêts. On trouve la logique financière et la fuite d’un côté, l’excellence industrielle et l’indépendance de la filière énergétique de l’autre. Monsieur le ministre, pouvez-vous nous indiquer la position du Gouvernement dans cet important dossier ?
Emmanuel Macron, ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique
Monsieur le député, vous avez raison d’aborder ce sujet important. En juin dernier, en effet, un accord, qui a conduit à un ensemble d’engagements, a été trouvé avec General Electric. Ces engagements ont été vérifiés au mois de novembre dernier, ce qui nous a conduits à donner notre aval à l’opération telle que convenue au mois de juin avec General Electric.
Je veux ici en rappeler les grandes lignes avant de répondre précisément à votre question sur le nucléaire. Trois co-entreprises ont d’abord été créées, dans le domaine des énergies renouvelables, des réseaux électriques et enfin des turbines à vapeur pour le nucléaire. Cet accord prévoit aussi la recapitalisation de la partie transports, qui reste en propre à Alstom, ainsi que l’engagement de General Electric de créer 1 000 emplois sur le territoire français. General Electric a confirmé cet engagement et mis un terme aux licenciements en cours dans sa branche santé.
Pour ce qui est de l’énergie nucléaire, quelles garanties avons-nous obtenues ? S’agissant de la co-entreprise, vous avez raison de dire que, sur le plan économique, la répartition est de 80/20. Mais sur le plan des droits de vote, c’est une répartition à 50/50 qui a été obtenue, conformément à l’accord du mois de juin, puisque c’était bien un accord de droits de vote qui était défendu. Cet accord est équilibré.
En outre, l’État a obtenu des droits spécifiques, que je veux ici rappeler précisément : l’action de préférence, assortie de droits spécifiques sur les nominations clé, la représentation au conseil d’administration, dont la moitié des sièges reviendra à l’État, et les droits de veto sur les décisions structurantes.
Qui plus est, nous avons obtenu, en sus des accords de juin, que le bénéfice exclusif des activités de l’ensemble du groupe General Electric dans le domaine nucléaire soit garanti côté français. Des contrats de pérennité ont été conclus entre cette co-entreprise et EDF-Areva. L’ensemble de la propriété intellectuelle d’Alstom relative en particulier aux turbines Arabelle sera licencié à une société intégralement détenue par l’État.
Voilà la clé de notre indépendance, qui sera préservée.
]]>
Contre les idées reçues écologistes sur l'avenir du nucléaire: Ségolène Royal a raison de rappeler des évidences2015-01-21T16:18:00+01:00https://www.mrc-france.org/Contre-les-idees-recues-ecologistes-sur-l-avenir-du-nucleaire-Segolene-Royal-a-raison-de-rappeler-des-evidences_a732.html2015-01-21T16:17:00+01:00Jean-Luc Laurent
Malgré la pression constante des écologistes, Ségolène Royal vient de rappeler une évidence: l’énergie nucléaire est une filière d’avenir pour la France.
Ni le programme du candidat François Hollande, ni le projet de loi de transition énergétique ne prévoient une sortie du nucléaire à court terme ou à long terme.
La Ministre vient de rappeler à juste titre que les alternatives au nucléaire sont le retour au charbon comme en Allemagne ou les importations massives comme en Italie avec une explosion du coût de l’énergie.
Avec des investissements importants prenant en compte la catastrophe de Fukushima, la durée de vie des centrales actuelles doit être allongée mais ces centrales devront aussi être remplacées au milieu du siècle. La Ministre a rappelé son soutien à la recherche sur le nucléaire civil de 4ème génération. Ces rappels sont très utiles alors que le débat est trop souvent confisqué par les idées reçues écologistes et la foi un peu naïve dans l’avènement massif et rapide d’énergies propres.
Fin 2015, Paris accueillera la grande conférence climat (COP21) et il ne faut jamais oublier le rôle que le nucléaire peut jouer dans la lutte contre le réchauffement climatique.
]]>
Nouvelles modalités de vente d’Alstom à General Electric : un mauvais choix pour la France2015-01-13T10:27:00+01:00https://www.mrc-france.org/Nouvelles-modalites-de-vente-d-Alstom-a-General-Electric-un-mauvais-choix-pour-la-France_a729.html2015-01-13T10:21:00+01:00
Les négociations du printemps 2014 entre General Electric et le gouvernement français avaient abouti par la voix du ministre de l’époque, Arnaud Montebourg, à un protocole d’accord stipulant que le secteur nucléaire d’Alstom resterait sous contrôle de l’Etat français.
Or nous apprenons avec stupéfaction que le protocole d’accord du 19 décembre 2014 approuvé par le nouveau ministre, Emmanuel Macron, prévoit que les 3 filières créées - et qui devaient être réparties initialement à 50-50 avec droit de décision de l’Etat Français - seront détenues à 50 plus une voix par General Electric et de plus ce dernier détiendra 80 % de la partie nucléaire . Autant dire que la France ne contrôle plus rien dans ce secteur pourtant déterminant pour notre avenir énergétique.
Alors que le nucléaire français est depuis plus de 30 ans la clef de l’indépendance énergétique française ainsi qu’un enjeu stratégique à l’export - un des derniers avec l’aéronautique -comment l’État français peut-il accepter la perte du contrôle de ce secteur ?
En effet rien n’empêchera General Electric, société américaine, de délocaliser demain tout ou partie de son activité vers les Etats-Unis à la demande du Président Obama, comme nous l’avons déjà vu par le passé, voire de mettre en difficulté la maintenance des centrales française ou de rendre non compétitive la réponse française d’EDF et AREVA aux appels d’offres d’autres pays dans le secteur nucléaire.
Les politiques qui auront permis cela entonneront une fois de plus le chant des pleureuses et traiteront les dirigeants de General Electric de nom d’oiseaux, mais le mal sera fait.
Il ne suffit pas d’aimer l’entreprise, un gouvernement sachant prévoir et préserver les intérêts français serait, quoi qu’on en dise, préférable.
]]>
Transition énergétique: les députés chevènementistes pro-nucléaire votent contre2014-10-14T16:22:00+02:00https://www.mrc-france.org/Transition-energetique-les-deputes-chevenementistes-pro-nucleaire-votent-contre_a683.htmlhttps://www.mrc-france.org/photo/art/imagette/7076804-10833269.jpg2014-10-14T16:18:00+02:00Jean-Luc Laurent
Les trois députés chevènementistes, apparentés au groupe PS, voteront mardi contre le projet de loi de transition énergétique, en raison du plafonnement immédiat qu'elle impose à la capacité du parc nucléaire.
"La majorité de ces 65 articles sont positifs et contribueront à une politique énergétique favorisant la sobriété et la réduction des émissions de gaz à effet de serre", estime dans un communiqué le député du Val-de-Marne et président du Mouvement républicain et citoyen, Jean-Luc Laurent.
Mais, poursuit-il, "malheureusement, le plafond de capacité de production électronucléaire (63,2 gigawatts dès 2015) rend impossible un vote positif des députés MRC".
Ce plafond "purement idéologique" va selon lui "mettre en danger l'ensemble du réseau électrique". "Alors que la France dispose d'une filière nucléaire forte, la loi va (la) brider artificiellement sans être capable de mettre en face les capacités de production alternatives", ajoute M. Laurent.
D'après lui, "son adoption provoquera la fermeture de plusieurs réacteurs et l'inquiétude monte déjà dans les territoires concernés".
Impliqué tout au long des débats la semaine dernière dans l'hémicycle, cet élu a défendu "une vision jacobine de la politique énergétique ayant pour objectif la souveraineté énergétique et la sécurité d'approvisionnement, le contrôle public et la recherche du meilleur coût pour les ménages et les entreprises françaises".
]]>
Transition énergétique : le plafond de production porte un mauvais coup à la filière nucléaire et rend impossible le vote de ce projet de loi2014-10-14T10:40:00+02:00https://www.mrc-france.org/Transition-energetique-le-plafond-de-production-porte-un-mauvais-coup-a-la-filiere-nucleaire-et-rend-impossible-le-vote_a682.html2014-10-14T10:39:00+02:00Jean-Luc Laurent
Les députés du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) voteront contre le projet de loi sur la transition énergétique et la croissance verte.
Les 65 articles du projet de loi pouvaient sembler assez inoffensifs. Beaucoup d’observateurs ont encore du mal à déchiffrer un texte qui choisit de ne pas choisir ou qui évite méthodiquement les sujets difficiles qui ne manqueront pas de jalonner la route d’une indéfinie «transition» énergétique. La majorité de ces 65 articles sont positifs et contribueront à une politique énergétique favorisant la sobriété et la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
L’engagement n°41 du Président de la République (« 50% d’électricité nucléaire») est désormais inscrit à l’article 2 du projet de loi et permet au gouvernement d'afficher un point d’équilibre à l’horizon 2025. Malheureusement, le plafond de capacité de production électronucléaire (63,2 gigawatts dès 2015) prévu à l’article 55 rend impossible un vote positif des députés MRC.
Contrairement à l’objectif présidentiel, le plafond va s’appliquer immédiatement et mettre en danger l’ensemble du réseau électrique. Alors que la France dispose d’une filière nucléaire forte, la loi va brider artificiellement sans être capable de mettre en face les capacités de production alternatives. Ce plafond n’a aucune justification de coût ou de sécurité, il est purement idéologique. Son adoption provoquera la fermeture de plusieurs réacteurs et l’inquiétude monte déjà dans les territoires concernés.
Dans le prolongement de l'accord MRC-PS du 9 mars 2012, j’ai rappelé la position constante et distincte du MRC sur l’énergie. Tout au long du texte, j’ai défendu une vision jacobine de la politique énergétique ayant pour objectif la souveraineté énergétique et la sécurité d’approvisionnement, le contrôle public et la recherche du meilleur coût pour les ménages et les entreprises françaises.
Ce coup porté à une filière énergétique et industrielle d’excellence est incompatible avec l’objectif de redressement productif affiché par le gouvernement.
]]>
Pour un jacobinisme énergétique2014-10-08T08:37:00+02:00https://www.mrc-france.org/Pour-un-jacobinisme-energetique_a676.htmlhttps://www.mrc-france.org/photo/art/imagette/7054018-10796745.jpg2014-10-07T08:37:00+02:00Jean-Luc Laurent
Madame la présidente, madame la ministre, mesdames et messieurs les rapporteurs, monsieur le président de la commission spéciale, mes chers collègues, les œuvres des nombreux auteurs de science-fiction qui ont rêvé de l’an 2000 et du XXIème ne posent pas la question énergétique : la production y est souvent infinie, la consommation faible et tout est gratuit. Dans ces œuvres optimistes, l’énergie n’est pas une question.
Loin de la science-fiction, ce projet de loi aborde de nombreux aspects concrets de ce que nous devons appeler la question énergétique.
Le modèle de développement né des révolutions industrielles, celle du charbon, celle de l’électricité puis celle du pétrole, a longtemps été indifférent à la question énergétique. Nous avancions sans conscience des limites ni des coûts. De cette période où le volontarisme était loi, nous avons hérité les grandes entreprises publiques de l’énergie.
Cette économie de l’inconscience s’est fracassée sur les crises pétrolières successives, la prise de conscience écologique et l’émergence du nucléaire civil.
Les enjeux ne sont pas techniques, mes chers collègues ; ils sont politiques, sinon ils seraient débattus au sein du Conseil des mines et non à l’Assemblée nationale.
Bien que les révolutions énergétiques aient toujours été des révolutions d’ingénieurs, c’est à la représentation nationale qu’il appartient de débattre des questions énergétiques qu’il s’agisse des conditions de la sécurité de notre approvisionnement ou de notre souveraineté énergétiques, de celles de la protection de notre environnement, via en particulier la réduction des gaz à effet de serre, ou du coût de l’énergie, dans sa double dimension : sociale, s’agissant de définir les conditions de l’accès de tous à ce bien fondamental, et économique, s’agissant de garantir la compétitivité de l’économie nationale – je n’ai pas besoin de vous rappeler les préconisations du rapport Gallois.
Puisqu’il ne s’agit pas d’une question technique, j’aimerais la poser dans des termes politiques, madame la ministre.
Au fil des travaux préparatoires et des longues journées de travail de la commission spéciale, j’ai vu se dessiner une ligne de fracture, celle opposant, dans ce débat comme dans d’autres, les jacobins et les girondins.
Héritiers des années soixante-dix, les girondins s’imaginent épouser l’air du temps et pensent avoir encore le vent en poupe, alors que les jacobins se considèrent de moins en moins comme une arrière-garde. Le monde change, les positions relatives évoluent et il n’est pas impossible que le jacobinisme se retrouve à l’avant-garde.
Que pourrait-être un jacobinisme énergétique ? D’abord un réseau national, interconnecté au niveau européen mais évitant les fragmentations régionales. Certains de nos collègues bretons qui rêvent d’une assemblée de Bretagne mesurent-ils le défi que représenterait une Bretagne énergétique ? Le rêve d’une décentralisation énergétique viendra toujours se fracasser sur la nécessité d’un réseau unique, interconnecté et alimenté par des centrales de production.
En effet, avant que d’être nucléaires ou thermiques, ce qu’on reproche aux centrales, c’est d’être des centrales. Or rien ne prouve la viabilité d’un réseau énergétique décentralisé s’appuyant sur des milliers de petites unités de production, disséminées, enracinées et bien évidemment propres.
Le réseau unique centralisé reste l’infrastructure qui garantit le mieux l’approvisionnement d’un pays comme la France et d’une économie moderne.
La défense du nucléaire n’est pas une question de foi techniciste mais d’adéquation entre les objectifs et les moyens. Il y a la géographie, madame la ministre, mais il y a aussi l’histoire. S’empresser de brader, renier ou effacer les acquis du programme nucléaire civil me semble relever d’une pulsion des plus négatives.
Cette histoire est certes courte, et si elle devait s’avérer n’être qu’une parenthèse, du moins aura-t-elle été brillante.
Cette histoire, c’est celle des ingénieurs, des ouvriers, des techniciens qui ont construit ce qui reste un atout pour notre pays. Au moment d’entamer ce débat où la sortie du nucléaire sera probablement évoquée sur certains bancs, comme elle l’a été en commission spéciale, je tiens, en tant que membre du Mouvement républicain et citoyen, à rendre hommage à celles et ceux qui ont bâti ce fleuron industriel qui permet à la France d’envisager son avenir avec sérénité. Je veux réaffirmer ici ma conviction que le nucléaire est une filière d’avenir.
Je doute cependant que jacobins et girondins puissent finir par s’entendre. Si la proposition de diversifier notre mix énergétique est intéressante, il existe quand même de forts risques d’incompatibilités entre une production centralisée et des productions locales artificiellement subventionnées.
C’est pourquoi il me semble essentiel de distinguer au sein des énergies renouvelables entre la chaleur et l’électricité. Une telle distinction serait un moyen de réconcilier jacobins et girondins.
Mais je ne suis pas sûr qu’en noyant le conflit dans un consensus un peu factice, ce texte, qui prétend satisfaire tout le monde, soit à la hauteur de cette querelle.
Pourtant, je crains bien que les hivers difficiles que RTE nous annonce pour la deuxième partie de cette décennie enlève à ce conflit tout caractère théorique. Je pense pour ma part qu’inscrire un plafond dans la loi sera non seulement inutile, madame la ministre, mais néfaste et dangereux, et pas seulement en raison des risques de coupures d’électricité. Cela l’est aussi au regard du débat relatif à la fermeture de la centrale de Fessenheim et aux solutions alternatives à cette fermeture.
]]>
Programme "Grand carénage" d'EDF : 53 milliards pour la croissance, les emplois et notre industrie2014-07-02T10:28:00+02:00https://www.mrc-france.org/Programme-Grand-carenage-d-EDF-53-milliards-pour-la-croissance-les-emplois-et-notre-industrie_a634.html2014-07-02T10:08:00+02:00
Christian Hutin
Ma question va, je le pense, intéresser l’ensemble des parlementaires, car elle porte sur le chantier probablement le plus important qui ait été mis en œuvre depuis la Libération dans notre pays. Je vais m’efforcer d’aborder ce sujet de manière atavique, en Dunkerquois que je suis, en fils de pêcheur d’Islande, en homme de vigie ou, comme on le dirait aujourd’hui, en donneur d’alerte.
Ce grand chantier est quelque chose de très sérieux, mes chers collègues, car il se traduira par des investissements dont le montant pourrait avoisiner 53 milliards d’euros. Pour ceux qui ne le connaissent pas, il s’agit du programme « Grand carénage » d’EDF, qui prévoit la prolongation d’un certain nombre de nos centrales nucléaires et leur adaptation, justifiée au regard des événements de Fukushima.
Ces 53 milliards, ce n’est pas rien pour la croissance, les emplois et notre industrie. Si je veux être donneur d’alerte aujourd’hui, c’est pour dire que l’homme de vigie de Dunkerque a vu ce qui se passait dans le terminal méthanier, à savoir l’attribution d’un certain nombre de marchés, probablement dans le plus grand respect des règles d’égalité, à quelques employeurs étrangers et travailleurs détachés. Dans un bassin d’emploi en difficulté, je peux vous dire – et il n’y a aucune xénophobie dans mes propos, je dis bien : aucune – qu’il est très difficile pour nos concitoyens sans emploi de constater que ces personnes se voient accorder du travail.
Je sais qu’un certain nombre de préfets travaillent déjà sur le sujet, sur ces 53 milliards, qui représentent quelque chose d’exceptionnel. C’est un sujet essentiel.
Pour revenir à mon propos initial, je pense que nous devons sauvegarder notre territoire de chasse ou de pêche
Ségolène Royal, ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie
Monsieur le député, vous avez souhaité connaître l’avis du Gouvernement sur le programme d’investissement d’EDF appelé « Grand carénage » et sur le potentiel qu’il représente en termes de développement d’activités et d’emplois.
Je veux rappeler que le grand carénage vise deux objectifs, que vous avez d’ailleurs soulignés.
Premier objectif : élever le niveau de sûreté du parc français au plus niveau, pour le rendre comparable à celui des réacteurs de troisième génération, par un ensemble d’actions et de travaux intégrant notamment ceux prescrits par l’Autorité de sûreté nucléaire à la suite de l’incident de Fukushima.
Deuxième objectif : préparer les réacteurs qui approchent les quarante ans d’exploitation à un éventuel prolongement, sous réserve, bien évidemment, d’une stratégie énergétique dont votre assemblée aura à débattre très prochainement dans le cadre du plafonnement de la capacité de production d’énergie nucléaire. Un arbitrage devra notamment être rendu entre le coût de la prolongation des réacteurs anciens et la construction de nouveaux réacteurs. Il devra également être statué sur l’investissement d’EDF dans la diversification vers les énergies renouvelables, comme c’est déjà le cas avec le photovoltaïque et l’éolien.
Il faudra aussi de la visibilité sur les coûts de production, donc, sur les factures payées par les Français. L’État, qui détient, je vous le rappelle, 85 % du capital d’EDF, jouera, par l’intermédiaire de ses représentants, tout son rôle au sein du conseil d’administration.
J’attends également beaucoup du débat qui se tiendra à l’Assemblée nationale, dans le cadre du prochain projet de loi de programmation sur la transition énergétique, afin que nous puissions être éclairés sur les meilleurs choix à faire pour l’avenir énergétique des Français
]]>
L'avenir du nucléaire français passe outre-Manche2013-10-22T21:48:00+02:00https://www.mrc-france.org/L-avenir-du-nucleaire-francais-passe-outre-Manche_a535.html2013-10-22T21:13:00+02:00
Le gouvernement britannique confie à l'énergéticien public français l'ambitieuse mission de construire deux réacteurs nucléaires de génération EPR.
C’est donc maintenant 6 EPR qui sont en construction dans le monde : 1 en Finlande, 1 à Flamanville, 2 en Chine auxquels il faut ajouter maintenant les 2 EPR anglais. Cette nouvelle montre qu’avec les 4 réacteurs ATMEA de 1000 MW vendus à la Turquie et d’autres réacteurs EPR de 1650 MW en cours de discussion en Chine, en Inde, au Brésil et en Pologne, le renouveau du nucléaire français est maintenant redevenu une réalité. Il s'agit d'une très bonne nouvelle pour la France, pour son industrie, pour ses emplois, pour son commerce extérieur. Ses savoir-faire scientifiques et technologiques ne sont plus à démontrer dans le domaine nucléaire.
Il est cependant à noter que le couple "énergie" et "ultralibéralisme" ne font pas bon ménage outre-manche : le Financial Times relève dans un article paru le dimanche 20 octobre 2013 que le Royaume-Uni a connu la fin de son programme nucléaire quand British Energy a été privatisé. Le gouvernement britannique, pourtant conservateur -donc libéral- doit faire face à l'arrêt de nombreuses centrales de production électrique dès 2023 et a ainsi été obligé de solliciter non seulement les savoir-faire français mais des finances chinoises pour répondre à ses enjeux énergétiques et de réduction de gaz à effet de serre dont le C02.
La question de la souveraineté énergétique s'éclaire d'un jour nouveau : ce sont les usagers français par l’intermédiaire du groupe public qui investiront pour le financement de la construction de ces deux réacteurs EPR anglais, certes avec la participation entre 30 et 40% des partenaires chinois d'EDF et à hauteur de 10% d'AREVA. Le Royaume-Uni remboursera EDF et ses partenaires par un prix du mégawatt/h du double de celui pratiqué en France et ce, pendant 35 ans suivant les détails de l'accord final alors que des voix s'élèvent pour dénoncer l'augmentation des prix de l'énergie outre-Manche.
Force est de constater que l'ultralibéralisme à l'anglo-saxonne n'est pas compatible avec la notion d'indépendance énergétique d'un pays souverain, le Royaume-Uni est acculé par l'avidité des actionnaires de ses énergéticiens nationaux rachetés par des pays étrangers, à subventionner un groupe public français pour subvenir à ses besoins énergétiques. Cela dit, il sera intéressant de voir le grand écart que fera la commission de Bruxelles devant cette annonce : osera-t-elle mettre à bas l'énergie anglaise pour faire respecter son propre dogme?
Ces tergiversations prêteraient à sourire si elles n'engageaient pas le pronostic vital de notre planète : le réchauffement climatique s'accentue, nous savons d'ores et déjà que des îles disparaîtront d'ici une vingtaine d'années et la transition énergétique de l'après-pétrole n'est toujours pas enclenchée : le nucléaire fait partie de la solution mais ne nous voilons pas la face : la maîtrise de cette énergie est exigeante scientifiquement et techniquement, elle demande du temps et de la Raison et non quelque talent de prestidigitation marketing en quelques caractères.
Le nucléaire est enjeu de société pour la France : sommes-nous prêts à reproduire l'échec britannique tant économique qu'en termes d'indépendance énergétique ou apprendrons-nous à soutenir l'intelligence et la Raison au travers d'une industrie publique du nucléaire seule capable de nous faire entrer dans l'ère de l'après-pétrole ?
]]>
Grâce au nucléaire, développons le photovoltaïque2013-02-24T16:08:00+01:00https://www.mrc-france.org/Grace-au-nucleaire-developpons-le-photovoltaique_a347.html2012-09-13T16:58:00+02:00Jean-Luc Laurent
Le gouvernement souhaite – à juste titre – développer les énergies renouvelables. Mais aujourd’hui 80% des panneaux photovoltaïques sont fabriqués en Chine, dans des conditions désastreuses pour l’environnement. Et l’Allemagne est en train de revoir sa politique de subvention des prix de rachat de l’énergie photovoltaïque, tandis que les sociétés de fabrication de panneaux de ce pays connaissent des difficultés. Or, le prix des panneaux constitue plus de la moitié du coût d’une installation. Il y a donc urgence à développer une véritable filière industrielle en France.
« Comme elle a su développer la filière nucléaire en son temps, qui est une industrie d’avenir et offre une électricité moins chère et moins polluante, la France est très bien placée pour développer le photovoltaïque. Elle peut et doit se servir de la rente nucléaire pour en assurer le financement. C’est bien sûr vers la complémentarité entre les différentes filières, le nucléaire et les renouvelables, qu’il faut s’orienter, plutôt que sur une guerre stérile entre ces deux formes de production d’électricité » déclare Jean-Luc Laurent, Président du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) et député du Val-de-Marne.
A l’occasion de la conférence environnementale, le MRC, composante de la majorité gouvernementale, invite le gouvernement à conserver l’indépendance énergétique de la France et à agir pour permettre le développement d’une filière française de technologie et de production photovoltaïque.
]]>
Nucléaire: le Président de la République n'est pas le vaillant soutien de l'indépendance et de l'industrie qu'il prétend être2013-02-24T14:05:00+01:00https://www.mrc-france.org/Nucleaire-le-President-de-la-Republique-n-est-pas-le-vaillant-soutien-de-l-independance-et-de-l-industrie-qu-il-pretend_a294.html2011-11-25T13:43:00+01:00Catherine Coutard
Pour répondre aux besoins de la France et des Français, faire face à la violente crise économique et réussir à faire chuter la production de CO2 et de gaz à effets de serre, il ne suffit pas de crier au loup face à l'accord PS/EELV.
Non, sortir du nucléaire en urgence n'est pas une bonne idée. Les Allemands, qui se sont décidés sous le coup de l'émotion, se voient contraints de construire des centrales thermiques à charbon.
Oui, l'énergie nucléaire est incontournable, probablement pour encore une longue période.
Oui, sacrifier cette filière industrielle où notre savoir-faire s'appuie sur plusieurs dizaines d'années d'expérience et d'expertise serait suicidaire. Sans parler du gaspillage des investissements réalisés.
Mais, contrairement aux choix faits par Nicolas Sarkozy,
il ne faut pas sortir d'un secteur public exclusif (Fukushima c'est d'abord une gestion livrée au privé et rognant sur les dépenses d'entretien entre autres)
il ne faut pas favoriser des centrales plus "légères" si il est prouvé qu'elles sont aussi moins sûres. On ne peut transiger sur les questions de sécurité.
il ne faut pas vendre à des investisseurs privés, même partiellement, la filiale minière d'AREVA (que deviendrait notre indépendance?)
La question énergétique est cruciale pour sortir de la crise. Elle doit faire l'objet d'un débat public approfondi pour que les Français fassent des choix éclairés. Un futur président de Gauche peut réunir une large majorité sur une politique forte d'économies d'énergie; ainsi que sur le développement d'énergies renouvelables à des coûts raisonnables.
Au delà les choix doivent tenir compte
de la nécessaire réindustrialisation de notre pays et de la protection des emplois existants,
de l'indépendance de la France et de l'Europe,
de la sécurité et des objectifs du protocole de Kyoto,
du coût de production pour éviter de plomber le pouvoir d'achat des ménages et les charges des entreprises
L'idéologie de la peur ne doit pas gagner. Mais les envolées lyriques fougueuses et non suivies d'actions cohérentes lassent tout le monde! Concrètement, qu'a fait, dans ce domaine comme dans bien d'autres, Nicolas Sarkozy? Poser la question, c'est y répondre: beaucoup de bruit pour rien.
]]>
"Je suis scandalisé par cet accord"2013-02-24T16:21:00+01:00https://www.mrc-france.org/Je-suis-scandalise-par-cet-accord_a292.htmlhttps://www.mrc-france.org/photo/art/imagette/3467341-4990117.jpg2011-11-23T17:50:00+01:00Jean-Luc Laurent
Midi Libre : En quoi consiste votre venue ici à Montpellier ?
Jean-Luc Laurent : Je vais à la rencontre des responsables de notre mouvement et je leur explique les objectifs de la campagne présidentielle de Jean-Pierre Chevènement. Si cette élection est nationale, il y a des réalités territoriales.
Quel est le message que vous faites passer ?
Depuis que Jean-Pierre Chevènement a annoncé sa candidature, le 5 novembre, nous essayons de faire partager notre projet à l’ensemble de nos concitoyens. Un exemple ? Notre candidat est celui qui a annoncé, il y a quelques années, que la crise allait arriver. C’est lui qui était dans le vrai alors que les socialistes n’ont rien vu venir.
Dans l’actualité, comment avez-vous ressenti l’accord législatif signé entre EELV et le Parti socialiste ?
Je suis scandalisé par cet accord. C’est à croire qu’il n’y a pas eu de prise en compte de l’intérêt général. C’est vraiment du n’importe quoi. Vous vous rendez compte que nous allons brader l’un des fleurons de notre industrie pour quelques places à l’Assemblée ? Et puis, cette sortie du nucléaire va peser très fortement sur le prix de l’électricité. Il faut que les Français sachent que pour les particuliers et pour les entreprises, c’est un surcoût de 40 % sur les futures factures.
Vous tapez sur les socialistes pour faire monter les enchères. Est-ce que Jean-Pierre Chevènement va vraiment aller jusqu’au bout ?Ne va-t-il pas se retirer comme en 2007 ?
Il est candidat. Point. C’est un homme qui veut faire bouger les lignes. Nous pensons que la politique de l’austérité n’est pas le bon choix pour nos concitoyens. Les actions prises sur la crise vont encore augmenter la crise. Tous ces plans de rustine ne sont pas à la hauteur de l’enjeu. Il faut une réponse durable mais, pour l’instant, ni droite ni gauche ne propose le vrai changement.
Que faudrait-il faire par exemple ?
Il faut mettre fin à l’indépendance de la Banque centrale européenne. Ça doit être un outil de croissance, il faut que la BCE achète de la dette et émette de nouvelles liquidités.
Comme aux Etats-Unis?
Exactement.
Et le projet du PS?
Mais le Parti socialiste n’a pas de projet ! Il est inadapté à la crise de l’euro. Du reste, j’ai bien entendu François Hollande nous dire qu’il ferait des propositions, mais pas avant janvier. Nous, nous avons déjà dix propositions parfaitement encadrées. Comme je vous le disais, avec nous, les choses vont bouger. C’est pourquoi je suis venu délivrer une feuille de route : nous avons mis en place des comités départementaux de soutien dans tout le Languedoc-Roussillon. Nous sommes en place pour 2012.
Propos recueillis par YANN MAREC
]]>
Energie : le choix contestable Allemand2013-02-24T14:54:00+01:00https://www.mrc-france.org/Energie-le-choix-contestable-Allemand_a276.html2011-09-29T14:03:00+02:00
En Mars 2011 l’Allemagne a décidé un moratoire sur le nucléaire et a fermé 7 centrales nucléaires. Elle s’engage à l’horizon 2022 vers la sortie du nucléaire. Les conséquences de cette décision ont été quasi immédiates. Pour compenser ce manque de production électrique, l’Allemagne a augmenté sa production à partir du charbon et de plus, importe de l’électricté. Depuis cette date, elle a émis 8 Millions de tonnes de CO2 supplémentaires, elle a importé une partie des 8 GW que produisaient ces centrales, ce qui a fait augmenter les prix de gros de l’électricité européenne de 12 % et les certificats d’émissions de CO2 de 10 %.
Cette décision prise de façon unilatérale fait courir un risque important de panne électrique généralisée pour l’ensemble des pays interconnectés. Depuis Mars, l’Allemagne importe une quantité d’énergie électrique journalière d’environ 65 GWh à ses voisins (France, Tchéquie, Suisse et Pologne). Mais ces pays, dont le nôtre, auront besoin de cette énergie particulièrement en hiver. Désormais le risque d’une panne électrique généralisée en Europe durant l’hiver est très important.
En France, surfant sur la vague anti-nucléaire, certains candidats potentiels à l’élection présidentielle proposent dans notre pays la diminution de la part du nucléaire, voire sa sortie. Les conséquences seront les mêmes qu’en Allemagne : augmentation du prix de l’électricité ajoutant des problèmes sociaux aux difficultés actuelles, augmentation des émissions de CO2 faisant courir aux générations futures le risque de sortir de l’optimum climatique actuel.
Nos concitoyens seront-ils assez naïfs pour écouter ces responsables politiques du cours terme qui s’appuient sur l’émotion à défaut de s’appuyer sur la raison ? La France est fille des Lumières, aussi il est permis d’en douter. La réponse sera donnée lors des prochaines élections présidentielles.
]]>
Ecologie et développement humain : la réponse républicaine2013-01-27T16:51:00+01:00https://www.mrc-france.org/Ecologie-et-developpement-humain-la-reponse-republicaine_a237.html2011-04-13T23:46:00+02:00MRC
Ces quarante dernières années ont été marquées par la montée en puissance des thématiques écologiques, à la fois sur le plan « sociétal » avec l’omniprésence médiatique de questions environnementales, et sur le plan politique avec l’installation dans le paysage d’un courant dont l’identification se fond avec l’écologie pour déboucher sur « l’écologisme ».
Ce texte « L’écologie dans le débat politique » est un projet d’orientation politique sur les principes d’intégration des questions écologiques à une approche républicaine d’une société de progrès et de développement. Ce projet qui a été soumis au débat interne au Mouvement Républicain et Citoyen a été adopté par le conseil national le 3 Avril 2011. Il est appelé à être complété, une fois adopté dans sa forme définitive, par un volet propositionnel.
A. L'écologie dans le débat politique : la nécessité d'une réponse républicaine.
1. De l’écologie sociétale à « l’écologisme »
1.1. Les problématiques écologiques sont mal définies et, de ce fait, recouvre un large spectre. Leur point commun est de s’attaquer à des « nuisances » :
- de proximité ayant ou pouvant avoir des incidences de santé publique (déchets industriels ou urbains, pollutions chimiques de l’air – ozone -, de l’eau phosphates… - ou de la terre – site de stockage industriel, agriculture intensive… -, méconnaissance d’effets secondaires de matériaux utilisés – plomb puis amiante…-),
- d’« agression » d’une nature parfois idéalisée (chasse mais aussi déforestation, disparition puis réintroduction de l’ours brun ou du loup…)
- d’essence métaphorique, c’est-à-dire renvoyant à des métaphores ancestrales : sauver la planète (climatologie, biodiversité, énergie nucléaire…).
Ces problématiques s’appuient sur des éléments objectifs que chacun peut constater dans sa vie courante ou à travers des images médiatisées : les maux de santé publique bien sûr, mais aussi la fonte des glaciers depuis 150 ans, le smog londonien, la propagation des algues vertes, la rétraction de la forêt amazonienne, les oiseaux englués dans du mazout, le pouvoir de destruction massive de l’arme atomique, la disparition du dodo, le trou de la couche d’ozone, la dissémination d’espèces invasives … ou encore qui sont aisément déductibles : l’épuisement des énergies fossiles, les enjeux géopolitique de l’eau et de la nourriture. Les prédictions apocalyptiques s’appuient sur des travaux scientifiques (biodiversité, réchauffement climatique…) plus ou moins valides ou contestés mais dont les conclusions sont présentées comme tout aussi aisément admissibles. La croissance démographique, le développement économique des pays émergents, la puissance des technologies concourent à l’amplification de toutes ces problématiques. La fin des frontières planétaires confrontée à l’étendue des connaissances a favorisé le sentiment de la finitude du monde et de la fragilité de la vie : le monde parait fini, limité, vulnérable.
Ces questions sont secondaires tant que les questions de subsistance persistent. Elles prennent de l’importance sociale avec l’amélioration du mode de vie. Les thématiques écologiques sont donc plus sensibles dans les sociétés occidentales.
1.2. Toutes ces problématiques font émerger, dans « l’écologisme », une rhétorique unificatrice : ce sont les activités de l’Homme qui sont la source des « nuisances » (origine anthropique), donc l’Homme qui en est responsable collectivement et individuellement, ce qui renvoie à une autre forme de métaphore ancestrale, une métaphore culpabilisatrice. L’Homme est dans cette représentation, extérieur au monde, exogène au système dans lequel il vit et il est doté de pouvoirs quasi-métaphysiques : par son action, il peut détruire ou sauver la planète ; le Bien et le Mal sont aisément discernables ; bien que l’Homme soit fautif, il peut encore se racheter.
Les prédictions apocalyptiques jouent, dans cette rhétorique, des instincts primitifs (archaïques) et évoquent toutes les craintes ataviques. En clair, la vulgate de l’écologisme n’est que la transposition modernisée de métaphores universelles et multimillénaires, avec leur dimension eschatologique (relative au destin ou à la fin du monde).
La responsabilisation de l’Homme évite de soulever celle du système de reproduction du capital, c’est à dire essentiellement celle du capitalisme des sociétés occidentales historiquement, celle de la globalisation financière aujourd’hui, en tant que modes d’organisation sociale.
2. L’écologisme politique
2.1. L’eschatologie n’étant pas d’essence politique, les politiques peinent à trouver des réponses adaptées à l’écologisme. C’est la force du mouvement écologiste de s’appuyer sur une rhétorique métaphorique à laquelle les politiques ne peuvent jamais répondre.
Depuis le club de Rome (1970), le péché originel est nommé : la croissance. L’amélioration du bien être matériel est assimilée à une destruction de la nature. Le sacrifice expiatoire demandé est donc le renoncement à la croissance au nom de la condamnation du productivisme. L’écologisme politique se situe au confluant de différents mouvements hostiles au progrès. C’est l’appel à la décroissance. Cette théologie est d’essence malthusienne, dont la théorie originelle arrivait à la conclusion - devenue indicible - de la fatalité de la limitation de la population. Le déclin démographique des pays européens est le reflet de l’intériorisation sociale de ce paradigme.
Comme l’écologisme politique est une critique du monde tel qu’il est, il a tendance à être situé à gauche, en dépit de la diversité des courants idéologiques qui sont venus l’alimenter. Comme ses thématiques sont médiatiquement porteuses, la majeure partie de la gauche a tendance à abonder dans ce sens et à encourager la confusion, d’autant qu’elle est elle-même à court de projets.
Mais l’écologisme politique est a-social (extérieur aux questions sociales). Il n’appelle pas de prise de position sur les rapports sociaux, les systèmes de retraite, l’inégalité des revenus, les droits syndicaux… Les revendications des plus démunis d’améliorer leur bien-être matériel sont aussi condamnables que celles de nantis de préserver leur mode de vie. Copenhague a été l’occasion de formuler la problématique autour de cette question empreint d’un tiers-mondisme dévoyé : peut-on permettre aux pays émergents de se développer comme nous l’avons fait ? Comme si l’aval des pays occidentaux était requis, comme s’ils restaient les puissances coloniales qu’ils ont été, comme si la question était ouverte.
2.2. L’identification eschatologique de l’écologisme politique, avec l’absence de critique du système de reproduction du capital qu’elle implique, explique aussi son enracinement dans le « libéralisme » politique : libéral au sens économique, libertaire au sens moral (les « lilis », qualification qui côtoie celle des « bobos »). Le radicalisme eschatologique de la critique écologique épouse l’épanouissement de l’individualisme politique. Le rejet de toute contrainte sociale se concilie avec la déstructuration de la société : du pédagogisme scolaire au laisser-faire en matière de sécurité, du libre-échangisme mondialisé au développement des inégalités sociales.
L’ordre social étant traditionnellement une valeur de droite, l’écologisme politique y trouve un argument supplémentaire pour se revendiquer de gauche. Les courants historiques de la gauche sociale, la « première gauche », étant à la fois productivistes et défendeurs d’un ordre – certes alternatif, mais qui reste un ordre -, l’écologisme politique s’en distingue aussi. Ces forces bilatérales de répulsion mènent au seul point d’équilibre possible : une convergence entre l’écologisme politique et le social libéralisme. La perméabilité de l’écologisme politique au libéralisme économique le rend aussi centro-conciliable, d’autant que le centre français se déchristianise à l’image de la société, ce qui le rend lui-même perméable au culte païen et à ses aspects libertaires.
L’écologisme politique bénéficie en outre d’un certain nombre d’aubaines : le monde médiatique trouve dans ces sujets autant d’occasions d’attirer le chaland, et il le fait avec d’autant plus d’entrain que les intérêts financiers qui le contrôlent sont servis par la marginalisation des thèmes de la gauche sociale ; du fait de son ancrage a-social, l’écologisme politique gagne à jouer sur des élections à faible participation (les régionales et les européennes notamment) et tire son épingle de jeu de la montée de l’abstention due à la défection de l’électorat populaire.
3. La réponse républicaine
3.1. Jusqu’à présent, aucune réponse vraiment convaincante et efficace à l’installation de l’écologisme politique dans les dynamiques de la gauche française et européenne n’a été trouvée. La priorité doit être de construire une réponse crédible enracinée dans les valeurs républicaines, qui sont aux antipodes de la vulgate de l’écologisme puisque qu’elles reposent sur une mise en cause du mode de reproduction sociale du capitalisme mondialisé.
La globalisation commerciale et financière des trente dernières années a provoqué des déséquilibres considérables, tant sur le plan social avec la levée massive d’une armée de réserve de travailleurs qu’a permise leur mise en concurrence mondialisée, que sur le plan financier avec l’explosion de l’endettement spéculatif.
Mais les déséquilibres écologiques ne sont pas en reste avec une exploitation débridée des ressources ouverte à l’appropriation de profits à court terme par de grands groupes privés mondialisés, avec une utilisation intensive des transports à moindre coût générant des dégradations environnementales ou biologiques externalisées (socialisées), et avec la prohibition au nom du libre-échange de toute mesure de régulation sociale ou écologique des activités commerciales et mercantiles. La maîtrise politique des frontières est un préalable à la maîtrise politique des questions écologiques.
La période qui s’ouvre est propice à une formulation des réponses républicaines : les compagnons de route sociaux-libéraux de l’écologisme politique sont mis à mal par la crise, la vulgate arrive aux bords de ses contradictions (rejet des contraintes sociales mais multiplication des contraintes environnementales, échecs de Copenhague et du projet fédéral européen en dépit d’une posture messianique, craintes liées au réchauffement de la planète mais rejet de l’énergie nucléaire, absence générale de réponses cohérentes et opérantes aux questions posées…).
3.2. La réponse républicaine doit reconnaître aux questions écologiques leur pleine dimension scientifique et opposer le statut politique de l’écologie au statut idéologique de l’écologisme.
i) La question écologique doit d’abord être prise pour elle-même, c’est son statut scientifique que le politique doit respecter en garantissant des moyens adaptés et l’intégrité des recherches vis-à-vis des différents lobbies. L’écologie est un objet de la science et du progrès. La maîtrise des questions écologiques est nécessaire au développement dans la durée. La réponse républicaine passe donc par la distinction entre « écologie », champ scientifique d’analyse objective et de recherche de réponses rigoureuses, et « écologisme », domaine de construction d’une vulgate métaphorique. Mêler les deux revient à donner crédit à « l’écologisme » puisque l’écologie appelle une implication scientifique. A cet égard, les prédictions erronées ou discutées doivent être prises comme telles et non comme la démonstration des conclusions opposées… L’incertitude ne vaut pas la certitude du contraire ! La dénonciation du catastrophisme hollywoodien de l’écologisme ne doit pas se confondre avec un négationnisme écologique et conduire à un déni des questions écologiques.
ii) Ensuite, l’écologie ne suffit pas à définir un projet politique : le statut idéologique de l’écologie, aujourd’hui établi par l’écologisme, doit être violemment contesté ; c’est l’enjeu de la période. Il faut contester à l’écologisme le monopole des questions écologiques qu’il a confisquées. L’écologisme politique allié à des personnalités de la société civile s’est arrogé le monopole de la représentation des intérêts de la planète. Ce monopole doit s’effacer devant une démarche de confrontation rigoureuse et responsable.
iii) L’écologie ne doit donc pas être réduite à une lubie de bobos. Mais elle doit être articulée avec les questions sociales. Les modalités d’intégration des questions écologiques à un projet progressiste renvoient au statut politique de l’écologie. Ce statut politique s’oppose frontalement au statut idéologique de l’écologie. Un projet politique ne peut qu’être global, c’est-à-dire apporter des réponses aux questions écologiques dans le cadre d’un projet de développement économique et social. La question n’est pas : « peut-on permettre aux pays émergents d’adopter notre mode de vie ? », ils le feront. La question est « quels axes de recherche et développement doit-on privilégier pour offrir à tous un mode vie à la fois élevé et durable ? ». Le développement durable est indissociable d’une croissance offrant des emplois à tous et d’une amélioration durable des conditions matérielles de vie du plus grand nombre. La question du développement durable doit être intégrée à la question du développement humain, dont elle est une des composantes, lequel constitue le défi prioritaire du XXIème siècle.
B. Pour le développement humain
1. La rôle des média
La plupart des médias, pour attirer les lecteurs, les auditeurs ou les téléspectateurs délivre des informations anxiogènes, principalement dans le domaine écologique, pouvant remettre en cause le développement humain. Il est alors extrêmement difficile aux citoyens de se faire un point de vue objectif de la situation.
Les citoyens sont confrontés à de multiples questions. En voici une liste non exhaustive :
Fallait-il vacciner tout le monde contre la grippe porcine ?
Les téléphones portables et les antennes pour la téléphonie mobile sont-ils dangereux ?
Quels sont les dangers et les avantages des OGM ?
Quelle est la toxicité de la dioxine rejetée par l’incinération des ordures ménagères ?
L’utilisation des nanoparticules présente-elle un danger ?
Faut-il autoriser la création de nouvelles lignées de cellules souches embryonnaires ?
Les déchets des centrales nucléaires font-ils courir un risque déraisonnable ?
Y a t-il un réchauffement climatique et l’homme en est-il responsable ?
Les accélérateurs de particules peuvent-ils provoquer un « avalement » de toute la terre par un trou noir créé par une collision de haute énergie ?
Des mouvements économiques, médiatiques ou politiques peuvent parfois donner des réponses en fonction de leurs propres intérêts. Pour cela il suffit de se souvenir de quelques faits : l’industrie du tabac a financé de nombreuses « pseudos études » niant ses effets toxiques ; la mémoire de l’eau : un chercheur prétendait observer des réactions même lorsque la solution étudiée ne contenait plus que de l’eau. Cette thèse qui remettait en cause toutes les sciences physiques, chimiques, biologiques… avait reçu le soutien financier de « laboratoires » homéopathiques.
Il ne faut pas attendre des informations fiables sur les effets du round-up ou la vérité sur de possibles économies de pesticides que l’on peut attendre, ni même sur les OGM de la part de Monsanto. Par ailleurs l’entreprise sert de prétexte aux opposants systématiques pour éluder toute interrogation sur les OGM. La stratégie commerciale de cette firme est un moyen très commode pour justifier l’arrachage des champs expérimentaux de l’INRA pourtant destinés précisément à examiner s’il y a ou non problèmes.
Oubliant le siècle des lumières, le pays de Pasteur est souvent l’un des plus enclin à se méfier des résultats scientifiques. Est-ce parce que nous sommes le seul pays au monde à avoir inscrit le principe de précaution dans notre constitution ?
2. Quand l’écologie oublie l’Homme.
Tout le monde s’accorde à dire que les insecticides et les pesticides sont dangereux pour la santé. Mais c’est la dose qui fait le poison. Utilisés en faible dose ils éliminent les insectes et les maladies des végétaux leur permettant une meilleure croissance sans pour autant présenter de danger pour l’Homme.
Le dichlorodiphényltrichloroéthane (DDT) était le premier insecticide moderne, développé au début de la Seconde Guerre mondiale. Il fut utilisé avec beaucoup de succès dans la lutte contre les moustiques transmettant le paludisme, le typhus, ainsi que d'autres insectes vecteurs de maladies et également comme insecticide agricole. En 1948, le chimiste suisse Paul Hermann Müller, reçut le prix Nobel de médecine pour sa découverte de la grande efficacité du DDT en tant que poison contre divers arthropodes. Le DDT fut fréquemment utilisé jusqu’en 1960 où l’on découvre à Long Island que celui-ci (utilisé pour se protéger de la malaria) fragiliserait les coquilles des œufs de faucons sauvages. Il y a un procès au USA et le DDT est interdit au Etats-Unis d’abord, puis sur l’ensemble de la planète. La malaria refait sa réapparition et 700 millions de personnes sont actuellement atteintes, faisant de l’ordre de 1 à 3 millions de morts par an dans les pays du sud (comparable à celles due au SIDA). Depuis l’an 2000 l’utilisation du DDT est à nouveau possible sont certaines conditions (application le long des murs) ; six mois plus tard, le nombre d’infections avait chuté de moitié. Cet exemple montre que le choix a été fait pendant plusieurs années de sauver le faucon sauvage de Long Island contre la mort de plusieurs millions d’habitants des pays du Sud. Ceci ne défausse pas l’humanité de développer d’autres méthodes de luttes contre les moustiques et les autres parasites nuisibles aux hommes et aux cultures : assainissement des zones humides, recherche sur des méthodes insecticides plus efficaces et moins polluantes.
Enfin traditionnellement les partis de « gauche » étaient plus portés vers la science que les partis de « droite » plus conservateurs, jusqu’à ce que les mouvements écologistes soient venus faire l’union avec la « gauche ». Cela a entrainé une grande partie de la « gauche » vers une attitude antiscientifique. Le mouvement écologiste qui souhaite une meilleure gestion de la planète devrait s’appuyer sur les sciences pour améliorer cette gestion, car il n’y a d’écologie efficace que scientifique.
3. Les progrès technologiques ont été très souvent plus protecteurs de l’écosystème que destructeurs de celui-ci. Deux exemples :
Le passage de paléolithique au néolithique a permis à l’humanité de s’affranchir de contraintes environnementales en diminuant les périodes de disette et a conduit l’humanité à une véritable explosion démographique. Le passage du cueilleur chasseur à celui du cultivateur éleveur a favorisé la sédentarisation. Elle a également permis le développement des rapports humains et l’accumulation et la transmission des connaissances acquises, développant ainsi les premières civilisations.
Plus récemment le développement des nanotechnologies dans l’électronique a permis à la plupart d’entre nous de posséder dans sa poche un ordinateur qui, de plus, lui permet de téléphoner. Cet ordinateur est environ un million de fois plus puissant que son ancêtre des années 1970, un million de fois moins consommateur d’énergie et possède un nombre d’applications beaucoup plus grand. Faire la même chose voire plus avec moins de matériaux est une avancée écologique bénéfique à l’humain.
4. Toutefois des problèmes demeurent :
Avec 9 milliards d’habitants prévus vers 2050, la diminution des ressources énergétiques fossiles, le réchauffement climatique et la raréfaction annoncée de matériaux indispensables aux technologies modernes, le questionnement sur la biodiversité, les questions écologiques sont au cœur des politiques publiques actuelles.
L’humanité va devoir faire face au changement climatique : en limiter l’impact humain nécessite un plan d'action développé sans démagogie et sans catastrophisme. Il faut développer des systèmes de productions d’énergies décarbonées et cela sans exclusive, en prenant toutefois en compte les facteurs économiques. La France devrait développer un pôle énergétique public, ou au moins très majoritairement contrôlé par le public.
Le 21ème siècle verra la raréfaction des ressources gazières et pétrolières. Il faut anticiper la pénurie à venir, développer les économies d’énergie et les énergies alternatives aux énergies fossiles. Il faut donc réorienter la consommation énergétique vers l’électricité en particulier quand elle est, comme en France, produite à 90 % sans gaz à effet de serre. L’isolation et le chauffage des habitations par pompe à chaleur, la voiture électrique doivent être développés.
Pour le nucléaire, la France doit poursuivre son effort et en particulier contribuer au développement du nucléaire de 4ème génération afin de s’affranchir des ressources d’uranium et bénéficier de réserves énergétiques pour plusieurs milliers d’années. La question des déchets nucléaire qui inquiète très justement les Français, doit également être prise être au sérieux. La 4ème génération de réacteur nucléaire encore plus sûr, qui produira environ 10 fois moins de déchets et brulera une grande partie de ceux produits par la génération précédente, sera une importante source d’énergie en même temps qu’un moyen efficace pour une meilleure gestion de ces déchets.
En 1974 lorsque la France a lancé son programme nucléaire, trois types de réacteurs ont été envisagés :
- le graphite-gaz (filière française des années 50 à 60)
- le BWR de General Electric (comme à FUKUSHIMA).
- le PWR de Westinghouse (comme à Three Mile Island).
La France a choisi le PWR, car le graphite gaz n'était pas bien adapté à une exploitation industrielle, et le BWR de General Electric (le même qu'à FUKUSHIMA) a été jugé insuffisant sur le plan de la sureté en cas d'accident. Il existe des recombineurs d'hydrogène sur tous les réacteurs français limitant les risques d’explosions qui se sont produit à FUKUSHIMA ; l’enceinte de confinement est plus petite pour les PWR et le bâtiment réacteur n’est pas sécurisé ; les piscines de stockage du combustible sont en hauteur dans le bâtiment réacteur ; enfin il n’y a pas de filtre en sable qui permettent de réduire considérablement les rejets radioactifs. Pour l'avenir il faudra traiter explicitement le risque de fusion de cœur, comme cela a été fait pour l'EPR.
Les constructeurs avaient sous estimé le risque tsunami. L’EPR, réacteur de type PWR, est un réacteur dont la sécurité a encore été renforcée par l’analyse des incidents déjà observés au niveau mondial.
Les centrales BWR d'Onagawa (100km de l'épicentre) ont parfaitement résisté au séisme, seule une ligne d'arbre Turbine-Alternateur a été endommagée par le tremblement de terre, tandis qu'à Tokyo (320km) les unités de stockage et de distillation pétrolières ont été détruites par le feu. Les réacteurs de la centrale de Fukushima ont également assez bien résisté au tremblement de terre, mais pas au tsunami qui a submergé la centrale et endommagé le système électrique des réacteurs.
L’origine des causes des 3 accidents nucléaires majeurs sont différentes : erreurs humaines et déficit démocratique à Tchernobyl, défaillances techniques et erreurs humaines à Three Mile Island, catastrophe naturelle et déficit de la sécurité vis à vis des risques naturels à Fukushima. L’ensemble de ces éléments est à prendre en compte pour l’avenir : prendre en compte l’ensemble des risques, former les personnels et informer les populations concernées.
L’énergie nucléaire étant extrêmement concentrée, les problèmes de sécurité sont à prendre au sérieux. Ceux qui ont proposé de développer à la place de l’EPR un réacteur « low cost » permettant de remporter plus facilement les marchés internationaux ont commis une erreur monumentale : la sécurité doit être le maitre mot de cette filière.
Comme pour Tchernobyl, il faut tirer toutes les leçons de cet accident dont la cause première est une catastrophe naturelle d’une ampleur considérable faisant plusieurs dizaines de milliers morts et disparus. L’analyse des faiblesses de ces centrales y compris de leur emplacement sur des zones sismiques doit être faites pour que des améliorations dans le domaine de la sécurité soient proposées afin de les rendre plus fiable, en particulier dans le cas de catastrophes naturelles : Tsunamis, tempêtes, ...
La diminution de la biodiversité présente de grands risques pour l’humanité, car la grande majorité des molécules contenues dans nos médicaments sont obtenus par synthèse de molécules d’origine biologique. Elles représentent un stock d’une importance primordiale pour l’Homme. Nous devons tout faire pour maintenir ce stock.
Les océans sont également un milieu important pour les écosystèmes. La pêche industrielle met certaines espèces de poissons en danger. Les norvégiens Axel Boeck et Ossian Sars, ont, dès 1850, calculé à partir des prises de morues des pêcheries arctiques des îles Lofoten que les stocks étaient modulés par une variation naturelle cyclique, mais aussi par une surpêche conduisant périodiquement à l’effondrement de la pêcherie et à l'épuisement de la ressource au-delà d'un seuil ne permettant plus à l'espèce de se reproduire. Le biologiste anglais Michael Graham a noté que certains stocks de poissons (plies en l'occurrence) se sont reconstitués après qu'on eut diminué la pression de pêche durant la Première Guerre mondiale.
Ceci a laissé penser qu'en diminuant la pression de pêche, le stock se reconstituerait rapidement, mais, plus tard, il a été montré que l'écosystème pouvait être durablement affecté par la régression massive d'une espèce et que, parfois, cesser la pêche d'une espèce ne suffisait pas à lui permettre de reconstituer sa population antérieure. En mer du Nord, le stock de morue serait en train de lentement se reconstituer depuis que sa pêche est fortement limitée. Toutefois une étude du centre de recherche de Kiel, publiée en 2010, a néanmoins montré qu'avec les plafonds actuels fixés par la politique commune de la pêche, l'objectif européen de reconstitution des ressources halieutiques ne pourra être atteint avant 2030, et que pour 12 espèces, dont la morue, le carrelet et le flétan, le niveau des stocks est tellement faible que même l'arrêt total et immédiat de la pêche pour ces poissons ne permettra pas leur reconstitution d'ici 2015. Dans ce domaine comme dans de nombreux autres, le libéralisme produit des dégâts qui peuvent devenir irréversibles.
La méthode, utilisée sous l’impulsion du député Christian Bataille, peut être considérée comme exemplaire et devrait servir de modèle. En décembre 1991, les députés ont voté une loi sur les déchets nucléaires. Différentes solutions sont envisagées : le stockage en surface, qui consiste à attendre après avoir correctement conditionné les déchets, l’enfouissement profond, à condition que le confinement des déchets soit assuré, ou la transmutation des déchets par réaction nucléaire. Les députés ont voté une loi qui exige des organismes publics (CEA, CNRS, ANDRA) de travailler sur ces trois axes de recherche, et rendez-vous leur est donné 15 années plus tard. Voici l’exemple qu’il faut suivre du bon rapport entre élus et scientifiques. Les élus qui doivent prendre des décisions difficiles interrogent alors les scientifiques, leur demandent de travailler sur des domaines qui paraissent encore trop mal connus. Cet exemple d’interaction entre le monde scientifique et le monde politique aurait pu être suivi dans de nombreux cas.
La question de l’énergie sera le grand débat du 21ème siècle. L’énergie consommée dans le monde est actuellement pour 80% d’origine fossile carbonée : gaz, pétrole et charbon. Les réserves de pétrole d’abord et de gaz ensuite s’épuisent faisant exploser le prix de ces combustibles. Certains proposent de sortir du nucléaire, ils proposent même un grand débat ouvert aux seuls antinucléaires. Dans ces conditions le débat est inutile et les conclusions sont connues d’avance.
Nous sommes favorables à un débat sur l’énergie : toutes les formes d’énergie, économies d’énergie incluses, sans exclure personne. Il faut comprendre le mixte énergétique dont l’humanité pourra disposer et donner à espérer aux jeunes et aux générations à venir.
]]>
Japon: au-delà des polémiques, assurer la protection des populations2011-03-18T10:40:00+01:00https://www.mrc-france.org/Japon-au-dela-des-polemiques-assurer-la-protection-des-populations_a227.html2011-03-17T15:13:00+01:00MRC
Un tremblement de terre d’une amplitude exceptionnelle (d'une magnitude supérieure à 9), un tsunami gigantesque puis différentes répliques ont touché le Japon depuis le vendredi 11 mars. Cette catastrophe d’une gravité extrême dont l’estimation est de plus de 10 000 morts, a entrainé le déplacement de plusieurs centaines de milliers d’habitants et détruit de nombreuses habitations et installations industrielles. Les conséquences humaines, sociales, économiques, environnementales et écologiques seront désastreuses. Le Japon se trouve ou va se trouver avec des difficultés d’approvisionnement en alimentation, en eau et en électricité. La destruction des raffineries et des usines chimiques a provoqué la dispersion du pétrole et de produits chimiques qui vont polluer les eaux dans les sols côtiers du Japon. Les dégâts sont d’ores et déjà estimés à plus de 130 Milliards d’€ et le premier ministre du japon a comparé cette catastrophe à celle que le Japon avait vécu à l’issue de la dernière guerre mondiale. Les conséquences économiques pour le Japon seront extrêmement graves et les répercussions économiques se feront sentir dans le monde entier.
Cette catastrophe déjà exceptionnelle s’est doublée de graves accidents nucléaires dont la cause principale est le tsunami qui a endommagé les systèmes de refroidissements. Ces accidents ont fait fondre partiellement ou même peut-être totalement le cœur de certains réacteurs de la centrale de Fukushima qui en compte six.
Le Mouvement Républicain et Citoyen tient à exprimer son émotion face à ces événements qui frappent la population japonaise et son admiration pour l’énergie mise par le peuple japonais pour remédier aux conséquences de ces événements. La priorité de l’heure est d’apporter notre appui aux Japonais.
La situation du nucléaire en France est différente de celle du Japon. L’absence de risque de tsunami, la technologie utilisée en France (PWR (Pressurized Water Reactor)) qui est différente de celle utilisée au Japon (BWR (Boiling Water Reactor)), l’EPR doublement sécurisé, enfin le caractère public de la filière nucléaire française offrent des garanties de sécurité supérieures à celle des filières commerciales.
La priorité du moment est de porter secours au peuple japonais. Si l’émotion est légitime face aux conséquences de cette catastrophe dont l’origine est naturelle, il appartient aux responsables politiques de raison garder, dans ces moments tragiques pour le Japon. Surfant sur la catastrophe japonaise, les partis et associations de « l’écologie politique » demandent l’ouverture d’un « grand débat » qui à leurs yeux ne serait curieusement ouvert qu’aux anti-nucléaires. C’est une exploitation politicienne de la catastrophe sismique japonaise et de ses conséquences, qui joue sur la peur. Ce qui est urgent, c’est de tirer toutes les leçons de cet accident pour la sécurité des centrales nucléaires à travers le monde et notamment en France, en vérifiant la sécurité de nos centrales, et en diffusant l’information tant publique qu’indépendante, qui est nécessaire.
]]>
Les vrais causes de l’augmentation de l’électricité2010-10-29T17:03:00+02:00https://www.mrc-france.org/Les-vrais-causes-de-l-augmentation-de-l-electricite_a203.html2010-10-29T16:58:00+02:00MRC
Plus de 95 % de l’électricité produite en France est réalisée à partir du nucléaire et de l’hydraulique. Ces 2 modes de production demandent des investissements importants et en compensation des frais de fonctionnement faibles. Ces investissements sont peu compatibles avec une économie capitaliste financiarisée. Le coût de l’Uranium, matière première de la filière nucléaire, ne représente que 5 % du coût de production du kilowattheure électrique, aussi les augmentations constatées de ce minerai ont des conséquences marginales sur le coût de production de l’énergie électrique. Alors, dans ces conditions, pourquoi EDF demande à l’Etat, son actionnaire majoritaire, l’autorisation d’augmenter le prix du kilowattheure?
Une première raison est la loi NOME (Nouvelle Organisation du Marché de l’Electricité), loi votée cette année, qui impose à EDF de céder un quart de sa production nucléaire aux fournisseurs d’électricité alternatifs à un coût très faible environ 40 € le Mégawatheure (le prix de vente par EDF aux consommateurs est de l’ordre 80 € le MWh). La seconde raison est liée aux obligations d’EDF contrainte de respecter le rachat de l’électricité renouvelable. En effet le producteur national d’électricité est obligé de racheter l’électricité produite par les éoliennes à 82 € le MWh et celle produite par le photovoltaïque intégré au bâti à 580 € le MWh. D’un coté on prive l’entreprise nationale de ressources et de l’autre on lui impose des dépenses supplémentaires. Il est donc indispensable qu’EDF demande aux consommateurs de payer plus cher leur électricité pour compenser le manque à gagner imposé par le gouvernement. C’est la conséquence du Grenelle de l’environnement qui, en acceptant le 3 fois 20, impose à la France de développer les énergies renouvelables alors qu’imposer seulement la diminution des rejets de gaz à effet de serre serait plus efficace et moins coûteuse pour le consommateur français d’électricité.
Le MRC propose, pour traverser la transition énergétique à venir, trois voies principales : les économies d’énergie, le développement du nucléaire et celui des énergies renouvelables. Mais pour ces dernières, comme pour les autres, surement pas à n’importe quel prix. La technologie du photovoltaïque est actuellement loin d’être totalement mature, il est donc indispensable de développer la recherche dans ce domaine et de favoriser l’émergence d’une industrie nationale. Il faut arrêter de gaspiller de l’argent public en installant des panneaux photovoltaïques subventionnées qui seront très rapidement obsolètes. De ce fait, l’installation de panneaux photovoltaïques de meilleur rendement et au coût réduit contribuera à développer notre industrie.
]]>