Communiqué de Jean-Luc Laurent, président du MRC et député du Val-de-Marne, jeudi 19 novembre 2015.


J'ai voté sans hésiter le projet de loi prolongeant l’état d’urgence pour trois mois. Comme l’a si bien rappelé le Ministre de l’Intérieur hier: « L’état d’urgence n’est pas le contraire de l’Etat de droit, il en est, quand la situation l’exige, le bouclier ». Après son adoption définitive par le Parlement, l’état d’urgence décrété par le Gouvernement samedi à minuit sera prolongé pour trois mois jusqu’au 28 février.

L’état d’urgence permet de renforcer exceptionnellement et pour une courte durée les pouvoirs de police administrative (perquisitions, assignations à résidence, interdictions de manifestations et de groupes…). Le texte de 1955 a été adapté sur certains points aux réalités contemporaines et mis en cohérence avec notre droit. Renforcer le pouvoir administratif comporte toujours un risque d’arbitraire dont il faut protéger les citoyens en prévoyant des voies de recours. Renforcer l’autorité et la capacité d’action de l’Etat ne doit pas nous conduire à faire n’importe quoi.

Le Gouvernement s'est montré ouvert aux propositions des députés, sans céder à la surenchère sécuritaire de certains. Le texte est donc amélioré par plusieurs dispositions telles que le contrôle par le Parlement, le blocage de certains sites internet ou l'extension à 12h de l'assignation résidence. Malgré un délai d'examen extrêmement court, un débat constructif a eu lieu et fait honneur au Parlement.

L’état d’urgence est provisoire, il ne doit pas être permanent sinon à devenir un état d’exception. Sauf à connaître de nouvelles attaques massives, il ne faudra pas le renouveler dans trois mois. Pour la suite, et face à des menaces durables, il faut s’interroger sur la manière dont une démocratie peut lutter sans perdre son âme et peut aussi se mobiliser face au djihadisme. L’Etat doit la sécurité aux Français : personnels, équipements, doctrine d’emploi et moyens juridiques devront être au rendez-vous.

Communiqué de Jean-Luc Laurent, président du MRC et député du Val-de-Marne, mardi 18 novembre 2015.


Les députés du Mouvement Républicain et Citoyen ont voté en première lecture le projet de budget pour l’année 2016.

Le vote du budget est un acte politique d’appartenance à la majorité qui ne préjuge pas de l’appréciation portée sur le contenu de ce budget ni sur la trajectoire arrêtée dans le cadre disciplinaire européen.

Ce dernier budget plein marque l’abandon de la course aux 3% de déficit public. Le pire a été évité, mais le quinquennat a été plombé lorsqu’à l'été 2012, François Hollande a renoncé à un engagement central : la réorientation de la construction européenne. Avec une stratégie plus volontariste de renégociation du traité européen TSCG, la France aurait pu prendre la tête d’une révolte contre l’Europe de la récession et des disciplines budgétaires idéologiques.

Le Président de la République a annoncé hier qu’il soustrairait son Pacte de Sécurité aux disciplines budgétaires du Pacte de Stabilité. Nous saluons ce tournant. Comme nous le disions dès janvier, la France ne pourra pas faire face aux défis du terrorisme et de la cohésion nationale avec un Etat affaibli tant dans ses fonctions régaliennes que sociales. Une résolution européenne adoptée à l’initiative des députés MRC avait d’ailleurs proposé d’exclure les dépenses de défense du calcul du déficit. Le Président de la République veut aller plus loin, nous le soutiendrons.

Communiqué de Jean-Luc Laurent, président du MRC et député du Val-de-Marne, lundi 16 novembre 2015.


Depuis janvier 2015, la France vit au rythme d’un attentat par trimestre. Cette offensive contre notre pays a culminé lors des massacres du 13 novembre dont le bilan est terrifiant.

Devant les députés et les sénateurs réunis en Congrès, et devant le pays tout entier, le Président de la République a annoncé des mesures fortes et attendues pour rendre plus efficaces la lutte contre Daech ainsi que la protection de notre territoire et de nos concitoyens. Pour sortir de la spirale de l’échec, le Pacte de sécurité annoncé par le Président de la République s’affranchit des contraintes comptables de la gouvernance budgétaire européenne. Enfin !

Moyens humains et matériels, cadres législatif et constitutionnel nouveaux : les propositions du Président de la République doivent être saluées. Malgré la contrainte de temps, la vigilance s’imposera tout de même sur la conformité des mesures avec le respect des libertés publiques. Comme l’a déclaré François Hollande, la France doit rester elle-même dans ce combat qui ne fait que commencer.

La mobilisation des réserves militaires pour parvenir à une véritable « garde nationale » est une proposition très intéressante qui mériterait d’être prolongée avec le rétablissement d’un véritable service national. Nous regrettons qu’une réflexion sur la viabilité de l’opération Sentinelle et son inévitable évolution au regard du nouveau contexte des attentats du 13 novembre n’ait pas été évoquée par le Président de la République.

Dans le dossier syrien, le Président de la République semble amorcer un virage dont il faudra vérifier la réalité. Le régime syrien est un allié indispensable si nous voulons venir à bout de la menace Daech.

Actualités

I Publié le Samedi 14 Novembre 2015 par

Mots-clés : république terrorisme

Communiqué de Jean-Luc Laurent, président du MRC et député du Val-de-Marne, samedi 15 novembre 2015.


Frappée en novembre comme elle l’a été en janvier, la France est à nouveau en deuil. Dans une situation que chacun sait dangereuse, cette année 2015 marque pour notre pays un tournant historique.

Aucun mot ne peut donner la juste mesure de l'effroi dont nous sommes saisis face au bilan, toujours provisoire, des attaques. Après les attentats ciblés de janvier, les terroristes ont cherché cette fois à faire un grand nombre de victimes.

Avec cette tuerie de masse, nos assaillants ont voulu abattre Paris, ville de liberté, et la France tout entière. Nous ne nous laisserons pas impressionner.

Le temps est aujourd'hui au recueillement, au deuil et à la colère.

Nous adressons nos condoléances aux victimes, à leurs familles, à leurs proches. Nous exprimons notre plus profonde gratitude à l'égard de nos forces de l'ordre et aux secours, dont la rapidité, la mobilisation et le professionnalisme ont, une nouvelle fois, été exceptionnels.

La gravité historique de ces attentats nous engage tous à être à la hauteur du moment. Nous saluons la réaction du Président de la République. La déclaration de l'état d'urgence sur l'ensemble du territoire, la fermeture des frontières, le deuil national de 3 jours, sont toutes des mesures pleinement justifiées par la situation exceptionnelle à laquelle nous sommes confrontés. Il conviendra aussi demain de s'interroger sur les circonstances qui ont rendu possible une attaque d'une telle ampleur.

Nous devons faire preuve de sang froid et résister à la terreur. La France a été visée par les terroristes parce qu'elle est la France. Si nos valeurs font de nous une cible, elles constituent d'abord et surtout une fierté. Les Français savent faire face. La France doit intensifier sa lutte contre l’Etat Islamique pour l'éradiquer, et privilégier l’efficacité et le réalisme pour y parvenir.

Par Jean-Luc Laurent, président du MRC et député du Val-de-Marne, vendredi 13 novembre 2015.


Les 6 et 13 décembre, les Français éliront leurs nouveaux conseils régionaux. Chaque élection locale est devenue une élection intermédiaire, une occasion de juger majorité et opposition, partis établis et outsiders. Les citoyens choisissent en conscience les raisons de leur vote ou de leur abstention. Ces régionales, dernières élections du quinquennat, à moins de 18 mois de l’élection présidentielle, n’échappe pas à la règle et jusqu’à présent les régions sont absentes des régionales.

Trente ans après les premières lois de décentralisations, les collectivités locales vivent au rythme du réformisme permanent, chaque année les lois s’enchainent, l’une défaisant souvent l’autre, pour créer une mécanique institutionnelle incompréhensible. On agrandit le territoire des régions, mais on mise tout sur les métropoles. On dévitalise les départements tout en faisant mine d’être préoccupé d’aménagement du territoire et du décrochage de la France périurbaine et périphérique. On sacrifie la commune dans des ensembles intercommunaux où la technocratie prend trop souvent le pas sur le politique. Les maires et l’ensemble des élus locaux mériteraient un moratoire sur le réformisme permanent pour pouvoir stabiliser politiques et finances locales.

Pour les régions, la majorité a voté deux mesures majeures : le monopole de la compétence économique et la fusion de nombreuses régions. Je n’étais favorable ni à l’une ni à l’autre. La fusion crée du désordre alors que la question de la taille dite « européenne » n’était pas du tout fondamentale. Ces fusions d’apparences régionalistes affaiblissent les régions. Sur les compétences clefs de l’aménagement du territoire et du développement économique, on laisse s’affirmer les métropoles contre les régions. En suivant cette pente, et avec le recul de l’Etat local, il n’y aura bientôt plus aucune politique d’aménagement du territoire pour équilibrer centres dynamiques et périphéries décrochées.

Catalogne, Ecosse, Flandre…beaucoup de nos voisins font face à de graves risques de sécession de régions périphériques. Ce risque est heureusement faible en France, mais ça n’est pas parce qu’il est faible aujourd’hui qu’il faut l’alimenter par des initiatives institutionnelles hasardeuses. La ratification de la Charte des Langues régionales serait une lourde faute. Généraliser la collectivité unique, comme on le fait en Corse, ou comme certains défendent « une Assemblée de Bretagne » constituerait une autre faute. Etat le plus centralisé d’Europe, plus encore que la France, la Grande Bretagne paie aujourd’hui les erreurs des travaillistes après 1997: la dévolution écossaise n’a pas calmé l’indépendantisme mais l’a alimenté. La France est une République unitaire, les provinces d’Ancien Régime n’ont pas vocation à être ressuscitées. Ne faisons pas les mêmes erreurs.


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