Mercredi 3 Avril 2013

Un homme, une cause, l'affaire Cahuzac




Un homme, un ministre, Jérome CAHUZAC, s’est mal comporté, a menti, a trahi. Il n’est pas le seul, on en rencontre à travers toute l’histoire, dans tous les partis. Les fautes commises relèvent d’une volonté de pouvoir ou d’enrichissement personnel. Dans le cas présent, le comportement de monsieur CAHUZAC est très curieux : dès lors qu’une possible affaire de compte caché était mise sur la place publique, lui savait qu’elle était authentique. Ses dénégations répétées seraient bientôt éventées et le déjugeraient définitivement. Quelles sont les raisons de sa conduite ? Mystère de l’âme et de l’esprit humains.

Le déroulement de cette affaire suscite trois autres réflexions. Est-ce une affaire d’état, autrement dit, les plus hautes autorités connaissaient-elles la vérité avant les aveux ? C’est peu vraisemblable. Monsieur CAHUZAC a juré que l’information était fausse et, faute de polices et de justice parallèles comme en d’autres temps, le gouvernement et le Président ne pouvaient considérer que la présumée innocence du futur coupable. Pouvait-on considérer les faits comme établis dès la publication de la première alerte comme l’affirme le directeur de Mediapart ? Ce serait admettre que tout ce qui est écrit dans la presse est non seulement vrai, mais fait aussi office de jugement. Les rumeurs non fondées et les fausses informations pullulent dans l’histoire ancienne et récente. Une révélation attire l’attention, mais n’a aucune valeur établie tant que la justice ne s’est pas prononcée ou que le présumé coupable n’est pas passé aux aveux. Comme la justice, la presse doit être libre mais, en démocratie, ces deux pouvoirs ne sauraient être confondus. Plus important peut-être est le curriculum vitae de monsieur CAHUZAC. Ce chirurgien de qualité professionnelle reconnue a, comme beaucoup d’autres semble t-il, associé activités publiques et privées lucratives au cours de sa carrière. N’y a-t-il pas là des conflits d’intérêts largement répandus et une certaine légèreté à laisser monter ou se maintenir de tels personnages dans la hiérarchie politique ?

Si cette affaire n’est qu’une dérive personnelle et non une affaire d’état, elle justifie de prendre en compte les problèmes de fond qu’elle pose une nouvelle fois , en particulier renforcer l’indépendance de la justice, bannir les conflits d’intérêts, supprimer, enfin, les paradis fiscaux dont certains sont géographiquement très proches. Les mesures proposées par le Président de la République et par le premier ministre nous paraissent aller dans le bon sens, espérons qu’elles deviendront effectives pour le bien de la République et des citoyens. G.R.


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