Vendredi 22 Mars 2013

Nicolas Sarkozy mis en examen, un coup dur pour la démocratie




Coup de théâtre ou coup de marteau, le courage du réputé sévère juge Gentil est à coup sûr remarquable. De nouveaux éléments sont venus modifier son opinion, des éléments assez significatifs pour mettre l'ex-chef de l'Etat en examen, nul ne doute qu'une telle décision soit difficile à prendre. Jusque là, nous nous garderons bien évidemment de tout commentaire sur cette décision souveraine et gardons bien à l'esprit la présomption d'innocence, qui ne manque pas s'appliquer pour Nicolas Sarkozy. Il reste cependant que cet évènement majeur de la vie politique française soulève deux questions.

En premier lieu, quelle est la perception d'une telle décision sur l'opinion qu'ont les Français de leurs dirigeants? On entend déjà les "tous pourris, ou presque" de certains, résonner autant que les soupirs navrés et déconcertés d'autres. Succédant immédiatement à la démission du ministre du budget, bien que présumé innocent lui-aussi, il est difficilement possible de se féliciter de ce nouveau coup bas porté à une République dont l'irréprochabilité est décidément trop souvent malmenée.

Que penser ensuite des réactions des dirigeants politiques, qui certainement encore émoussés par le coup porté à leur champion, viennent nous expliquer qu'il s'agirait ici d'une manipulation du pouvoir et de la justice? Ces accusations moins étayées que fantasmées sont graves : pour le juge Gentil qui pourrait les recevoir comme diffamatoires; et pour le pouvoir à qui l'on prête sans fondements, l'orchestration d'un complot de la pire espèce et qui de ce fait, pourrait tout autant se plaindre d'être victime de diffamation. Il convient par ailleurs de noter que si complot il y avait, il n'est pas certain que le crime profite plus au pouvoir qu'à ceux-là mêmes qui crient à l'invraisemblance.

Décidément, dans une période où la défiance s'installe, où le manque de compréhension entre un peuple et ses représentants ne va que croissant, où les appétits individuels ont un champ d'action ouvert à la dimension du marché, on ne peut que regretter ce nouveau coup de crayon sur le contrat de confiance entre ces deux parties de plus en plus séparées. Espérons simplement, que ce ne soit pas le coup de trop. C.N.


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