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Publié le Vendredi 21 Mai 2010 par MRC

Pas de financement durable des retraites sans une économie en croissance et une réindustrialisation



En posant la question du financement des retraites, le gouvernement cherche à fermer le débat en acceptant d’en diminuer le montant.


Au contraire, c’est d’abord en sortant de la politique d’austérité générale qui gagne l’Europe et en activant la croissance par une politique industrielle, de recherche et de formation, seule de nature à augmenter le nombre d’emplois et donc de cotisants – soit en engageant une action concertée et coopérative de la zone euro soit en sortant de la zone euro pour défendre nos intérêts propres – que seront notamment trouvés les moyens de financer les retraites de demain.

L’augmentation de l’âge de départ en retraite n’a aucun sens quand on sait que plus de la moitié des personnes de 57 à 60 ans ne travaillent plus et que les jeunes de 20 à 30 ans galèrent pour entrer sur la marché du travail. Ce qui est prioritaire, c’est de donner à chacun la possibilité réelle de cotiser pour une carrière complète.

La spéculation financière effrénée qui est à l’origine de la crise économique actuelle conduit à deux priorités pour la réforme des retraites :

- les régimes de base doivent être confortés comme régimes par répartition qui fondent les retraites sur la confiance dans l’avenir et la cohésion sociale, c’est-à-dire sur l’exigence républicaine, en conduisant les cotisants d’aujourd’hui à financer les retraites d’aujourd’hui et à refuser d’augmenter la part de capitalisation, qui ne ferait qu’alimenter la spéculation financière ;

- l’assiette des revenus faisant l’objet de cotisation doit être franchement élargie aux revenus de la sphère financière : taxation sur les placements off shore par les banques et firmes françaises, prélèvement sociaux sur les bonus et les stock options, augmentation du forfait social de l’intéressement et de la participation, CSG sur les revenus du capital encore exonérés.

Le droit à la retraite doit être lié à l’espérance de vie. Les négociations sur les travaux pénibles, infructueuses depuis des années, doivent conduire à des décisions. La durée nécessaire de cotisation pour une retraite pleine doit être clairement liée à l’espérance de vie des grandes catégories sociales et professionnelles. Toute mesure indistincte d’augmentation du nombre d’années de cotisations nécessaire pour une retraite pleine conduirait à une aggravation des inégalités et à une explosion du nombre des petites pensions. Il est en outre nécessaire de prévoir un mécanisme de relèvement des petites pensions sur la longue durée.

L’avenir des retraites est une question de confiance : Seul un système juste trouvera les moyens de son financement. Ces moyens dépendent avant tout du retour à la croissance, qui serait fortement entravé par la multiplication en Europe des politiques d’austérité. C’est au contraire par la volonté du pays de retrouver son dynamisme industriel et sa capacité de créer des emplois que seront dégagés les moyens d’assurer l’avenir de nos retraites.

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Président du MRC
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