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Publié le Jeudi 29 Novembre 2012

Bisphénol A: Nous avons choisi d’agir de manière raisonnable, tant pour les industriels que pour la santé publique



Résumé de l'ntervention à l'Assemblée nationale de Christian Hutin, Député du Nord, Vice-président de la Commission des Affaires sociales, lors du débat sur la proposition de loi "conditionnements à vocation alimentaire contenant du bisphénol A"


Bisphénol A: Nous avons choisi d’agir de manière raisonnable, tant pour les industriels que pour la santé publique
Il a fallu attendre 1998 pour que sortent les premières études valables sur le bisphénol A. Depuis, elles se multiplient, prouvant que le bisphénol A est cancérogène, mutagène, et reprotoxique. Il n(y a plus de déni sur ce point aujourd'hui. Les consommateurs ont compris qu’il y avait un risque, et les industriels les moins convaincus le comprendront à leur tour, ne serait-ce que pour commercialiser leurs produits. La question des substituts au bisphénol A a beaucoup progressée. Il existe d’ores et déjà, nous dit l’ANSES, soixante-treize substituants pouvant être utilisés pour les récipients, les ustensiles de cuisine ou encore les emballages en carton.

S’il existe des process industriels efficaces, il serait ridicule de nier que des difficultés demeurent, et certains de nos industriels demandent du temps : le conditionnement de certaines denrées solides, liquides ou acides, ainsi que la résistance à la chaleur posent encore des problèmes. Quant à la question de l’exportation, il me semble difficile d’interdire une substance sur notre territoire mais en autoriser l’exportation. C’est un problème d’éthique et de morale. Les députés français ne peuvent protéger leur population tout en autorisant l’empoisonnement des autres. Reste que l’exportation est un réel enjeu, a fortiori quand elle concerne entre 30 et 40 % de la production, comme c’est le cas sur le littoral dunkerquois.

Mais inversons le raisonnement et admettons que nous tirerons un bénéfice d’avoir été précurseurs en la matière. Si nos entreprises sont en mesure de fabriquer et d’exporter des produits sans bisphénol, cela leur conférera un avantage compétitif indéniable, ce qui aura un impact positif pour l’emploi.

En revanche il faut laisser le temps aux uns et aux autres de s'adapter à cette nouvelle donne économique, sanitaire et sociale. Car les perspectives de développement et de recherche sont immenses. La France tient, avec la fabrication de substituts à partir de la biomasse, une nouvelle filière d’excellence : avec les écorces, les aiguilles de pin, les tiges de maïs, les pépins de raisin, le tanin, pour la fabrication de nos futures boites de conserve. Des brevets français ont été déposés, reste à lancer les process industriels. Il y a là une filière industrielle en devenir.

Nous avons choisi d’agir, de manière raisonnable, tant pour les industriels, qui vont pouvoir s’adapter, que pour la santé publique, que nous protégeons.

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