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I Publié le Jeudi 15 Octobre 2009 par MRC

Mots-clés : éducation

Au delà des objectifs louables affichés, échanger assiduité aux cours contre récompense sonnante et trébuchante est un renoncement aux ambitions de l'Ecole républicaine. L'acquisition des connaissances n'a pas de prix : elle est promesse d'émancipation pour l'individu, de citoyenneté éclairée et de promotion sociale.

Le problème sérieux de l'absentéisme demande des réponses multiples, dépassant le seul corps éducatif. Il est urgent de s'y attaquer. Mais nous devons tenir bon sur l'essentiel : l'Argent n'est ni la meilleure mesure de la valeur d'un individu ni la meilleure récompense du mérite. Autrement dit, avoir sa Rollex à 50 ans n'est pas la mesure de la réussite d'une vie. Il est aussi grand temps de le rappeler.

Le MRC demande au gouvernement l'interruption immédiate des expérimentations en cours et la mise en place de solutions alternatives déjà en cours dans certains lycées (information des parents en temps réel, moyens pédagogiques utilisant les nouvelles technologies, etc.).

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I Publié le Jeudi 15 Octobre 2009 par MRC

Mots-clés : éducation

Par Michel Vignal, secrétaire national à l’Education. Le Mouvement Républicain et Citoyen juge très superficielles et à certains égards pernicieuses les propositions de réforme du lycée, proposées par Nicolas Sarkozy.


Le MRC, dont le président Jean-Pierre Chevènement a initié, comme Ministre, la démocratisation de l’accès au baccalauréat en 1985, est favorable depuis longtemps au maintien et au rééquilibrage des voies générales, technologiques et professionnelles. La revalorisation de la filière littéraire du bac général et le renforcement de l’enseignement des langues vont dans le bon sens, encore faudrait-il ne pas abandonner l’enseignement des langues anciennes (latin et grec) et donner les moyens réels pour le développement de cette orientation. Il serait également absurde de vouloir promouvoir la filière littéraire aux dépens de la filière scientifique. Il faut aussi encourager les vocations scientifiques insuffisamment nombreuses.

Si la revalorisation et la modernisation de la filière science et technologie industrielle envisagée est très souhaitable, on peut s’étonner que les problèmes de la voie professionnelle d’accès au baccalauréat, qui fut une création décisive de J.P. Chevènement en 1985, ne soient que très rapidement évoqués alors que les insuffisances sont aujourd’hui manifestes au niveau de l’orientation, du suivi des études, des sorties sans qualification et des moyens donnés aux établissements.

La question générale de l’orientation des lycéens est certes abordée, mais les moyens financiers et humains pour l’assurer ne sont pas envisagés. Le temps de l’orientation semble être pris en partie sur le temps scolaire qui a pourtant déjà diminué. Par ailleurs l’orientation est traitée sans référence au niveau des connaissances acquises par les élèves. A aucun moment n’est abordé concrètement l’objectif essentiel pour le MRC d’une revalorisation des niveaux d’exigence au baccalauréat et donc pendant les années d’études qui le précèdent.

Le dispositif dit « d’accompagnement personnalisé » de deux heures par semaine pour tous les lycéens, prépare en fait, comme pour l’école primaire, une régression puisque les moyens humains nécessaires ne sont pas prévus. Alors qu’existe déjà une aide individualisée pour les élèves en difficulté, ce dispositif devra fonctionner avec un nombre de professeurs qui se réduit d’année en année. C'est à une réduction, non affichée, des horaires des enseignements des différents savoirs disciplinaires à laquelle vont être soumis les établissements pour mettre en place ce dispositif. Déjà les services du Ministre préparent cette opération. C’est bien, d’une manière insidieuse et progressive, le « lycée light » qui se met en place. Il soulèvera des résistances légitimes.

On le voit, la suppression massive des postes de professeurs ne favorisera pas l’application de cet ensemble de mesures. En outre, en amont, l’absence de réforme du collège dont les difficultés s’accroissent, et la régression organisée à l’école primaire avec la suppression du samedi matin et la réduction des horaires enseignés, contribueront à rendre impossible le redressement de l’école républicaine que le MRC appelle de ses vœux. Les conditions d’étude des élèves et de travail des professeurs vont continuer à se détériorer.

Enfin, les difficiles questions de l’amélioration des résultats scolaires des enfants des milieux populaires et des inégalités croissantes dans la qualité des lycées ne sont pas réellement traitées. Il est vrai que la logique de l’autonomie des établissements, et donc celle de la concurrence, de la primauté de l’individu-consommateur et du marché scolaire marquent les choix de Nicolas Sarkozy. Les lycées ghettos continueront d’exister, d’autant que les mesures prises de suppression de la carte scolaire y contribuent largement malgré les promesses.

Un projet ambitieux serait nécessaire pour permettre à tous les lycéens quelles que soient leurs origines sociales ou géographiques d’élever leur niveau de connaissances, de maîtriser des acquis solides et ainsi d’aller jusqu’au bout de leur possibilités. Un effort impérieux pour la qualité des études est un objectif essentiel pour réussir la démocratisation du lycée. Il faut allier effort quantitatif et exigence de qualité.

Le MRC agira pour que le lycée retrouve partout qualité et exigence afin de préparer un baccalauréat qui doit rester un examen national anonyme d’un niveau suffisamment exigeant. Toutes les disciplines scolaires actuellement enseignées doivent y garder leur place car elles sont constitutives de cette culture générale qui doit être commune à tous les élèves afin de leur offrir les meilleures chances de réussite à l’université ou dans la vie professionnelle et les bases formatrices de la citoyenneté.

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I Publié le Samedi 10 Octobre 2009 par MRC


Par Michel Sorin, Secrétaire national du MRC à l’agriculture.


Les situations de crise se multiplient dans les productions agricoles. Les prix s’effondrent. Selon l’INSEE, en juillet 2009, l’indice général des prix des produits agricoles a baissé de 15,6% en un an. C’est une moyenne qui cache de grandes différences, liées à la volatilité des cours. Pour le lait, la baisse est de 24,4%. Pour les fruits (-34%) et les légumes (-19%), ce n’est pas mieux et, pour les porcs (-8%), c’était déjà mauvais il y a un an. Les prix des céréales sont en baisse, la production étant en augmentation cette année. Ce sont donc presque toutes les productions qui sont touchées par la baisse des prix. Même si les rendements compenseront, le revenu agricole 2009 sera probablement médiocre. Les aides publiques européennes montreront leur justification, même si elles sont distribuées selon des critères qu’il faudrait corriger.

L’union européenne a choisi de faire jouer la concurrence et d’aller vers la suppression des mesures de régulation des marchés.
- Les producteurs français de fruits et légumes sont en concurrence avec leurs collègues européens, dont les législations sociales du travail et leurs modalités d’application sont moins favorables aux salariés qu’en France (par exemple, l’Allemagne, sans salaire minimum dans l’agroalimentaire).
- Les producteurs de porcs sont placés dans un environnement européen libéral qui laisse se développer des usines de fabrication de porcs à base de capitaux extérieurs à l’agriculture dans certains pays (la concurrence entre bassins de production est sauvage).
- La dérégulation est à l’œuvre aussi dans la filière laitière, qui bénéficie du système des quotas depuis 1984, mais les gouvernements ont décidé de les supprimer à partir de 2015 et, en attendant, d’accroître la production autorisée de 1% par an, au moment où la surproduction fait baisser les prix.

Plus encore, la politique d’achat des surplus agricoles va être totalement dévoyée. En destinant ces surplus à une remise sur le marché lors d’une meilleure conjoncture, la commission européenne respecte certes le dogme libéral. Elle va surtout interdire à jamais un retour des agriculteurs à des prix décents en pesant sur les prix.

Les producteurs de lait ont été les premiers à réagir en organisant la grève des livraisons aux industriels laitiers, au niveau européen, afin d’obtenir des pouvoirs publics une réorientation de la politique agricole européenne conduisant à des prix suffisamment rémunérateurs (régulation souple de l’offre en fonction du marché). A plus long terme, leur objectif est de maintenir, durablement, une bonne couverture géographique de la production et de l’industrie laitières en Europe.

Ils ont obtenu satisfaction seulement sur un point : les 27 ministres de l’agriculture, réunis à Bruxelles le 5 octobre, ont décidé de demander à un groupe d’experts de proposer (pas avant juin 2010 !) un nouveau système de régulation des marchés laitiers. Mais rien en ce qui concerne les mesures concrètes pour faire remonter les prix du lait à la production.

La Commissaire européenne à l’agriculture, Mme Fischer Boel, est en fin de mandat. Elle est le symbole même de la politique de l’Union européenne de désengagement des pouvoirs publics du secteur agricole, qui a conduit à une extrême volatilité des prix et des revenus agricoles.

Il est de la responsabilité des Etats de proposer à ce poste une personnalité favorable à une politique européenne de régulation et de maîtrise de l’offre de produits agricoles en fonction de la demande.

L’intervention publique est indispensable pour arbitrer entre les intérêts des différents acteurs de la filière (producteurs, transformateurs, distributeurs, consommateurs). Depuis le début de la crise, les producteurs et les consommateurs ont été pénalisés par des prises de marges excessives, variables selon les produits, de la part des industriels et des centrales d’achat liées à la grande distribution.

La puissance publique doit aussi changer les règles de distribution. L’achat par la grande distribution, du litre de lait à 25ct quand le coût de production est supérieur à 30 ct est évidemment intolérable. Mais cet écart devient insupportable quand on considère le prix de vente au public à plus d’un euro.
La grande distribution ne peut avoir le droit de sacrifier les agriculteurs à l’augmentation de ses marges.

L’agriculture a des caractéristiques propres qui nécessitent un traitement particulier de ses producteurs, dont les produits sont essentiels à l’alimentation humaine.

Si le processus libéral initié par l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) devait se poursuivre et si les décisions prises en novembre 2008, à l’occasion du « bilan de santé de la PAC », étaient confirmées, on irait tout droit vers le démantèlement de la Politique Agricole Commune (PAC), ce qui est inacceptable. Il faut une réorientation de la PAC en lui fixant un objectif prioritaire : la sécurité alimentaire, ce qui implique de vérifier la nécessité des importations, comme le font les grands pays asiatiques.

Ce qui implique aussi la nécessité du maintien des moyens des services de l’Etat pour conduire une politique agricole digne de ce nom. En effet, au travers de la RGPP, on assiste à la destruction préjudiciable des services du ministère de l’agriculture (baisse des moyens de l’enseignement agricole, suppression des DDAF, des DDSV, concentration sur les régions).


Comme l’a proposé Jean-Pierre Chevènement lors du débat organisé, à sa demande, le 25 juin 2009 au Sénat, il faut revenir à des notions simples :

1- rechercher l’autosuffisance agricole à l’échelle des grandes régions du globe, le commerce agricole étant secondaire.
2- soutenir les revenus et orienter les productions par les marchés et par les prix, rompre avec le système des aides directes.
3- viser l’objectif de régulation, en faisant en sorte de ne pas trop s’éloigner des prix internationaux sur le long terme, et en tenant compte de multiples paramètres régionaux.
4- associer les producteurs aux mécanismes de régulation.

En bref, l’objectif est de trouver un bon équilibre entre le système interne à l’Europe et les relations avec les pays tiers, notamment africains. Les aides au stockage sont préférables pour adapter l’offre aux besoins de consommation. Les aides à l’exportation devront être diminuées, puis supprimées.

Il faut mettre en avant le concept d’une PAC renouvelée et viable, recherchant une certaine autosuffisance alimentaire, ne dépendant qu’à la marge des marchés et des prix mondiaux, afin d’éviter les trop grandes variations de prix et de revenus. Il s’agit d’organiser les relations commerciales dans le cadre de grands espaces agricoles, ce qui permettra de maintenir les paysanneries, en Europe et ailleurs.

La crise alimentaire de 2006-2008 a montré que l’équilibre alimentaire du monde était loin d’être assuré dans le long terme. La situation de l’Afrique est à cet égard particulièrement préoccupante. L’Europe, en raison de son histoire mais aussi de sa proximité géographique, a le devoir de s’en préoccuper si l’on veut éviter de grands mouvements migratoires. On ne peut confier cette mission aux seules lois du marché. L’Afrique est le prolongement naturel de l’Europe.

Notre continent a le droit de se protéger vis-à-vis des grands pays neufs qui n’ont pas les mêmes contraintes. L’Europe peut pourvoir pour l’essentiel à ses besoins alimentaires. Cet objectif d’une relative autosuffisance alimentaire ne nous coupera pas du marché mondial, mais le remettra à sa place qui ne saurait être la première. Car d’autres considérations économiques, sociales, sanitaires, environnementales, doivent primer.

D’une manière générale, il faut opposer au libre-échangisme doctrinaire le principe d’une concurrence équitable dans les échanges internationaux. Nous voyons les produits industriels fabriqués dans les pays à bas coût envahir nos marchés à des prix de dumping, qu’il s’agisse de dumping social, monétaire ou environnemental. La France et l’Europe seraient bien inspirées de ne pas poursuivre dans le domaine agricole le désarmement unilatéral auquel elles ont procédé en matière industrielle.

Nous ne voulons pas que notre agriculture disparaisse comme ont déjà disparu des pans entiers de notre industrie. Nous voulons une Europe qui protège et non une Europe ouverte et offerte, simple relais du libéralisme mondialisé.

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Voir aussi les actes de la table-ronde de la Fondation Res Publica "Quelle politique agricole, au défi de la crise alimentaire mondiale ?", tenue le 9 juin 2008 et du colloque "L'avenir de la politique agricole commune", tenu le 26 juin 2006.

Le Mouvement Républicain et Citoyen invite ses adhérents et sympathisans à assister à ce colloque prévu le samedi Samedi 10 octobre 2009 de 9h30 à 17h30 à l'Assemblée nationale, Salle Victor Hugo, 101, rue de l’Université, Paris.


Colloque de Gauche Avenir : "Laïcité 2010 : Renaissance de la République indivisible, laïque, démocratique et sociale"
Déroulement
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9 h. Accueil
9h30 Ouverture du colloque par Paul Quilès, animateur de Gauche Avenir
9h40 Valeur universelle de la laîcité
Intervenant: Henri Pena-Ruiz. Philosophe, Auteur notamment de "Dieu et Marianne,philosophie de la laïcité"
10h10 Sciences et laïcité
Intervenant : Guillaume Lecointre,Professeur au Museum d'Histoire Naturelle. Coauteur de "Intrusions spiritualistes et impostures intellectuelles en sciences"
10h30 Les atteintes à la laïcité de l'enseignement : un cas d'école
Intervenant : Eddy Kaldi, Enseignant-militant associatif
10h50 Echange avec les participants
Animateur : Michel Charzat. Conseiller de Paris ; ancien député
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14h20 Contre le communautarisme
Intervenant : Julien Landfried, porte-parole du Mouvement Républicain et Citoyen, auteur de "Contre le communautarisme" (Armand Colin, 2007)
14h40 Le retour du cléricalisme en France et dans l'Union Européenne
Intervenante: Vera Pegna, représentantede la Fédération Humaniste Européenne auprès de l'OSCE (organisation pour la sécurité et la coopération en Europe)
15h Exiger le retour à la loi du 9/12/1905 et son application
Intervenant: Xavier Henry, rédacteur en chef adjoint du mensuel "Parti-pris"

15h20 Echange avec les participants
Animateur : Ivan Levaï, Journaliste
16h50 Présentation du manifeste et conclusion du colloque
Marie-Noëlle Lienemann, animatrice de Gauche Avenir

Les inscriptions doivent être faites sur le site de Gauche Avenir

Mise à jour : les interventions des invités ci-dessus sont disponibles en ligne sur le site de Gauche Avenir.

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I Publié le Jeudi 1 Octobre 2009 par MRC

Mots-clés : éducation

Par Michel Vignal, secrétaire national à l’Education


La proposition de loi Carle, votée au Sénat puis à l’Assemblée nationale, prétend garantir la parité de financement entre les écoles élémentaires publiques et privées sous contrat d’association, lorsqu’elles accueillent des élèves scolarisés hors de la commune de résidence.

Le MRC attaché à la laïcité rappelle que cette parité n’a pas de fondement juridique : il n’y a pas en France égalité de financement entre l’enseignement public et l’enseignement privé. La Constitution affirme en effet que seul « l’enseignement public gratuit et laïc à tous les degrés est un devoir d’Etat ». Au nom de la liberté de l’enseignement, la loi Carle vise à déstabiliser l’enseignement élémentaire public et laïc.

La nouvelle loi obligera les communes de résidence à financer les frais de fonctionnement de la scolarité des élèves inscrits dans une école privée sous contrat d’association d’une autre commune,dans quatre situations concernant la commune de résidence (ou le regroupement pédagogique auquel cette commune appartient):
- l’absence de capacité de scolarisation des élèves,
- l’obligation professionnelle en cas d’absence de service de restauration ou de garderie d’enfant,
- l’inscription d’un frère ou d’une sœur dans une autre commune,
- des raisons médicales.

Le maire ne pourra mettre son véto à cette inscription, ni au paiement de cette contribution. En outre, les parents ne seront pas tenus, comme pour les inscriptions dans les écoles publiques, de justifier leur demande de dérogation devant le maire ou les élus de la commune de résidence. Ainsi, les écoles privées, à majorité confessionnelle, n’auront pas de difficulté à obtenir le financement recherché.

Au moment où le gouvernement fait progresser la disparition de la carte scolaire et supprime de nombreux postes, en particulier dans les écoles rurales, de ce fait menacées (déjà 12000 communes n’ont plus d’école), on voit que cette loi risque d’entrainer la fermeture de classes et d’écoles publiques, concurrencées par des établissements privés qui bénéficieront souvent de moyens financiers et humains plus importants pour l’ accueil, l’encadrement et l’accompagnement scolaires, susceptibles d’attirer les parents d’élèves. L’exode du public vers le privé sera facilité.

C’est, avec cette loi, une sorte de chèque éducation injuste en faveur des familles concernées : l’intérêt particulier tend à l’emporter sur l’intérêt général. L’institution publique, essentielle pour la formation de la citoyenneté, est une fois de plus affaiblie.


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Président du MRC
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