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I Publié le Vendredi 13 Juillet 2018 par Mouvement Républicain et Citoyen


Lettre ouverte à Emmanuel Macron, le 13 juillet 2018


"Résister à Donald Trump" : lettre ouverte à Emmanuel Macron

Monsieur le Président, Il y a un an, à l'occasion de la célébration du 14 juillet, vous receviez Donald Trump  sur les Champs-Elysées.
 

Suivant l’inspiration du Général de Gaulle, puis celle de François Mitterrand, vous avez annoncé voici 12 mois vouloir consacrer votre mandat au rétablissement de notre souveraineté. Ce qui, en matière de politique étrangère, signifiait de rendre à la France sa vocation, celle de défendre partout des intérêts qui la dépassent, ceux de la paix, du développement comme du respect du droit des peuples.

En recevant les présidents de Russie et des États Unis, puis par votre engagement au service des accords de Paris, vous avez laissé espérer alors à tous ceux qui aiment la France et veulent croire en son influence, une réorientation bienvenue de notre politique extérieure. Enfin, en répondant aux exigences économiques et sociales de la Commission européenne, vous avez voulu parier sur la possibilité d’une configuration nouvelle et sur la réconciliation des peuples du vieux continent avec un grand projet européen.

Douze mois plus tard, où en sommes-nous ? 
Force est de constater que vos promesses ont fait long feu.

 

Non seulement la relance de l’Europe est encalminée, mais l’inertie allemande n’a jamais été aussi forte. Alors que vous prétendiez obtenir de Berlin une vraie réforme de la zone euro en contrepartie de la rigueur budgétaire qui fragilise notre cohésion sociale et territoriale, la chancelière obnubilée par le dossier des réfugiés, n’a consenti que du bout des doigts à un budget de la zone euro sans que rien ne soit décidé de ce qui l’alimentera, et à quelle hauteur. Si l’on peut du coup vous reconnaître de la ténacité sur ce dossier, comment ne pas voir que votre stratégie n’a produit aucun résultat tangible, laissant l’Union dans l’état déplorable et dangereux que vous diagnostiquiez voici un an ?

Mais que penser des autres grands dossiers internationaux dont vous vous êtes saisis avec une détermination qui pouvait laisser croire que vous saviez ce que vous faisiez, et où vous conduisiez le pays ? 
Était-il utile de mimer une familière complicité avec le Président Trump, pour n’obtenir de lui au final que mépris et rebuffades ? 
Rien sur l’accord de Paris sur le climat pour lequel Washington affiche plus que jamais le plus profond mépris.
Rien sur les sanctions commerciales imposées à l’Europe au mépris des règles du multilatéralisme que vous avez certes vaillamment défendues au Congres ...mais pour un résultat purement rhétorique ! 
Moins que rien enfin sur l’Iran. L’Europe et la France se résignent à se désengager économiquement du pays sous la menace humiliante pour ses « alliés » du Président des États Unis.
On ne peut s’empêcher d’en conclure que vous avez sans doute surestimé votre capacité personnelle à faire bouger les lignes, et sous-estimé du même coup les réalités auxquelles la France est confrontée pour faire valoir son point de vue sur la scène internationale.

En 12 mois, la situation n’a donc fait qu’empirer ! Au risque d’affaiblir notre pays.
C’est pourquoi nous vous invitons à tirer rapidement les conséquences de ces échecs, non pour vous aligner sur les positions des bataillons d’occidentalistes qui n’imaginent plus notre avenir que dans le giron de l’Amérique, mais pour faire de la France la porte-parole d’un nouvel ordre international fondé non sur l’hégémonie d’un seul, mais sur la coopération de tous. Votre devoir est là !
Il consiste à prendre acte de la nouvelle donne qu’a révélée – plus qu’initiée, la politique du Président Trump.

Voilà des années que les États Unis s’éloignent de l’Europe et se soucient comme d’une guigne d’alliés qu’ils ne voient plus que comme des clients potentiels de leur industrie d’armement.
Non seulement l’OTAN ne garantit plus la sécurité de notre continent mais elle fait obstacle à l’émergence des nouvelles modalités qui pourraient l’assurer. 

Aussi à l’occasion de son prochain sommet, nous vous invitons à soulever cette question vitale pour mieux poser les jalons de la grande conférence de la paix et de la coopération en Europe qui devait fixer le cadre de nos relations futures avec la Russie. De même devriez-vous faire la preuve concrète de votre détermination, au-delà des discours, en proposant une relance du seul outil militaire autonome dont disposait l’Union, à savoir l’UEO, sacrifié sur l’autel de notre retour dans le commandement intégré.

Dans le même esprit “gaullo-mitterandien” dont vous vous réclamiez, nous vous enjoignons tout aussi bien de relever le gant que Washington vient de nous lancer au visage en reniant sa signature de l’accord nucléaire iranien, et plus encore en prétendant sanctionner nos banques et nos entreprises désireuses de poursuivre leurs investissements à Téhéran. Où sont passées les ambitions de faire de l’euro une monnaie d’échange international capable de concurrencer le dollar et contrecarrer l’hégémonie américaine ? Où sont les mesures de rétorsions qui seraient déclenchées si nos entreprises restant en Iran étaient pénalisées ? Comme cela est déjà arrivé à de multiples reprises depuis 1981, la France doit actualiser, ou à défaut adopter, une loi de blocage interdisant à nos établissements économiques et financiers de se soumettre aux injonctions d’un pays tiers. A défaut, que resterait-il de notre indépendance nationale si nous ne pouvons plus décider de notre politique étrangère ?

 
La France ne peut renoncer à défendre une vision multilatérale de l’avenir du Monde. Elle doit mettre toute son énergie à résister à l’œuvre destructrice de Trump, à entrainer ses partenaires européens et bien d’autres sur cette voie. Elle ne peut se dérober à cette responsabilité et renoncer à sa place singulière dans le concert des Nations.
 
Elle ne peut perdre son indépendance diplomatique et politique qui plus est dans une partie du monde, le Moyen-Orient, où notre présence a été constante. A cet égard, les déclarations de M. Le Maire, courbant l’échine sous l’injure, sont inacceptables et devraient être désavouées. 
Le problème est bien plus grave qu’une simple blessure d’orgueil. Ne rien faire, c’est laisser penser que la troïka formée par l’extrême droite américaine, la droite israélienne et la monarchie saoudienne peut désormais décider de l’avenir de la région. Cela reviendrait à donner à leurs leaders un blanc-seing pour la guerre et ouvrir la voie à de nouvelles et terrifiantes déstabilisations qui ne nous épargneraient pas.
La France doit donc changer d’attitude, parler d’une voix forte et agir en conséquence pour rallier tous ceux qui, dans le monde, souhaitent un équilibre plus juste et plus sûr. C’est ce que nous vous demandons. Alignée, la France n’est plus la France : elle perd la maîtrise de son destin. 
« Notre cher et vieux pays » ne peut trahir aujourd’hui l’héritage de générations ayant combattu pour la lui assurer. Il ne peut d’avantage renoncer au rôle particulier que lui confère son histoire, son statut international, et les valeurs qu’il incarne.
 

Bastien Faudot, porte-parole du MRC, conseiller départemental du Territoire de Belfort, 
Christian Hutin, député MRC du Nord,
Emmanuel Maurel, député européen PS,
Jean-Luc Laurent, président du MRC, ancien député-maire du Kremlin-Bicêtre,
Marie-Noëlle Lienemann, vice-présidente PS du Sénat,
Angèle Préville, sénatrice PS du Lot,
Sabine Van Heghe, sénatrice MRC du Pas de Calais.


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I Publié le Mardi 12 Juin 2018 par Mouvement Républicain et Citoyen


Intervention de Bastien Faudot, porte-parole du MRC, au colloque "gauche année 0", samedi 9 juin 2018


 
Chers amis,
 
Que nous arrive-t-il ?
 
Commençons par le commencement : il faut caractériser ce que nous avons devant nous.
 
En orchestrant la fusion des libéraux, E. Macron n’a pas seulement gagné l’élection présidentielle, il a perturbé l’ensemble du champ politique tel qu’il était organisé depuis des décennies.
 
Nous lui devons en réalité une fière chandelle, car il a débarrassé la gauche de la plupart de ses faussaires. En attirant à lui toutes celles et tous ceux qui, à droite ou à gauche, étaient de fait sur la même ligne depuis longtemps, il a permis de clarifier, de rendre lisible ce qui ne l’était plus. J’ai une pensée ici pour l’analyse de Rawi Abdellal, professeur à l’université de Harvard : sa thèse, c’est que la social-démocratie française a été l’acteur décisif de la dérégulation et de la libéralisation généralisée du commerce mondial. Il donne des noms : P. Lamy, Camdessus, Chavransky, qui étaient tous issus de la social-démocratie, qui étaient tous français et qui ont tous dirigé les grandes institutions de la mondialisation.
Donc, merci à Emmanuel Macron.
 
Aujourd’hui, le paysage politique est divisé en trois grands segments :
- La droite réactionnaire, identitaire et conservatrice : de la famille Le Pen au patron des Républicains. En choisissant de durcir la ligne de la droite, Wauquiez n’innove pas : cette pente existe depuis longtemps dans la droite française qui, si elle n’est évidemment pas fasciste par nature, est capable, dans des circonstances particulières, de déléguer à l’extrême droite le soin de prendre en charge notre destin : plutôt Hitler que le front populaire disait le camp conservateur en 36. Ce phénomène de glissement réapparait aujourd’hui à travers l’ensemble de notre continent.
- Le bloc central - à peine centriste. Je veux parler bien sûr du pôle libéral du président de la République. Il y a là aussi contrefaçon : le locataire de l’Elysée essaie de nous faire passer pour moderne des politiques qui ont plus de 40 ans d’âge. Il a prétendu incarner une rupture alors qu’il en est l’accomplissement. Il ne manquera pas d’être un jour confronté à cette contradiction.
- Enfin, il y a la « gauche ». Mais c’est une force singulièrement éparpillée. « Façon puzzle » disait Audiard. Entre, deux pôles : 
o d’un côté, un parti socialiste sorti K.O. du combat de 2017 comme un boxeur qui n’entend pas la sonnette de la fin du 1er round. La tentation qui existe, on la connaît : c’est de concentrer les critiques sur les carences du mandat de François Hollande. C’est une erreur, et même une faute : le problème vient de plus loin et il n’est d’ailleurs pas franco-français : toute la social-démocratie européenne est aujourd’hui menacée de disparition. Il n’y a plus de force motrice au plan électoral parce que les causes du compromis historique de la social-démocratie n’existent pour ainsi dire plus. 
o De l’autre côté, il y a les Insoumis qui assument une fonction tribunitienne de front du refus. La campagne de leur candidat a eu deux effets bénéfiques pour toute la gauche : 
D’abord il a réussi à faire turbuler le système là ou d’autres ont échoué. Il a fait bouger le curseur.
Le deuxième effet, c’est d’avoir maintenu, avec une style parfois tonitruant, la résistance sans ambiguïté face à Macron. 
o Entre ces deux pôles, il existe des familles en recomposition, ou en décomposition.
o Dans ce paysage, nous avons une mission, et c’est le sens politique de notre initiative : promouvoir l’impérieuse nécessité de l’union. Je veux le dire ici, sans subtilité aucune : ceux qui font la fine bouche, ceux qui jouent a pureté du combat, ceux qui entretiennent le sectarisme, ceux qui trient, qui filtrent, qui font des bûchers, qui excommunient, tous ceux là ne font qu’une seule chose : ils condamnent le peuple à une purge libérale de plusieurs décennies. Que restera-t-il ensuite de notre contrat social ? Que restera-t-il ? Une République sous-traitante des GAFFA ?
o Oui, l’idée est d’imposer la stratégie d’union de la gauche, parce que sinon, il n’y aura plus rien. Partout en Europe, partout dans le monde, les idées progressistes ou humanistes, sont en voie de dislocation. Nous ne voulons pas d’un champ politique réduit à la polarité entre libéraux et identitaires ! Car en réalité, le monde des premiers nourrit les seconds en son sein.
o A l’évidence, il ne s’agit pas non plus de célébrer la messe du rassemblement pour le rassemblement. Nous devrons trouver ensemble la recette d’un alliage solide, et non des alliances de circonstance. Mais à cet égard, je veux rappeler ici, notamment à Jean-Luc Mélenchon, que tous les conquis sociaux ont été le produit de majorités larges et de stratégies de rassemblement qu’il lui arrive de qualifier de « tambouille ». Alors je dirais ici simplement que si le Front Populaire, si le CNR, si le programme commun de 72, c’est de la tambouille, alors je dis : vive la tambouille ! Il ne faut pas que ce mot discrédite l’esprit de rassemblement. La tambouille, c’est un accord électoral dépourvu d’accord de fond et de convergence des analyses.
 
Nous sommes la gauche républicaine, antilibérale et écologique. Cela signifie avant tout que nous sommes de réformistes, oui, sans doute. Mais des réformistes conséquents. Je dis réformiste, parce que nous ne nous inscrivons pas dans une logique de grand soir. Je dis conséquent, parce qu’il ne s’agit pas, par accumulation de micro renoncements, qui finissent par constituer un immense reniement. 
 
Ce réformisme conséquent, réformisme lucide, réformisme conscient et déterminé que j’appelle de mes vœux doit se donner pour ambition d’être, dans un premier temps le point de rencontre de la gauche qui vient. Le lieu du débat, d’un débat exigeant et ouvert. Le lieu où l’on pourra construire une matrice idéologique qui pourra se mettre au service de la synthèse politique qui viendra avec l’union.
 
Mais il ne s’agit pas d’être un club de pensée, une société d’émulation comme on disait au 19è. Nous devons affirmer. Affirmer nos thèses et aller vers les citoyens.
 
 
Aller vers quels citoyens ?
Vers tous les citoyens bien sûr. Mais avec toutefois une priorité : la reconquête des classes populaires. Mais je souhaite qu’on s’entende : qu’appelle-t-on au juste les classes populaires ? Les citoyens modestes, ce n’est pas seulement une définition économique. Ce sont ceux qui n’ont pas le luxe de regarder au-delà du lendemain et qui n’ont pas ou peu d’espace pour eux – c’est le problème du logement, notamment. Ces classes populaires ont se sont détournées de la gauche depuis longtemps.
 
J’insiste sur ce point : la condition de survie politique des libéraux et de la droite réactionnaire, c’est une organisation sociale qui divise la communauté nationale, qui organise l’affrontement social entre ceux qui ont pourtant les mêmes itérêts.
 
Je vois notamment 2 lignes de fracture organisées par le système :
- La première fracture est économique, elle est essentiellement entretenue par le discours libéral: c’est l’affrontement entre les assistés et les assistants, entre ceux qui travaillent, produisent, cotisent et ceux qui vivent de la solidarité nationale, entre les deuxièmes de cordées et les derniers de cordées. On vit dans un monde où ceux qui gagnent 100.000 euros par mois, expliquent à ceux qui gagnent 3.000 euros par mois que le système échoue à cause de ceux qui perçoivent le RSA !
- La seconde fracture est géographique et sociale : l’affrontement organisé par la mécanique des identitaires entre les deux France périphériques : la périphérie lointaine des métropoles – le monde rural, la province, les petites villes, et la périphérie immédiate des métropoles – je veux parler des banlieues. Cet affrontement est un deuxième piège, fatal, pour la gauche puisqu’elle conduit à opposer les milieux populaires entre eux. 
 
Notre mission consiste à rassembler toutes celles et ceux qui sont les victimes objectives de la mondialisation financière et à combattre sans relâche ceux qui dressent des victimes contre d’autres victimes pour maintenir leur domination.
 
C’est à cette France-là que nous devons parler. Elle est orpheline, aujourd’hui dépourvue de perspective politique sérieuse, abandonnée au FN d’un côté ou aux intégristes de l’autre, abandonnée au dogme des libéraux qui consiste pour l’essentiel à culpabiliser ceux qui se lèvent pour gagner peu et ceux qui n’ont pas la chance de se lever.
 
 
 
La stratégie de l’union et l’objectif de reconquête des classes populaires supposent la définition d’un projet politique solide et sérieux, qui réponde aux grands défis du temps. Là est notre tâche.

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I Publié le Dimanche 10 Juin 2018 par Mouvement Républicain et Citoyen


Suite au colloque "Gauche Année 0" a été lancé un appel commun par les trois formations organisatrices : MRC, l'Union et l'Espoir et République et Socialisme.
Appel du 9 juin de nos "causes communes".

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I Publié le Jeudi 3 Mai 2018 par Mouvement Républicain et Citoyen


Conférence de Bruno Moschetto, secrétaire nationale en charge des questions économiques, le 03 mai 2018.


Dans le cadre du tour de France du MRC, Bruno Moschetto était à Limoges le 28 avril 2018 à l'invitation du MRC87
L’occasion pour le secrétaire national du MRC de faire le point sur la question des "Crises financières : 10 ans après - risques et solutions" 
 
Dès l'abord, Bruno MOSCHETTO rappelle que le soubassement des crises et de leurs solutions repose sur la politique économique. A ce propos il n'y a pas une politique économique de gauche et il n'y a pas une politique économique de droite . Il y a depuis trente ans une seule politique économique : c'est la politique de l'offre versus une politique de la demande conduite par les Etats de l' Union européenne sous la tutelle de Bruxelles et de Francfort. D'où la nécessité de dénoncer des mythes, porteurs de risques  et d’y apporter des solutions
 
 
1 – Les mythes à dénoncer 
 
Par la suite, il s'est efforcé de dénoncer deux mythes ou contre vérités portés par une pensée devenue unique. Tout d'abord celui de la possibilité pour un Etat, et tout particulièrement la France,de faire faillite, ainsi que l'avait proclamé urbi et orbi  en 2007 François Fillon, le Premier ministre de l’époque. En fait, une telle situation  est impossible. Certes sous deux réserves.
D'abord si l'Etat dont il s'agit est endetté dans sa propre monnaie. C'est le cas de la France puisque sa  dette de 2 000 milliards d'euros est intégralement libellée dans notre, monnaie: l'euro. Et, deuxième réserve, qu’il dispose d'une administration financière capable de lever l'impôt puisqu'en dernière analyse les contribuables résidents sont garants des dettes de  l'Etat. A cet égard, il faut rappeler que la détention de notre dette, à hauteur de plus de 50% par des non résidents ne change rien quant à sa nature. Si ces non résidents qui ont acheté notre dette parce qu'ils avaient  confiance dans le crédit de la France, décidaient de vendre leurs titres, ceux-ci seraient immédiatement rachetés par les résidents qui développent parallèlement une capacité de financement employée notamment  dans des titres émis par des non résidents.
Donc, la France n'a pas été, n'est pas et ne sera pas en faillite.
 
Deuxième mythe: une crise bancaire ne peut de nouveau éclater au sein de la zone l'euro. Cela est également faux. Et ce pour deux raisons. Tout d'abord les régulations post crises en Europe continentale en sont au  stade des velléités et la directive de séparation des activités bancaires des activités de marché - là où se situe le paratonnerre - voulue par Michel Barnier   n'a pu voir le jour du fait de la résistance des lobbies bancaires français et allemands désireux de  protéger le soi disant  modèle de banque universelle.  A telle enseigne  que le Gouverneur de la Banque de France de l'époque - Christian Noyer - a qualifié dans le Figaro du 30 janvier 2014,  les propositions de Michel Barnier d'irresponsables !
De plus, les moyens réunis par un Fonds unique de résolution  (FUR) des crises et financé par les banques   ne sont  pas à la hauteur des risques potentiels . En effet, on  évoque la constitution progressive  d'un montant  de 55 milliards d'euros à l'horizon 2024 pour ce FUR,  alors que la seule faillite de la Deutsche Bank, qui n'est pas impensable, nécessiterait à elle seule l'utilisation  de la totalité des ressources de ce fonds. Et comme toutes les banques sont interconnectées et par là  interdépendantes, la faillite de la Deutsche Bank en entraînerait de nombreuses autres. D'où l'émergence possible  d'une nouvelle crise systémique au sein de la zone euro. 
 
2 – Les solutions salvatrices
 
Dans une zone euro destinée par ses concepteurs à faire converger les critères économiques et sociaux de l'ensemble des pays membres,  l'échec est évident  en dépit du fait que l'euro en tant que monnaie courante a été au lendemain de son introduction , une grande réussite' technique. Mais comment peut-on  -  dans une zone qui n'est pas optimale –  faire  coexister dans le même espace monde – selon  la formule de Fernand Braudel  des Etats dont les taux de chômage varient de 5% en  Allemagne à 25 %  en Espagne  dans des Etats nations – ceux de l'Union
européenne qui ne sont pas des Etats régions  comme  ceux des Etats Unis d'Amérique . En effet dans les  Etats-régions, la fluidité des facteurs de production – capital et travail – est quasi absolue alors que ce n’est pas le cas dans les Etats nations où subsistent de nombreux éléments d’inertie à cette fluidité.  Il est donc urgent de favoriser l'harmonisation des facteurs de divergence, que ce soit la protection sociale : santé, chômage, retraite et la protection culturelle , langue et droit ? Il nous faudra pour cela non pas un quinquennat mais au moins cinq quinquennats soit un quart de siècle . Ainsi l'Europe fédérale en est pour l'instant au stade le l'utopie.
 
Aussi, pour vivre d'ici là , il est urgent de nationaliser l' euro  qui en vertu de notre  Code monétaire et financier est défini comme la monnaie de la France et il a vocation à le rester.   En revanche, rien n'empêche de le débaptiser en euro franc afin que celui-ci puisse librement fluctuer sur les marchés - sans dévaluation - mais par appréciation ou dépréciation par rapport à ses pareils et ce sans contrôle des changes, afin de corriger progressivement les divergences économiques et sociales., et de rendre la zone euro optimale.  Naturellement un  terme serait mis à l'Union économique et monétaire – UEM – c'est-à-dire que notre banque centrale redeviendrait la Banque de France et que nos réserves publiques de change seraient rapatriées de Francfort à Paris. Le montant  de notre fameuse dette de 2 000 milliards d'euros ne serait pour les résidents en aucune manière augmenté puisqu'elle serait toujours  libellée en euro ,  non plus en euro euro mais en euro franc à parité égale les uns par rapport aux autres. De surcroit, il n'y aurait aucune modification de la valeur des actifs pour les non résidents s'ils ne vendent pas leurs créances bancaires ou financières libellées en   euro francs sur les  marchés , ils conserveraient l'intégralité de leurs créances à pouvoir d'achat inchangé sur notre  marché national .
 
En conclusion, Bruno MOSCHETTO  rappelle que notre souveraineté monétaire, cambiaire et budgétaire -  retrouvée -  nous permettrait d' emprunter  une seule voie ouverte pour relancer l'économie  celle du « deficit spending » selon la formule de Keynes et ainsi de relancer à la fois la demande de consommation, la demande d'investissement et la demande d'exportation. 
Une telle politique de la demande enfin adoptée entraînerait vraisemblablement   le retour de l'inflation, cet implicite effacement des dettes pour tous, laquelle a disparu de notre horizon monétaire,  et qu'appelle désespérément de ses vœux Mario Draghi, réduit au chômage technique par ses prédécesseurs qui ont réussi à stabiliser la monnaie de la zone mais  au prix d’un  ralentissement général de l’activité économique. Aussi en sacrifiant le dogme de la stabilité monétaire tel que le préconise le Fonds monétaire International (FMI)  il serait enfin  possible de retrouver celui de la croissance économique. 
 
 

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I Publié le Mercredi 11 Avril 2018 par Mouvement Républicain et Citoyen


Communiqué de Jean-Luc Laurent, président du MRC, le 11 avril 2018


Attention danger : un train peut en cacher un autre !

La majorité à l’assemblée nationale a voté la transformation de la SNCF qui est un établissement public de l’Etat en une société anonyme à capitaux publics. L’Etablissement public consacrait le service public ferroviaire. Avec la société anonyme, c’est la consécration de la logique libérale avec la recherche de la rentabilité au détriment de la qualité de service qui sera de rigueur.

Mais surtout la société anonyme, c’est la porte ouverte ensuite à la privatisation. Le MRC s’oppose à cette réforme et s’engage pour le maintien du service public ferroviaire.


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