Martine Aubry a adressé une lettre aux responsables des partis et mouvements de gauche et écologistes. Voici la réponse que Jean-Pierre Chevènement, président du Mouvement Républicain et Citoyen, lui a adressé en retour.


Madame la Première Secrétaire, chère Martine,

J’ai bien reçu votre lettre du 7 juillet 2009. Nous partageons l’idée que « la gauche doit changer », mais elle ne saurait, selon nous, surmonter ses divisions que si, tous ensemble, nous sommes capables de procéder à une analyse sérieuse et approfondie de la « globalisation financière » ou si vous préférez, du capitalisme financier de notre temps. Ce système qui a creusé les inégalités et entraîné un profond recul de la démocratie ne s’est pas installé d’hier. Sa crise implique que nous définissions des ripostes qui soient « à la hauteur ». Nous devons offrir un projet dans lequel le peuple français puisse se reconnaître.

A cet égard, nous sommes trop conscients des insuffisances que la gauche a manifestées après 1983 aussi bien que dans la période dite de la « gauche plurielle » (1997-2002) pour proposer de revenir à des formules qui ont montré leurs limites. Il a manqué et il manque encore à la gauche un « projet ».

Nous sommes donc partisans d’Etats-généraux de la gauche où chacun pourrait exposer ses analyses et ses propositions, non pas sur un sujet particulier mais sur l’ensemble de la démarche qui permettrait de rendre un espoir à notre peuple.

Nous ne voulons pas noyer sous des initiatives particulières qui brouilleraient encore plus le message de la gauche, l’autocritique salubre et nécessaire et les propositions à la fois audacieuses et réalistes qui pourraient retisser un lien de confiance, aujourd’hui fortement distendu entre la gauche et les couches populaires.

Pour ce qui le concerne, le Mouvement Républicain et Citoyen avait proposé, lors de son dernier Congrès, les 28 et 29 juin 2008, au Kremlin-Bicêtre, une « refondation républicaine » de toute la gauche. Qu’entendons-nous par là ? Qu’en toutes choses l’intérêt du pays soit notre boussole. C’est cette exigence républicaine qui pourrait permettre de déboucher sur la création d’un grand parti de toute la gauche seul capable de fournir l’électrochoc nécessaire. Nous constatons que notre offre n’a rencontré aucun écho de la part de la direction du parti socialiste, jusqu’à votre lettre du 7 juillet 2009 évoquant une « maison commune », aux contours, il est vrai, pour le moins imprécis.

Le redressement de la construction européenne, le rôle que la France peut y prendre, la conception républicaine de la nation sont évidemment des questions clés. L’est également l’élaboration d’un nouveau modèle de développement qui soit soutenable dans la durée et tienne compte de la nouvelle multipolarité du monde. Entre les Etats-Unis et la Chine dont la relation structurera le XXIe siècle, la France et l’Europe ont des intérêts légitimes à défendre, à commencer par ceux de nos couches populaires, particulièrement éprouvées par les délocalisations d’activités.

L’intérêt général de notre peuple et celui de l’Humanité tout entière, ne sont pas contradictoires. Encore faut-il inventer un nouveau chemin. C’est à cela qu’une gauche digne de ce nom devrait consacrer ses efforts. Pour ne pas décevoir à nouveau, la gauche doit tenir un discours de vérité.

C’est dans cet esprit que le Mouvement Républicain et Citoyen est prêt à participer à la rentrée à une rencontre des partis de gauche qui permette de « débroussailler le terrain ».

Je vous prie de croire, Madame la Première Secrétaire et chère Martine, en l’assurance de ma meilleure pensée.

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I Publié le Dimanche 12 Juillet 2009 par MRC

Mots-clés : affiche

Les fédérations et les militants peuvent se procurer la nouvelle affiche du MRC auprès du siège national. Elle est disponible gratuitement au format A1 (60x85 cm). Pour toute demande appelez le siège national au 01 55 78 05 40 ou à contact@mrc-france.org.


Demandez la nouvelle affiche du MRC

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I Publié le Jeudi 9 Juillet 2009

Mots-clés : edf électricité énergie

Par Gérard Pierre, Secrétaire national du MRC chargé de l'environnement et de l'énergie.


En cette période du tout marché, le prix de l’électricité est intéressant à étudier. Actuellement le coût de production du kilowattheure (kWh), le plus bas, est celui produit par le nucléaire et l’hydraulique, ensuite vient le charbon, le fioul, le gaz, enfin l’éolien et le solaire photovoltaïque. Pour que les producteurs d’électricité éolienne et photovoltaïque puissent vendre leur production, il a été mis en place une obligation d’achat de la part d’EDF qui facture cette obligation aux consommateurs sous la forme d’une Charge de Service Public d’Electricité (CSPE que chacun peut voir sur sa facture, cette contribution, encore modeste actuellement, augmentera avec la montée en charge de l’éolien et du photovoltaïque prévue par le Grenelle de l’environnement).

A la suite de l’augmentation des prix du gaz et à la demande des producteurs d’électricité à base de gaz et de charbon, le TaRTAM (Tarif Réglementé Transitoire d’Ajustement du Marché) a été mis en place. Il consiste essentiellement à faire payer pour 98 % à EDF et 2 % à Suez, 1,2 Milliard d’euros. Au delà de la spoliation des clients et actionnaires publics et privés de ces producteurs, c’est une véritable taxation des principales sources d’électricité non carbonées. Rappelons nous que les centrales brûlant des combustibles fossiles sont actuellement exemptes de toutes taxes carbone. Ces palliatifs, mis en œuvre par le gouvernement ont été fortement contestés par la Commission Européenne au nom des règles de la concurrence…

Face à cette situation, Madame Lagarde a chargé une commission présidée par Paul Champsaur, de lui présenter des propositions d’organisation du marché de l’électricité. Il s’agit dans les faits d’ouvrir le marché de l’électricité au « petits producteurs » sans laisser les bénéfices de la « rente nucléaire » à l’opérateur historique. Monsieur Champsaur vient de remettre son rapport. La logique est la suivante : les activités de production, d’acheminement et de commercialisation sont séparées. Le prix du kWh sera fixé par décret. Les producteurs auront l’obligation de vendre leur production en proportion du marché actuellement détenu, donnant ainsi pour partie l’accès à la rente nucléaire et hydraulique à tous les opérateurs. Les producteurs se voient privés des ressources indispensables pour les investissements à venir et leurs clients des tarifs qu’ils sont en droit de recevoir. Notons également que certains des opérateurs percevront cette rente nucléaire alors qu’ils sont (ou disent être) opposés au nucléaire. Rien n’est dit sur le marché européen, l’avantage délégué aux marchands d’énergie électrique sera lié aux contrats passés en France par ceux-ci. Mais il faudra suivre cela année par année et client par client. On peut penser qu’ils seront désireux de rentabiliser leurs avantages en vendant sur le juteux marché européen.

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I Publié le Lundi 6 Juillet 2009 par MRC

Mots-clés : gauche

Jean-Luc Laurent, Maire du Kremlin-Bicêtre et Secrétaire National du MRC, en est signataire.


"La gauche doit se rassembler, au-delà des partis politiques", appel paru dans le Monde, édition datée du 7 juillet 2009.

Avec le communiste Robert Hue, plusieurs personnalités de gauche appellent à élaborer un "pacte unitaire de progrès".

Les résultats des européennes du 7 juin l'ont confirmé : la gauche est la première victime de l'abstention des Français les plus modestes, et des jeunes. Elle est ensuite victime de ses divisions, de clivages dépassés, prisonnière de discours et cultures hérités des siècles passés. De là viennent les sectarismes et les querelles intestines qui s'étalent dans les médias et font le désespoir du peuple de gauche.

Le paradoxe est saisissant : d'un côté la crise et ses conséquences dévastatrices; les mobilisations sociales et l'unité syndicale qui y répondent; de l'autre côté, une gauche morcelée, fatiguée, manquant d'imagination et peinant à élaborer un projet qui suscite l'espoir et l'enthousiasme. Pour des millions de femmes et d'hommes, de salariés du public et du privé, de chômeurs, de jeunes, d'universitaires et de chercheurs, d'intellectuels, de créateurs, d'artistes, ce déclin de la gauche est vécu comme un drame.

Dominant ce paysage sinistré, le pouvoir croit tenir sa victoire. Face au mécontentement, aux mobilisations sociales, il s'adapte, louvoie – mais il garde le cap. Au prix que l'on sait : une excroissance insidieuse d'un pouvoir personnel omniprésent, et une méthodique déconstruction, au quotidien, de la puissance publique et de l'Etat de droit. Nous savons bien ce qu'il y a au bout d'un tel chemin : la déchirure du corps social. Il faut l'éviter à tout prix.

Il est urgent que la gauche se sorte de l'impasse où elle s'est laissée enfermer. Elle le doit à tous ceux qui sont convaincus qu'un autre avenir, dans une autre société, est possible. Aucun parti ne peut prétendre, à lui tout seul, être la force propulsive du progressisme nouveau, et de la dynamique unitaire, dont le peuple de gauche a tellement besoin. On ne saurait non plus laisser les états-majors, comme à leur habitude, faire et défaire les coalitions et les alliances au gré des résultats électoraux et des rapports de force internes. La solution est ailleurs.

Dans tous les partis de gauche et au-delà demeure un capital militant, un potentiel de générosité et d'intelligence citoyenne qui représente une formidable chance de renouveau. Et à côté des partis, dans les associations, les collectifs, la société civile, des millions de femmes et d'hommes cherchent un espace politique solidaire, efficace et durable, où s'investir pour le changement.

Nous voulons agir pour rassembler les uns et les autres dans l'élaboration commune d'une alternative progressiste au néolibéralisme, d'un programme de profonde transformation sociale. Un projet qui puisse un jour prochain être porté au gouvernement, et qui s'inspire directement des aspirations, des revendications et des luttes de toutes les forces vives de notre pays.

Cinq axes de réflexion et d'action nous semblent prioritaires :
1. La définition d'une nouvelle éthique de la République et de la vie politique.
2. L'approfondissement de la démocratie sociale et citoyenne.
3. Le combat pour une mondialisation solidaire et pacifique.
4. La reconstruction de notre société autour des principes de justice sociale, d'égalité d'accès aux savoirs et à la culture.
5. La conception d'un nouveau modèle de développement économique qui soit à la fois social, écologique et progressiste.

Nous appelons au rassemblement sans délai de toutes celles et de tous ceux qui estiment urgent de se retrouver dans une démarche unitaire, en pleine autonomie, au-delà des appareils politiques, non pas contre eux mais en rejetant toute hégémonie. De toutes celles et de tous ceux qui désirent participer à l'écriture d'une nouvelle page fondatrice de l'histoire de la gauche.

Nous appelons à la création partout en France d'espaces de dialogue, d'organisation et d'action. Tous ensemble, nous nous donnerons comme premier objectif l'élaboration d'un pacte unitaire de progrès. Une charte reposant sur les principes que nous définirons collectivement, pour une société progressiste plus juste et plus humaine.

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Robert Hue, sénateur du Val-d'Oise et fondateur du Nouvel Espace progressiste; Dominique Bègles, journaliste; Jean-Pierre Bel, président du groupe socialiste au Sénat; Pascal Cherki, maire du 14earrondissement de Paris; Denis Cohen, syndicaliste; Julien Dray, député de l'Essonne; Aurélie Filippetti, députée de Moselle; Michela Frigiolini, militante associative; Michel Fize, sociologue; Bernard Frédérick, journaliste et coordinateur national du Nouvel Espace progressiste; Stéphane Gatignon, conseiller général de Seine-Saint-Denis et maire de Sevran; Jean-Luc Laurent, maire du Kremlin-Bicêtre et secrétaire national du MRC; Jean Lojkine, sociologue; Frédérique Matonti, politologue; Sylvia Pinel, députée PRG du Tarn et Garonne; Vincent Peillon, député européen; François Rebsamen, sénateur et maire de Dijon; Ivan Renar, sénateur du Nord; Bernard Vasseur, philosophe; Pierre Weill, ancien président-fondateur du groupe Sofres.

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I Publié le Mardi 30 Juin 2009 par MRC

Mots-clés : antilles dom outre-mer

Communiqué de presse du Mouvement Républicain et Citoyen, 30 juin 2009.


Les Etats Généraux de l'outre-mer risquent d'accoucher d'une souris : un referendum local sur l'évolution statutaire , dans un premier temps en Martinique , puis dans l'ensemble des DOM. Le projet d'évolution statutaire, relayé par le président Sarkozy, déjà repoussé par les populations des Antilles par referendum en 2003, ne répond en rien à l'urgence sociale et économique dans laquelle se trouvent nos concitoyens domiens. Travaillons plutôt au renforcement du double statut de RUP et de DOM, vecteur essentiel des conditions du développement de nos départements ultramarins.


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Président du MRC
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